La Toussaint est déjà loin mais le business de la mort continue à prospérer tout le reste de l’année. Voici une initiative bretonne plutôt originale…
Froids et impersonnels, c’est souvent ainsi que l’on voit les cimetières. Les alignements de monuments quasi identiques ne donnent pas toujours envie aux familles de venir se recueillir. Pour lutter contre cette uniformité, l’entreprise morbihannaise Terre d’artiste s’est lancée il y a quatre ans dans la création de sépultures végétales sur mesure. Une nouvelle manière de cultiver le souvenir des défunts dans le cœur de ceux qui restent. L’idée a germé un peu par hasard dans la tête d’Arnaud Lamorinière, paysagiste de profession. « J’avais aménagé le jardin d’un de mes amis bikers qui est décédé peu de temps après. Sa femme a voulu que je refasse la même chose sur sa pierre tombale pour que celle-ci reflète la personnalité de son époux», raconte-t-il. Pionnier du genre, l’entrepreneur en a réalisé trois autres depuis en Bretagne et en France. Ardoise, granit, bois, osier, zinc, tous les matériaux peuvent être utilisés pour réaliser le monument. Il est possible d’y intégrer des sculptures et des fresques colorées. Le choix des végétaux se fait en fonction des goûts du défunt et de la famille ainsi que de leur floraison. Tout est envisageable à condition d’obtenir l’autorisation de la mairie. Le coût de ces tombes paysagères varie entre 3000 et 6500 euros. « Cela correspond aux tarifs moyens pour un monument traditionnel réalisé dans un beau granit », assure Michel Kawnik, président de l’Association française d’information funéraire.
Des lettres de remerciement
Chaque projet est unique. Arnaud Lamorinière rencontre en amont les familles pour bien cerner leurs désirs et besoins. « Certaines me font visiter la maison et la chambre du défunt pour voir ce qu’il aimait. Je passe beaucoup de temps à les écouter. Ce n’est pas toujours facile mais au final, mon investissement est récompensé. J’ai reçu des lettres de remerciement. Les enfants d’un défunt m’ont même invité à boire le champagne pour inaugurer la tombe de leur père », raconte le paysagiste. Celui-ci aimerait développer son activité mais se heurte pour l’instant à l’ostracisme des pompes funèbres. Le marché de la mort est un gros gâteau que certains ont du mal à partager…