Pour ce vendredi de Mythos nous avions le droit à un plateau de choix avec Cascadeur et Emilie Simon. Déroulé de la soirée!
Nous arrivons sur le site du festival vers 22h15! La pelouse du Thabor habituellement pleine à moitié à cette heure est assaillie de monde. Les bars sont pris d’assaut et un flux incessant de personnes va et vient dans les allées du festival. Une longue file d’attente se dessine devant le Magic Mirror pour le début de la soirée.
Après 20 minutes d’attente nous arrivons enfin à passer les portes de ce fabuleux Magic Mirror qui nous procure toujours cette sensation incroyable d’entrer dans un cabaret des années folles. La foule est massée devant la scène et les tables sur le côté de la salle sont toutes prises. Les gens discutent et échangent sur les précédents concerts ou spectacle vus le jour même ou la veille.
Les balances finies, la salle est plongée dans le noir total. De part et d’autre de la salle, 4 lampes torches s’allument. A ce moment nous ne distinguons rien de qui tient ces lampes. Les éclaireurs font tourner leurs lampes torches dans tout le Magic Mirror laissant refléter leurs lampes sur la myriade de miroirs et de boules à facettes présentes dans ce décor.
Notre Rémy Julienne entre en scène, avec sa combinaison de cascadeur et son casque illuminé de l’étoile rouge. Durant ce ballet intemporel de lumières, il commence à jouer au piano. Un morceau magnifique tout en douceur et en mélancolie. Il est rejoint par les éclaireurs qui ne sont ni plus ni moins que ses musiciens. Eux aussi en combinaison mais avec des masques de lutteurs de Lucha Libre. Après cette intro planante, le groupe prend possession de ses instruments. A cet instant, le public, venu massivement pour Emilie Simon, se demande ce qui lui arrive. Même si l’univers proposé par Cascadeur n’est pas si loin de celui d’Émilie Simon.
Notre comparse et ses acolytes arrivent en deux morceaux à emmener le public (réputé très difficile) de Mythos dans son univers. Les bouches grandes ouvertes et les yeux écarquillés pour la plupart sont la preuve visuelle qu’ils sont en train d’accomplir une véritable prouesse musicale et mélodique.
Seul petit bémol après ce moment atmosphérique, les musiciens entament le morceau culte Walker mais le micro du chanteur n’est pas allumé et la voix de celui-ci devient audible au bout de 5 secondes. De quoi dérouter et perturber les oreilles avertis du public. La suite du set oscillera entre moments de mélancolie, de grâce et de gravité.
Concernant le groupe, nous avons face à nous de très bons musiciens. Une excellente rythmique et une véritable connaissance de leurs instruments.
Nous arrivons, malheureusement, à la fin du concert quand Cascadeur sort de son mutisme (vis à vis du public) et remercie le festival qu’il considère comme très bon et très impressionnant, cadre du Magic Mirror oblige !
Le dernier morceau joué par le groupe est une montée en puissance lente qui finit dans une apothéose musicale et collective. Le public siffle, tape des pieds, exulte quand la salle se rallume. A cet instant les gens savent qu’ils ont vécu un moment magique à travers le miroir musical de Cascadeur.
Les festivaliers se dirigent vers le bar pour se ravitailler en bières. Le temps pour nous d’aller prendre la température dehors. Et là c’est une grosse surprise! Les pelouses du Thabor sont noires de monde, ça discute! Ça rigole! Ça chante et ça mange. De quoi nous réjouir pour la suite des hostilités.
Après notre breuvage, nous décidons de rejoindre le Magic Mirror. Il s’est déjà écoulé 30 minutes depuis la fin du concert de Cascadeur.
La salle est remplie au 2/3 quand nous y entrons. La scène est à peine installée, et les balances non commencées. Certaines personnes attendent déjà debouts depuis 40 minutes devant la scène quand les balances commencent. Le public s’impatiente et le Magic Mirror est bondé. Le véritable problème de ce genre de moment, c’est le manque d’information sur ce qui ce passe. On ne sait pas combien de temps nous allons attendre. La moindre minute d’attente semble durer une éternité. Les balances finies, c’est au tour du technicien d’Émilie Simon d’avoir un problème avec son instrument fétiche. Ces gros contre-temps réglés, le concert peut enfin commencer. Non sans agacement du public.
00:30. Toute de dentelles et de plumes vêtue, Emilie Simon arrive, juste par sa présences, en une demie-seconde, à faire oublier cette heure d’attente. Ce qui frappe en premier c’est sa beauté et la grâce qu’elle dégage. Un visage doux et une voix si charmeuse que le plus endurci des marins ne résisterait pas à son appel. La chanson de son arrivée est Perdu Dans Tes Bras où elle nous livre sa plus belle voix et cette sensibilité qui la caractérise. Tonnerre d’applaudissements de tout le cabaret.
Le groupe enchaîne avec la chanson Des Larmes où tout le potentiel de la voix d’Emilie Simon s’exprime. A cet instant nous sommes peut être sans arche et sans Noé (comme elle le dit dans la chanson) mais dans le cabaret avec sa basse-cour. Comment ne pas basculer dans son univers si pur et poétique.
Plusieurs titres de son nouvel album s’enchainent avec la même effervescence qu’au début du set. Quand arrive le titre Eye Of The Moon, le guitariste accorde longuement sa guitare. Emilie Simon profite de cet instant pour discuter et rire avec le public en blâmant son musicien et en expliquant « qu’il vaut mieux prendre le temps pour s’accorder » et de renchérir quelques instant plus tard avec « même si ça deviets vraiment long ». Grand rire collectif du groupe et de la salle ce qui renforce la proximité avec l’artiste et le lieu.
Viens ensuite le cultissime Fleur De Saison qui fait littéralement exploser le Magic Mirror. Tout le monde reprend les paroles, sautille et s’extasie devant la performance du groupe. Pour ce morceau Emilie Simon avait revêtu son instrument si particulier. Une sorte de bras-manchette électronique dans un pur style Steam Punk, qu’elle manipule avec une gestuelle très particulière. Elle touche des boutons pour varier les rythmes, les échos et la profondeur de sa voix. Ce qui rend très ludique et atmosphérique cette chanson.
Après quelques instants de flottement, Emilie Simon s’adresse à la foule en expliquant qu’elle a écrit des BO pour quelques films dont La Délicatesse de Stephan Foenkinos. Et qu’elle profitait de ce concert pour lui dédier le titre. Car à notre grande surprise, il est dans la salle ce soir-là. Elle demande à Stephan de lever le bras. A cet instant deux bras se lèvent dans l’assistance, et Émilie Simon rigole en voyant un des usurpateurs, ce qui provoque l’hilarité de l’assemblé. Une fois repéré, elle lui dédie ce titre et demande une ovation pour Stephan, visiblement gêné et flatté de cet hommage.
Elle entame ensuite une reprise des Stooges, I Wanna Be Your Dog très particulière compte tenu de la version originale très punk dans l’esprit. Cette chanson ne nous a pas charmé, car tellement difficile à réinterpréter et à sublimer.
Elle finira son set avec le titre tout en anglais Wicked Game qu’elle présente en disant qu’elle l’a joué avec Chris Isaac lors d’une émission de Taratata et que ce moment a marqué sa vie. C’est non sans émotion que le concert se finit et qu’Émilie Simon remercie le Magic Mirror et le festival sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Si l’on devait résumer cette soirée en quelques mots ce serait : émotion, poésie, grâce et mélancolie. Une très belle soirée de Mythos qui aura nourri les oreilles des mélomanes et les amateurs de belles tessitures vocales. Si cet été vous croisez l’un de ces deux artistes, ne passez pas votre chemin tant leurs shows sont fantastiques mélodiquement parlant et poétiques dans l’interprétation.
Diaporama de la Soirée : Photo F.Belloeil
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