Et si l’ogre n’était pas l’affreux personnage dont on a eu peur depuis notre tendre enfance ? Si l’ogre n’était finalement que la victime de ces enfants qui se sont permis d’entrer sur son territoire sans demander aucune autorisation ? Marien Tillet et la Cie Le Cri de l’Armoire inverse les rôles et les faces A et B d’une histoire qui se raconte depuis toujours… Venez, c’est l’histoire du Dernier ogre, espèce en voie de disparition…
Après avoir ausculté Morphée et son sommeil dans Paradoxal (que nous avions vu lors de l’édition 2016 à Mythos), Marien Tillet s’attaque dans Le Dernier Cri de l’Ogre à cette figure effrayante des contes populaires. Le personnage de l’ogre, exploité au fil des siècles dans différents contes, est toujours effrayant, hirsute, cruel et intelligent et à la particularité de se nourrir de chair fraîche notamment celle des enfants.
Sa figure a été popularisée par Charles Perrault dans les Contes de ma mère l’Oye (l’ogre du Petit Poucet ou celui du Chat botté). Mais il est véritablement né dans la mythologie grecque, à travers le personnage de Cronos (ou Saturne chez les Romains), préfigurateur de l’ogre primaire. Image de la peur enfantine matérialisée, il est le reflet de l’autorité du père et le symbole de l’abandon des enfants tout en nous interrogeant sur le tabou sociétal du cannibalisme. Vaste programme…
La Cie Le Cri de l’Armoire aime à déplacer les curseurs et Marien Tillet sort encore une fois ici des sentiers battus : il réinvente une structure narrative pour évoquer l’ogre. Entre musique et dessin sur toile, il réécrit le conte du Petit Poucet en alexandrins et interroge le rôle fondateur de la figure de l’ogre sur nos civilisations. Et si l’ogre n’était pas le monstre qu’on voulait bien nous présenter à chaque fois ? Et si le bourreau était finalement la victime ? De même que nous ne reprochons pas à un chat de manger une souris, peut-on reprocher à un ogre de vouloir manger des enfants ?
Le Dernier Ogre, c’est la face A et la face B de cette figure mythologique effrayante :
Face A : l’ogre du petit poucet raconte – de son point de vue de père aimant ses petites filles – comment 7 garçons sont venus envahir sa maison et ruiner sa vie.
Face B : un homme évoque son choix aujourd’hui d’aller vivre à la campagne et d’essayer de changer avec sa famille leurs habitudes alimentaires en cultivant eux mêmes ce dont ils ont besoin.
Et il y aura même une Face C : une toile, qui va prendre vie et s’animer entre les deux histoires contées sur scène…
Même pas peur de l’ogre ? venez donc le croiser une dernière fois à la Parcheminerie et exorciser vos peurs les plus reculées !
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Festival Mythos (du 29 mars au 07 avril 2019)
Descriptif du spectacle
Où ? Théâtre de la Parcheminerie (Rennes)
Quand ? Mercredi 03 avril à 17h00
Tarifs ? Plein tarif 15 € / Tarif réduit 12 € / Tarif VIF 8 € / Tarif Sortir! 6 €