Nom de code pour la soirée de vendredi au Thabor. M comme Mythos, M comme Marchet, Florent de son prénom. C’est dans l’écrin de bois et de velours du Cabaret Botanique que le Courchevel Orchestra et son meneur prennent place pour un concert très attendu par le public rennais…
Ambiance jacquard
Florent cultive son look de versaillais, à l’image de la pochette de son dernier album : pull jacquard à manches courtes, petite chemisette blanche et cravate, pantalon à pince trop courts et laissant apercevoir une très jolie paire de chaussettes rouges. Ne manquait que la peau de bête pour compléter le tableau !
Le set est huilé et se déroule sans anicroches. Répondant à l’image de gentil garçon et beau-fils idéal, Florent plaisante avec le public entre les chansons, écorchant gentiment au passage la légendaire sobriété des Bretons et leur météo capricieuse : « Vous êtes exigeants, drôles, saouls », « vous êtes un peu pâlots quand même, je vous emmène à Narbonne-plage »… Et le public de rire gentiment, entièrement converti au second degré de l’artiste.
Tonalité très rock par contre pour certains morceaux avec trois guitares au compteur et qui contraste avec cette poésie de la banalité du quotidien que l’on retrouve fréquemment dans ses chansons. Florent Marchet se paye même le luxe d’un très joli jeu de jambes à la Elvis Presley sur un set de guitare enlevé…
L’artiste manie le second degré avec une aisance déconcertante. Et nous offre un instant de lecture, comme un clin d’œil à l’art de la parole, le label Mythos, avec une lecture de cartes postales, marque de fabrique de l’artiste (on attend impatiemment d’ailleurs de lire sur son site celle qu’il enverra de son séjour au Cabaret Botanique !).
Seconde partie de soirée : Deportivo en backstage
La soirée se poursuit inévitablement à l’extérieur du Cabaret Botanique, au milieu des transats, des guirlandes lumineuses et des chapiteaux. Mythos, c’est l’ambiance Thabor printanière où se pressent les Rennais, ravis de fouler cette pelouse du Thabor habituellement interdite. Sous l’œil bienveillant de la Vierge de l’Eglise Saint-Melaine, notre Dame de la Garde des soirées rennaises…
On se sent tellement bien là, attablés autour de verres à l’effigie du festival, à refaire le monde et à créer du lien social (le Forum Libé TNB et son pacte social traîne encore dans les esprits !) qu’on en oublie presque de retourner au Cabaret pour écouter Deportivo. Et nous assistons de loin, derrière la foule au concert…
Deportivo prouve sa maturité avec ce troisième et dernier album « Ivres et débutants », réalisé par Gaëtan Roussel. Et ce sont des rockeurs qui aiment la scène, qui ragent dans le micro. Essayant de réinventer le rock à chaque album, avec humilité cependant. Les chansons s’enchainent, les breaks sont travaillés. Le concert finit en apothéose, les kids sautent partout ! On pensait, et mes joyeux contributeurs anonymes de confirmer, que Deportivo était le digne héritier de Noir Désir, mais on se trompait. C’est du côté de Seattle qu’ils sont allés puiser leur ultime inspiration en reprenant (massacrant selon certains de mes joyeux accompagnateurs, contributeurs de renom mais anonymes de la musicocratie rennaise) Stay Away de Nirvana… Le rock a ses secrets que la raison ignore.
Joli succès donc de cette soirée tapis d’ours et rock de velours, même si je suis restée plus sensible au velours de Florent Marchet qu’au rock « oursé » de Deportivo.
Mise en bouche en tout cas fort sympathique avant que les heures et les verres ne s’égrènent jusqu’à une heure avancée de la nuit… La nuit nous appartient, et c’est Mythos qui le dit !
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