Retour sur… Mythos 2014 et un Blackbird oppressant

Impossible de sortir complètement indemnes du spectacle Blackbird du collectif Impakt qui se jouait à la Parcheminerie. Un huis-clos oppressant entre amour et transgression. On vous raconte…

C’est dans un décor sobre et glacial que va se jouer une heure quinze durant un huis-clos perturbant. Une porte métallique à glissière en fond de scène, les murs de pierre du théâtre, des néons et leur lumière blafarde. Et au milieu de ce décor quasi industriel, deux personnages qui vont dérouler leurs vies face à nous.

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On sent bien qu’entre eux les relations sont tendues à l’extrême. La tension est vive, palpable, insoutenable. Un face-à-face entre attirance et répulsion, souvenirs et reproches, questions et absence de réponses. Tout à tour, par bribes, les acteurs dévoilent au public ce qui s’est passé, le pourquoi de ces retrouvailles houleuses et difficiles.

La gestuelle corporelle des acteurs sert le texte tout autant que les mots. Lui est immobile, impassible, les yeux fermés ; elle, elle oscille entre fébrilité, enthousiasme puis gestes saccadés et reproches au ton violent. Elle se tient accrochée à son sac à main comme on s’accroche à une bouée de survie. Ils se font rarement face au début de la pièce, l’un tournant le dos à l’autre et inversement. Et puis les regards s’affrontent, les corps se rapprochent. Les mots prennent le relais. L’histoire se recompose, chacun apportant sa version des faits. L’indicible est prononcé. L’histoire d’amour est revécue peu à peu.

Au fond de soi, on hésite sur que penser de l’un des personnages comme de l’autre, que penser de cet amour interdit. L’histoire se poursuit, la fuite, l’abandon, l’après. La tension se mue en étrange complicité. L’innocente question qu’il lui pose, « Comment va ta mère ? » nous glace les sangs. Et la fin qu’on pensait ne pas pouvoir se réaliser parce qu’on la trouvait trop facile a lieu, immédiatement détruite par la chute finale, glaçante, dérangeante, soulevant encore plus de questions…

Obscurité. Silence. Un public abasourdi qui a besoin de quelques secondes avant de commencer à applaudir…

Un spectacle vraiment poignant, dérangeant, qui pose des questions auxquelles il semble impossible de trouver une réponse. Des acteurs incroyablement sincères au jeu vibrant. Si vous êtes tentés de jouer les témoins de ce face-à-face oppressant, Blackbird se jouera encore ce soir à 20h30 à la Parcheminerie…

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Festival Mythos (15-21 avril 2014)

Site du collectif Impakt

 

 

 

 

1 commentaires sur “Retour sur… Mythos 2014 et un Blackbird oppressant

  1. Jonathan_Tessier

    Décidément la programmation de Mythos est encore un succès.

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