Route du Rock 2015 – Pourquoi il ne faudra pas arriver en retard…

On a suivi l’évolution de la deuxième scène depuis plusieurs éditions : scène de la Tour, scène des Remparts, les organisateurs ont su faire évoluer l’emplacement et la disposition de cette scène, afin qu’elle absorbe l’impressionnant flux de festivaliers migrant depuis la grande scène du Fort. Même si l’accès fut difficile lors des précédentes éditions, la nouvelle disposition de cette petite scène, face à la grande scène, nous semble être une excellente idée : à l’exception des bars, le Fort sera exclusivement dédié aux concerts. Les stands de restauration sont astucieusement placés à l’entrée du festival (en lieu et place de la scène des Remparts). Car cette scène secondaire est devenue un incontournable de la Route du Rock : on y fait (souvent) de très belles découvertes, et on peut satisfaire à l’envi notre boulimie de concerts, sans craindre une trop longue attente entre deux concerts sur la scène du Fort. Il est parfois difficile d’être présent dès l’ouverture du site (concerts sur la Plage, apéro au bord de la toile de tente…), mais Rock Tympans a particulièrement soigné la programmation en ouverture. Petit tour d’horizon des tous premiers concerts de chaque soirée au Fort Saint Père, qu’il serait vraiment dommage de manquer.

Wand

Wand aura le redoutable honneur d’ouvrir les hostilités le vendredi 14 août, dès 18h50. Une ouverture qui, sur le papier, semble impeccable : le rock de ces 4 californiens, à mi-chemin entre rock garage et rock psyché, semble avoir trouvé le bon équilibre. Leur premier LP, Ganglion Reef (2014), était un peu trop psyché à notre goût, mais leur deuxième album, Golem (2015) regorge de fuzz et joue habilement sur le contraste entre guitares lourdes et saturées et la voix aérienne de Cory Hanson. Ca défouraille beaucoup plus (Self Hypnosis in 3 Days), même si quelques ponts psychés plutôt rafraichissants s’invitent parfois au cœur des morceaux. On peut aussi leur reconnaître un sens certain de la mélodie (Melted Rope), même si la filiation avec Ty Segall est parfois très (trop?) prononcée. Aucune inquiétude quant à leur capacité à maitriser le live, si l’on s’en tient à leur impressionnant rythme de tournée depuis un peu plus d’un an. Un groupe qui, à défaut de réinventer le genre, devrait parfaitement jouer son rôle en ouverture du festival.

Wand, scène des Remparts, vendredi 14 août, 18h50-19h40

only real

Soyez présents dès l’ouverture des portes. Une bonne occasion d’aller jeter deux oreilles sur un concert que l’on attend avec une certaine jubilation. Only Real est le projet de Niall Galvin, aux allures d’ado attardé, casquette vissée sur la tête, mais avec un premier album hautement recommandable sous le bras. A la première écoute, on a (forcément) pensé à un autre slacker, Mac De Marco, qui nous avait offert l’un des meilleurs concerts de l’édition 2014. On retrouve chez le londonien les mélodies bricolées dans un esprit DIY , les lignes de guitares claires et dissonantes, et une certaine (fausse) nonchalance dans les mélodies. Il existe cependant une différence de taille entre les deux gus, puisque la voix de Niall Galvin lorgne clairement du côté hip-hop. Du réjouissant Jerk au tubesque Cadillac Girl, le flow nonchalant de Niall fait mouche à chaque fois, comme sur l’excellent Backseat Kissers, mélange réussi entre mélodie pop et flow hip-hop. Son tout premier album Jerk At The End Of The Line est paru il y a quelques mois seulement et il risque d’affoler bon nombre de platines avec ses 14 bombinettes ensoleilléees.

Only Real, scène des Remparts, samedi 15 août, 18h45-19h35

The Districts

On a découvert The Districts un peu par hasard, à la faveur d’un concert à emporter de l’indispensable Blogothèque : la voix délicieusement éraillée du chanteur Rob Grote et la délicate mélodie jouée à la guitare folk nous a fait creuser un peu plus. Quelques semaines plus tard sortait leur premier album A Flourish and a Spoil et on a été bluffé par le blues-rock étonnement mature de ces 4 jeunes garçons (20 ans). Originaire d’un bled paumé de Pennsylvanie, ils se sont fait connaître à 17 ans (!) grâce à la publication sur internet d’un enregistrement vidéo live de Funeral Beds, morceau épique à la montée incandescente. Un premier EP éponyme plus tard, ils publient donc leur tout premier album sur Fat Possum (label des Black Keys), avec une énergie de gamins mais un sens de la composition sidérant. Si vous voulez vous faire une idée plus précise de la fougue maitrisée de ces 4 gars, on vous conseille d’aller jeter un œil et deux oreilles sur ce Live on KEXP.

The Districts, scène des Remparts, dimanche 16 août, 18h45-19h35

Father John Misty

Vous pourrez enchainer sur le très attendu Father John Misty. Alors, certes, ce sera le dernier jour du festival et les jambes seront lourdes, mais même s’il passe un peu tôt (19h40), il fait clairement partie de nos immanquables de cette 25ème édition.
L’ancien batteur des Fleet Foxes avait fait une échappée solo de 2008 à 2010 sous son propre nom, J. Tillman, et son album Year in the Kingdom avait fait le bonheur de notre platine avec une folk délicate et épurée, en guitare-voix, avec un timbre singulier, quasi retenu. Quelques arrangements (piano, cordes) pouvaient cependant permettre d’entrevoir Father John Misty. Car sans être radicalement différente, la mutation musicale reste tout de même impressionnante, et l’on doit reconnaître avoir été déstabilisé au départ. On avait déjà eu un aperçu sur le premier album Fear Fun en 2012 : la folk de Josh se teinte de pop, de rock, avec une voix qui devient pleine et n’hésite pas à tutoyer les hauteurs. Le tout récent I Love You, Honeybear, paru en février, est du même accabit, avec des arrangements plus luxuriants (Chateau Lobby #4), et un songwriting ciselé et d’une incroyable richesse. On sent bien que Josh Tillman a expérimenté plusieurs champs musicaux sans perdre un instant le fil directeur de cet album (déjà) essentiel. De la rythmique dansante de True Affection au magnifique When You’re Smiling and Astride Me gorgé de soul, Josh Tillman nous convie dans l’univers de son double, fortement marqué par les seventies. Et les quelques morceaux plus épurés (Bored in The USA, I Went To The Store One Day) conservent une puissance émotive à vous coller des frissons. On attend avec une impatience non feinte ce concert, et il ne faudra pas trainer sur la plage ou manquer la navette…

Father John Misty, scène du Fort, dimanche 16 août, 19h40-20h40

2 commentaires sur “Route du Rock 2015 – Pourquoi il ne faudra pas arriver en retard…

  1. toto

    Publier le 11 août un article qui parle de Björk jouant à 21h00 le samedi c’est fort (de saint-père) !

  2. Isa

    Ha ha !! on est vraiment trop sérieux ! Yann a écrit son article il y a trois semaines, et m’a demandé de lancer la publication automatique pour pouvoir partir en vacances et revenir tranquillement juste pour le début de la Route du rock. Ce qui explique cela ! Heureusement qu’on vous parle de la programmation sans Björk depuis une semaine. toutes nos excuses. C’est corrigé. et merci pour votre message 🙂

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