Mi-chanteur, mi-conteur, Thomas Fersen a su trouver le parfait équilibre pour embarquer le public dans son univers satirico-poétique.
Thomas Fersen est un artiste fourmillant de projets et on ne savait pas ce que nous réservait son nouveau spectacle. Après avoir débuté son parcours musical il y a près de 30 ans avec le 45 tours Ton Héros Jane, il a multiplié les projets depuis son premier album Le Bal des oiseaux qui l’a fait connaître du grand public. Il y a deux ans, il a introduit des monologues en vers dans son répertoire pour une centaine de représentations. Allait-il endosser de nouveau ce costume de chanteur-conteur ? Le set débute par deux classiques, La Chauve-souris et Les Loups Garous, avec la présence d’un quintet de cordes unique et décalé : le quatuor à cordes est malicieusement renforcé par un cinquième instrument à cordes non classique (banjo, mandoline, guitare).
Derrière son ukulélé, Thomas Fersen enchaine avec Un Coup de queue de vache, morceau qui a donné son titre au dixième album de l’artiste. On apprécie les arrangements de Joseph Racaille spécialement conçus pour l’album, et qui donnent aux mélodies une dimension supplémentaire. Il s’installe ensuite au piano pour quelques titres, donc le mélancolique Testament, avant de se mettre debout pour entamer l’un de ses monologues en vers, La Martelanche. L’ensemble du concert est ainsi agrémenté de quelques pastilles irrésistibles, comme Riton ou l’excellente Créature du Marais : les piqures de moustique sont associés aux rêveries du personnage, notamment lorsqu’il pense être piqué par Rosleyne la seringue. On sent que Thomas jubile lors de ses interludes en vers, et ses cinq musiciens semblent s’amuser tout autant que lui, en spectateurs privilégiés.
Un humour souvent grinçant, que l’on retrouve bien entendu dans les textes de ses chansons (lorsqu’il reprend « je jouis » pour narrer le décès de Félix Faure) : un verbe satirico-poétique qu’il interprète avec son timbre de voix reconnaissable entre mille. Il aime jouer aussi avec le public en faisant des références à la Bretagne dans un Diane de Poitiers revisité, joué au piano dans un final échevelé. Après un dernier poème jouant sur le lexique mobilier (La Révolution de Salon), il nous offre un rappel réjouissant avec La Pachanga, titre phare de son dernier album. On connaissait le talent d’interprète-compositeur de Thomas Fersen, on a découvert avec bonheur ses talents de conteur.
Diaporama (photos : Yann)
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