C’est la sixième édition hivernale de notre cher festival indy-malouin et la Route du Rock a désormais officiellement vingt ans. Pour fêter dignement l’événement, les organisateurs s’offrent deux soirées à l’Omnibus archi-complètes tout en proposant une programmation toujours aussi aventureuse.
Qui dit Route du Rock hiver, dit annulation de dernière minute. Mauvaise pioche cette année, puisque ce sont les suédois de Junip qui jettent l’éponge pour cause de problèmes de santé de José Gonzàles, leur chanteur. On s’en mord les doigts et le reste, puisque le gars avait enchanté en solo l’édition 2008 de ce même festival.
C’est Wye Oak, duo guitare/batterie de Baltimore qui a la lourde tâche d’ouvrir le bal et de combler l’espace vide. Sans totalement convaincre, ils ne s’en sortent pas si mal que ça. La voix suave et envoutante de la demoiselle apporte un réel plus à des compos simples, dans un style indy-folk un peu balisé, mais pas désagréable. Il faut dire que le batteur a la drôle d’idée de ne jouer qu’avec un seul bras pour pouvoir simultanément plaquer quelques notes sur un clavier. Forcément, ça ne permet pas mille fantaisies rythmiques.
Ça enchaine avec les foufous de Portland : Tu Fawning. On nous annonce dans le programme un «rock baroque et hanté». La prestation du quatuor nous semble d’abord surtout bordélique. Les gus changent d’instruments entre les morceaux, braillent beaucoup et martèlent avec application à défaut de variété leurs instruments. Peut être qu’un autre jour, on aurait trouvé ça génial, ce soir là on a juste trouvé ça pénible.
Quand comme moi, on apprécie la musique déstructurée et foutraque, il y a quelque chose d’assez rassurant à voir que ce type de système musical ne fonctionne pas à chaque coup.
Volte face total pour la suite, puisque le vétéran Dean Wareham revisite la pop rêveuse de son ex groupe : Galaxie 500 (1987 à 1991 quand même). L’ambiance est au recueillement et les cheveux gris ont envahi la salle. Face à ces petits édifices musicaux précieux, fragiles et délicats, on peut se faire chier ou tomber sous le charme. Nous prenons l’option numéro deux et apprécions béatement la troublante voix de Wareham, haut perchée et tremblotante, posée sur des mélodies simples mais tout en finesse. On est quelque part entre Billy Brag, Vic Chesnutt et Yo La Tengo et c’est un territoire dont les paysages ne sont pas pour nous déplaire.
Il doit y avoir quelque chose de fortement troublant pour un type à revenir jouer sur scène ses chansons 20 ans plus tard. Echec ou consécration ? En tout cas, le gars rentre aussitôt dans notre catégorie : « Discographie à découvrir d’urgence ».
Ça me fait drôle de l’écrire, mais les Cold War Kids étaient la tête d’affiche de cette soirée. On les avait déjà vus à la session été de 2008 et j’étais resté sur un souvenir sympathique sans plus. Pas mieux pour ce soir. Les gars ont une belle énergie mais leur compos nous laissent de marbre. En plus les nouveaux morceaux de leur futur album tentent les ambiances plus dansantes et groovyes sans vraiment plus nous convaincre.
Doublement dommage, parce que du coup, il nous manquera le petit regain d’énergie pour rester jusqu’au dernier groupe et nous manquerons donc avec beaucoup de regrets la version live du Kraut-garage puissant et hypnotique des chicagoans de Disappears.
Petite soirée donc de notre point de vue mais on fait confiance à Rock Tympans pour se rattraper largement prochainement.
On ne peut que chaudement vous conseiller d’aller jeter un coup d’œil sur le site d’Arte Live Web où, en direct ou avec un peu de patience, vous pourrez voir une large partie du festival.
Je suis assez d’accord avec vous. Cette soirée de la Route du rock n’était pas très enthousiasmante. Je trouve que Rock Tympan devrait proposer des soirées plus homogènes au niveau qualitatif. Cela fait deux fois que je sorts un peu sur ma faim de la route du rock édition hiver. Pas sûr que je retente l’expérience.