Entre douceur et délicate biguine, le lunaire et malicieux Mathieu Boogaerts nous aura offert une magnifique parenthèse poétique avec son complice Vincent Maugel.
Lorsqu’on a découvert la programmation de cette 21ème édition de Mythos, on a fait plusieurs bonds en découvrant la présence de Mathieu Boogaerts à l’affiche. On suit depuis quelques années son parcours musical unique et on avait pris une grosse claque lors de son passage à l’Ubu (2011) en duo avec Zaf Zapha, pour une revisite de son répertoire. Ce samedi 01 avril, c’est avec l’excellent guitariste Vincent Maugel qu’il prend place sur la scène du Cabaret Botanique, sur deux estrades légèrement surélevées. Il nous explique d’entrée de jeu que le set sera court et qu’il essayera de parler peu (il saura cependant nous régaler de ses quelques pointes d’humour habituelles). Un set composé en deux temps : tout d’abord la présentation de son excellent nouvel album Promeneur, puis une deuxième moitié de concert avec quelques tubes puisés dans sa discographie déjà conséquente.
Il déroule les titres dans l’ordre de l’album, en débutant avec la petite ritournelle souriante Qu’en est-il. Promeneur est la parfaite synthèse entre les compositions minimalistes et acoustiques de ses débuts et les compositions rythmiques et percussives de ses dernières galettes. On retrouve d’élégantes compositions (Bizarre, Une Mélodie) qui côtoient des titres plus funky, comme l’ensoleillé et tropical Bas de Laine ou le chaloupé Pourquoi Pas. Les textes, poétiques et faussement naïfs, font sourire (Petit Vent) mais donnent aussi à réfléchir (Méchant, écrit au lendemain de la vague d’attentats). Et le plus réjouissant lors d’un concert de Mathieu Boogaerts est cette faculté à rebondir sur les petits évènements imprévus, donnant tout son sens au spectacle vivant. Les cloches de l’église Saint-Melaine sonnent ? Il change la tonalité de Bas de Laine. Une drache s’abat sur le Magic Mirror ? Il modifie sa setlist et entame une chanson de circonstance (On dirait qu’ça pleut).
La deuxième moitié du set revisite ces précédents albums, en débutant par Siliguri (sur l’album Michel) : puis Vincent s’installe ensuite aux claviers pour le jazzy Silvia et le délicat Dommage. Le public d’inconditionnels reprend en choeur Las Vegas, Vincent et Mathieu s’amusent du rythme échevelé sur Le Ciment (« on ne l’a jamais joué aussi vite »), avant de conclure avec la délicate biguine d’Ondulé et le reggae downtempo Avant que Je m’ennuie. En plus de nous réjouir avec des petites ritournelles parfaitement troussées et un timbre de voix sensible, Mathieu Boogaerts réussit la prouesse de coller un sourire large comme ça sur l’ensemble des visages des spectateurs. Un moment hors du temps, suspendu sous la lumière descendante de cette fin d’après-midi, qui restera (en toute subjectivité) notre meilleur concert de cette édition. Merci Monsieur Boogaerts.
Diaporama (photos : Yann)
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Quel génie ce mec j’adore!!!!