Militant du Parti Breton depuis sa formation en 2003, Thierry Salaun, 43 ans, cadre technique, est candidat dans le canton Nord de Rennes. L’objectif pour ce jeune parti est d’abord d’exposer un projet qui se veut original par rapport à ceux des partis hexagonaux.
Quatre candidats du Parti Breton se présentent sur Rennes. Pourquoi avez-vous choisi le canton Rennes Nord ?
J’habite à la limite de ce canton et puis il présente des particularités intéressantes. Bien évidemment, les têtes de listes qui s’y présentent et certains points qui font débats. Je pense d’abord aux enjeux liés aux transports. Le quartier de Beauregard est, par exemple, très mal desservi et le canton Nord est une zone en marge de la future deuxième ligne de métro. Je pense aussi à la continuité des services publics. C’est le cas de la fermeture de la bibliothèque Saint-Martin à la Maison bleue. Je souhaite que les électeurs soient plus inspirés par leur cœur et par notre projet politique que par l’adhésion à une chapelle politique.
Quel est justement le projet du parti breton ?
Nous sommes d’abord intéressés par l’idée fédérale. Ce qui fonctionne chez les Allemands ou chez les Espagnols reste tabou en France. Selon nous, la Bretagne a besoin de ses propres institutions. Sans quoi la Bretagne (cinq départements avec le rattachement de Nantes) risque de devenir une péninsule à l’écart. A terme, l’objectif est l’autonomie d’une Bretagne construite autour de ses pays, qui collecte ses impôts, avec des responsabilités clairement définies.
Comment percevez-vous la réforme territoriale de 2014 ?
C’est un véritable recul de la démocratie. Et puis, c’est une ironie totale. C’est vrai qu’il y a un problème de superposition territoriale, un vrai millefeuille qui tient de l’usine à clientélisme. Mais on arrive à quelque chose de totalement éloigné de l’objectif premier : la bipolarisation de la vie politique locale et des élus qui vont représenter au maximum 30% des électeurs. En fait, avec cette réforme, le comportement du PS et de l’UMP participe d’une volonté hégémonique. Et le millefeuille subsiste. Au final, on a des électeurs qui se désintéressent de la politique et qui deviennent soit désabusés, soit assistés. Ce n’est pas ce qu’on souhaite pour l’avenir de la Bretagne.