Soirée dantesque en perspective à l’Antipode MJC ce jeudi 21 mars. Du bruit sauvage, des hymnes punk, noise, à brailler en sueur totalement décomplexé avec trois groupes belges merveilleux et libres qui inaugureront par le feu ce long week-end belge. Au programme la puissance hautement inflammable des It It Anita, la sauvagerie dégondée du Wild Classical Music Ensemble et le kraut métissé des Phoenician Drive. Passionnant et libératoire.
Belgiëque
On connaît l’attachement de l’Antipode MJC pour l’effervescente et épatante scène belge depuis plusieurs années et son appétit insatiable pour courir découvrir des groupes de là-bas, pépites brutes aux contours hybrides et nous les faire découvrir. La salle rennaise jetant un pont (désormais aérien !) avec la foisonnante et décomplexée palanquée d’artistes wallons, flamands, en un mot belges, qui dynamite les genres, les frontières étriquées avec toujours cette dinguerie de contrebande étonnamment inexplicable qui flotte dans ses bières. Sur quatre jours, un long week-end, du jeudi 21 mars au dimanche 24 mars, l’équipe de l’Antipode a ainsi concocté avec la passion qu’on lui connaît une programmation exclusivement belge, avec trois soirs et un goûter de concerts tous de haute volée, un anniversaire (les huit ans du collectif Bruxelles Ma Belle), une expo photo d’Olivier Donnet (le One minute after Project, qui capture backstage les artistes à leur sortie de scène, en noir et blanc et en sueur), un mur réservé aux explorations drôlatiques des employés municipaux du street-artiste (pardon, c’est réducteur) Jaune et comme d’habitude une chouette sélection de bières belges. Sans oublier un visuel signé du génial et essentiel Brecht Evens (dont le Panthère nous a durablement et merveilleusement traumatisés –voir là), totalement incontournable -entre autre primé à Angoulême, mais ce garçon, pressent-on, est appelé à faire parler de lui pendant encore très longtemps-, explorant l’union éclatée et colorée des différentes facettes d’une scène aventureuse complètement dingue.
Wild Classical Music Ensemble
Oubliez le classique, ne gardez que le wild, ne gardez que l’ensemble, tant le sextet belge s’éclate d’abord de côté et vous percute les esgourdes avec un intense bonheur et résulte surtout d’une passionnante aventure humaine, de l’envie de faire ensemble. Né en 2007 à l’initiative de Damien Magnette (batterie), d’un atelier d’expérimentation sonore, le Wild Classical Music Ensemble, tout autant wallon que flamand, a d’abord commencé par l’expérimentation et l’improvisation, avant de trouver une énergie encore plus libératoire en se rassemblant autour du rythme de la batterie. Quitte à créer également de nouveaux instruments telle cette basse hybride de Sébastien Faidherbe autour de laquelle s’agrègent les multi-instrumentistes Rudy Callant, Johan Geenens, Linh Pham, et les riffs rock distordus de Kim Verbeke. Pour encore faire davantage corps autour de la puissance jouissive du rythme comme le confirme leur dernière livraison en date, Tapping is Clapping- 2015-, sortie chez Born Bad Records (avant le prochain à venir fin mars). Sorte de free punk totalement libératoire, menés par des voix puissantes, habitées, la transe sauvage du Wild Classical Music Ensemble devrait sans peine aucune vous faire marteler la salle de vos pieds et l’emplir de cris sauvages et libérés. On vous aura prévenus.
It It Anita
Dans la team #merveilleuxBelgesquisaventfairedubruit sans jamais renier la mélodie, les It It Anita arrivent dans l’équipée de tête. Montée sur ressort, branchée en mode alternatif les deux doigts dans la prise, la musique du quatuor liégeois est aussi jouissive que passionnante. Et si l’on ajoute à ça des prestations lives incandescentes complètement dingues (on se souvient de leur passage à Roulements de Tambour au 1988 et d’une combustion tout aussi spontanée au Bar’Hic), vous comprendrez qu’on vous recommande hautement de ne surtout pas manquer leur retour à l’Antipode. Après It It Anita, Recorded By John Agnello et Agaiin (avec certains en version K7 sortis chez les copains d’Ideal Crash), c’est sur les essentiels et adorés Vicious Circle que l’épatant Laurent est sorti l’an dernier. Conviant basse élastique et percutante, fûts concassés dans les règles de l’art, voix âpre et puissante, riffs de six cordes à la vie à la mort, Damien Aresta, François Casteleyn, Michael Goffard et Michael Verbeeck, naviguant de Fugazi aux Pixies, y sont parvenus à un brûlot de haute volée qui ne demandera qu’à s’embraser dans une salle chauffée à blanc. On vous aura prévenus, bis.
Phoenician Drive
Placés sous l’égide des navigateurs et explorateurs antiques, les Bruxellois de Phoenician Drive proposent un voyage métissé des plus exaltants et hypnotiques. Avec Diego Moscoso à la darbouka et au rekk accompagné de Martin Rault à la batterie, de Matthieu Peyraud à la basse, de Joaquin Garcia Bermudes et Valerian Meunier aux guitares et Gaspard Vanardois au banjo et à l’oud, le sextet choisit le tapis volant comme mode de transport doux et collectif et vous embarque pour une traversée des frontières libre et aventureuse.
Voguant sur les vents méditerranéens, non tour à tour mais simultanément, du Moyen Orient, au Maghreb en passant par les guitares surf des plages californiennes, le tout sous un ciel kosmique kraut brillant d’irisations métissées, la musique des Bruxellois s’illumine de reflets toujours changeants et passionnants. Déclinés sur un premier album Phoenician Drive -2018- et le ep Two Coins, déjà fichtrement prenants, les morceaux du sextet devraient très certainement se révéler encore plus enivrants en live. On vous aura prévenus, ter.
Dans le cadre de Belgiëque, l‘Antipode MJC présente It It Anita, le Wild Classical Music Ensemble et Phoenician Drive en concert le jeudi 21 mars à partie de 20h à l’Antipode MJC (2 rue André Trasbot, Rennes).
Tarifs : 12 euros en prévente – 10 euros tarif Admit