En novembre dernier, à l’Antipode, Mansfield TYA a donné l’un des concerts qui nous aura le plus retourné de l’année. Le duo a livré un set intense et bouleversant. Rien qu’en y pensant, on a encore une grosse boule au fond de l’estomac et des frissons sur la peau (retrouvez le compte-rendu de la soirée là). Elles reviennent ce lundi 9 avril au Festival Mythos à 18h en ouverture de la soirée de clôture au Cabaret Botanique. Et autant vous dire qu’on ne les manquera pour rien au monde…
Pour dire vrai, on ne doutait pas de la réussite de la soirée « carte blanche » (noire) laissée aux Mansfield Tya par l’Antipode en novembre dernier, tant on avait été renversé par la redoutable efficacité et la classe bouleversante de leur troisième et nouvel album. Oui, les deux albums précédents des Mansfield TYA (June en 2006, Seules au bout de 23 secondes en 2009) étaient déjà bons, à la fois déglingués et lyriques, mélancoliques et violents, tendres et désespérés. On y avait déjà, souvent, été remué par ces bouquets de nerfs offerts à fleurs de peau, ces fleurs du mal tout autant vénéneuses qu’apaisantes. Mais ce nouvel album a gravi les marches quatre par quatre et emmène Mansfield TYA à des hauteurs où on ne les attendait (naïvement) pas.
Intitulé Nyx, donc, du nom de la déesse de l’obscurité, l’album tourne autour du thème de la nuit. Une nuit qu’on imagine tout aussi angoissante qu’apaisante, tout autant déchirée que tendre pour le duo. Un violon obsédant, des voix doublées, triplées, quadruplées, des percussions sèches sur des boucles synthétiques, des répétitions qui hypnotisent, des mélodies totalement addictives et une réelle cohérence dans la construction font de cet album un écrin bleu obscur pour nos nuits blanches. On a ici l’impression que tous les univers de Julia Lanoé et Carla Pallone trouvent pleinement leur place, d’un réel équilibre gagné, entre légèreté et pesanteur, humour et tendresse, obscurité et clarté.
Quelques heures avant leur concert, Julia Lanoé (voix, batterie, guitare, claviers…) et Carla Pallone (violon, claviers, guitare, batterie, voix) ont pris le temps de répondre à nos questions. Retour sur cette interview.
Alter1fo : Pour ceux qui éventuellement ne vous connaîtraient pas, est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?
Julia Lanoé : (se tournant vers Carla) C’est moi qui commence ? C’est moi qui m’y colle… On est Mansfield TYA, un duo. On fait de la musique entre de la musique baroque et de la musique électronique.
Carla Pallone : Avec, entre autres, un violon, des claviers, une batterie, et nos voix…
Julia : Et un tigre…
Carla : Ah oui…
Julia : Sauvage, sur scène… (rires)
Vous avez enregistré Nyx au studio Sylvestre et Maucotel qui est un studio que vous avez construit toutes seules dans une maison. Comment s’est passé l’enregistrement ?
Carla : Cet enregistrement était hyper agréable, parce qu’on l’a fait nous-mêmes, celui-là. On a décidé de s’éviter les contraintes techniques. Donc on a appris. On a fait les prises nous-mêmes. Ce qui nous a vraiment permis de pouvoir cumuler les différentes étapes. On n’a pas vraiment voulu compartimenter, se dire : on compose et après on enregistre. Mais plutôt, on a vraiment fait des expérimentations, grâce à la programmation et tout ça…
Julia : Oui, on a bien aimé. Moi j’ai bien aimé apprendre à me servir du matériel d’enregistrement. Puis surtout virer un ingé-son, ça fait toujours super plaisir… (rires)
Carla : En fait, ça nous donnait vraiment la possibilité d’enregistrer quand on voulait, au moment où on le voulait et vraiment de sentir les moments où c’est peut-être plus adéquat. Pour la voix, vraiment, il y a des moments où c’est plus agréable de chanter. Et du coup, de respecter ça…
Et alors justement, vous arrivez, tout est prévu, vous avez déjà vos chansons composées et puis vous enregistrez. Ou alors c’est vraiment un work in progress ?
Julia : En fait, avec un ingé-son, tu as cette contrainte d’avoir été obligé de préparer un petit peu en amont… Et là, du coup on était libre. On s’est pris quelques mois au studio et on a composé, écrit, enregistré, tout en même temps. On a tout mélangé…
Carla : En fait, on s’est donné le thème de la nuit, ce qui nous a donné une direction par rapport à ce qu’on voulait faire. Mais finalement, on s’est toujours un peu demandé… Tu vois, entre le travail de studio et la scène… Il y a ce truc sur scène hyper énergique qui nous manque parfois et là, on a vraiment pris le parti de dire que le studio, c’est carrément autre chose… Et on a aussi envie d’en profiter et de faire ce travail différent.
Vous avez beaucoup dormi pendant l’enregistrement ?
(rires) Julia : Non, je pense qu’on parle de la nuit parce qu’on est plus insomniaque qu’autre chose… Enfin, moi, je suis bien insomniaque.
Carla : Moi, je suis bien une marmotte… Mais je ne décide pas quand… (rires)
ThomR a fait un teaser, et dedans, Julia on t’entend dire ; « je n’ai pas envie d’aller en studio pour faire un truc tout propre et encore un album qui ne va pas me toucher, je ne fais pas ça pour les autres, je fais ça pour nous » C’était quoi votre envie alors avec cet album-là ?
Julia : (Rires) Ça, en fait. Ça a toujours été ça. On aime bien faire de la musique pour nous. On aime bien se faire plaisir. Après, je suis aussi dans le partage parce que j’aime bien les jouer en public, et partager les morceaux avec du monde, mais à la base, quand même les chansons, je les écris parce que j’ai des choses à dire. Pour moi.
Carla : Après ce studio, il est précieux, parce que ça nous donne la possibilité de vraiment nous isoler, de trouver un moment plus intérieur. Comme un moment de résidence où tu choisis vraiment de te concentrer là-dessus. Après, pour cet album… Enfin, je pense à chaque fois, tu te dis, il faut recommencer quelque chose. On arrive aussi à un moment, comme ça fait plus longtemps qu’on joue ensemble, c’est hyper agréable de se connaître mais il y a aussi un moment où tu te dis : « ah ben ça on l’a déjà fait » . Du coup, c’était important de chercher autre chose. D’autres méthodes, aussi, pour enregistrer, pour composer…
Pourquoi la nuit ? Tu nous disais tout à l’heure que tu étais insomniaque… Pourquoi ce thème-là ?
Julia : Je crois qu’on voulait un thème commun parce que ça nous plaisait de partir sur une base d’album où ce ne serait pas juste des petites chansons éparses qui n’auraient rien à voir les unes avec les autres. Même si dans le fond, le thème on s’en fout, ce n’est pas ça qui ressort tout le temps. C’était quand même bien de pouvoir partager un truc. Et puis on voulait parler du silence… Mais bon, ça a déjà été un peu fait, quoi… (rires)
Carla : Au départ, on était en Chine : l’environnement sonore était vraiment hyper bruyant et fatiguant et du coup, on a pensé au silence… Et puis c’était déjà un peu fait…
Julia : Et puis on partage quand même ça beaucoup, la nuit. On est plus tranquille, tout est fermé, moi j’aime bien. Je ne me sens pas obligée, c’est un peu comme le dimanche, tu vois, les assedics ce n’est pas ouvert, le magasin de photocopies non plus… Donc je n’ai rien à faire à part être là, attendre, ou m’ennuyer…
Personne ne sonne à la porte, le téléphone ne sonne pas.
Julia : Normalement non (rires), malheureusement j’ai quand même beaucoup d’amis qui vivent la nuit aussi, donc ça sonne quand même un peu…
Carla : Après, c’était hyper riche aussi, tout ce que la nuit peut évoquer. Du coup, ça nous permettait aussi de parler de cette variété… Et puis ça nous correspondait à toutes les deux…
Vous avez enregistré un album très construit, on peut écouter les chansons séparément, on peut les mettre dans le désordre, ce n’est pas un problème, bien sûr, mais par contre l’album en son ensemble, est vraiment très construit. C’était une volonté en rapport à l’époque ? Les plus vieux disent souvent les albums, c’est sacré, d’autres sont plus singles…
Carla : En fait, on l’a fait sur une période assez concentrée. Donc, du coup, c’était bien de garder cette homogénéité. J’aime bien me dire : « on a fait cet album à ce moment-là » . Après, c’est dur de t’arrêter parce que tu as envie d’aller plus loin… Et c’est possible d’aller toujours plus loin. C’est bien d’apprendre à dire : « là, on s’arrête » … Après, on avait eu envie que l’ordre chronologique dans lequel on a composé les morceaux soit l’ordre. Mais ça ne fonctionnait pas hyper bien musicalement. On a aussi écouté beaucoup de musique baroque. L’envie de l’ouverture, elle était là dès le début. Du coup, on a gardé cette idée d’une ouverture, de deux parties, d’un final, pour structurer un peu tout ça…
Justement, il y a deux parties : La chevelure de Bérénice et l’Horloger du roi. Je me suis dit Bérénice, Rome, Titus, Racine, mais alors ça ne colle plus du tout avec l’Horloger du roi… Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
Julia : (rires) L’horloger du roi, c’est une histoire de teuf (rires).
C’est dans les jardins du Louvre. En fait, il y avait des teufs avec les rois, tous les perruqués étaient là-bas. Ils faisaient des grosses teufs, ils fermaient tous les rideaux pour pas être emmerdés… Et du coup, ils buvaient comme des trous, et ils ne savaient plus quelle heure il était et le roi, à un moment, a demandé à l’horloger de construire une pendule… Mais la première pendule sonore, en fait, qui indiquerait aux gens qui sont tous défoncés, que « hop, c’est le matin » ou « hop, c’est le jour », pour être au courant un petit peu de jour/nuit. Donc cette partie-là, elle fait référence à l’horloger du roi.
Carla : Et pour cet album, on avait une carte du ciel qui a été apparemment répertoriée par l’horloger du roi et «chevelure de Bérénice», c’est le nom d’une des constellations.
Je suis très contente de savoir tout ça (rires).
Carla : ça donne aussi une autre histoire, une autre lecture à l’album…
Sur le trois titres qui est sorti avant l’album, on a découvert An island. Ce morceau, pour quelqu’un qui a beaucoup écouté vos deux premiers albums pouvait éventuellement être surprenant. Quelle était votre envie avec ça ?
Julia : Moi, je me lasse vite des choses, je suis quelqu’un qui passe vite du coq à l’âne ( ?) Du coup, je me suis mise à la guitare, j’en fais… Mal. Et puis ça me saoûle, donc il faut que je passe à la batterie, et ainsi de suite. Je pense qu’au niveau de nos albums, moi, j’avais envie d’un truc hyper programmations, hyper électronique. J’écoute ça en en ce moment. J’avais envie de ça. Je n’en avais plus rien à fiche de faire de la guitare. Je n’en n’ai pas fait du tout sur l’album. J’avais envie que ce soit plein de voix, plein de cordes, que ce soit des cordes vocales, des cordes de violon… Et puis de la techno derrière. C’était ça. J’en avais marre qu’on me dise qu’on fasse de la folk parce que je n’ai jamais écouté de folk et que je n’aime pas du tout ça.
Carla : Il faut que je fasse gaffe… Quand tu en auras marre du violon en fait…
Julia : (Rires) Je te dégagerai, je ferai un groupe toute seule, qui s’appellera Mans. (rires)
Carla : Moi à l’inverse, je suis bien violoniste. Et en même temps, là c’était différent parce que Julia a autant composé des parties de violon que moi des mélodies. On a vraiment, je pense, réussi à plus mélanger tout ça et à ne pas à s’enfermer dans des rôles.
Comment vous composez justement toutes les deux?
Julia : Ben justement, comme ça. On a pris vachement de plaisir. Moi j’avais envie d’écrire des bouts de cordes, de violon, de violoncelle, etc..
Tu composes sur le violon directement ?
Julia : Non, par ordi, je dis à Carla : « tiens, fais ça… » (se tournant vers Carla). Et puis toi pareil, tu m’as vachement orientée. On a fait des voix ensemble. On a essayé de tout partager quoi…
Carla : Après, sur cet album, on s’est vachement concentré sur les voix et les cordes. Mais en fait, je pense que c’est vraiment ce qui nous caractérise depuis le début.
En interview avec Yann Tiersen [interview de Yann Tiersen] puis Shannon Wright [interview de Shannon Wright], on avait évoqué la différence entre électrique et acoustique et pour Yann, Shannon était une des personnes qui montrait qu’ acoustique et électrique (et pour vous électronique), ce n’était pas du tout antinomique. J’ai l’impression que c’est vraiment la même chose pour vous.
Julia : Oui, je suis d’accord, c’est pareil. C’est pour ça que pour moi, le passage de la guitare, ou le passage des premiers albums à celui-ci ne me paraît pas du tout incohérent. On raconte les mêmes trucs. C’est juste une suite logique.
Carla : Après sur scène, on est resté très fidèle au duo. On n’a pas eu envie d’apporter des boucles ou des choses pré-enregistrées parce qu’on aime aussi le côté vivant.
Julia : Plus de liberté, quoi.
Carla : Oui, la liberté que ça te donne de jouer toi-même. Après, il ne faut pas s’enfermer là-dedans. Après, c’est comme pour tout, c’est bien d’essayer des nouvelles choses. En fait, je n’y avais pas tellement pensé, qu’il y avait une différence… (rires)
Il y a un morceau, enfin plusieurs, mais je pense à 22h38 , qui est assez cinématographique. C’est venu avec des images, mentales ou réelles, ou alors ça n’a rien à voir ?
Carla : Je crois qu’on compose pas mal avec des images, même peut être plus avec des images. La nuit, c’était important parce que c’est des images assez universelles, assez marquées.
Julia : On a vachement regardé des films ensemble. Et puis, même avec Thomas (ThomR), il fait pas mal d’images. On a produit des images. On est toujours un peu dans ce thème-là. On s’est beaucoup aidé avec Antichrist de Lars Von Trier. Donc cet album sent un peu la brume et le drame.
Carla : C’est marrant, je me disais ça hier, que Julia, toi tu crois que tu fais de la peinture quand tu joues et que Thomas je crois qu’il croit qu’il fait de la musique quand il filme…(rires)
C’est exactement ça !
Julia : On est entouré de débiles…
Carla : de gens qui croient qu’ils font un autre truc (rires)
Alors sur cet album, pour rester sur les films, il y a de l’italien, après l’anglais et le français. C’était encore un choix de musicalité différente ou c’était un rapport à Antonioni ?
Carla : Non, c’est marrant, Antonioni, on l’a vu après.
Julia : Il est bien d’ailleurs…
Carla : Il est superbe… C’était aussi pour faire un jeu de mots sur la note et la nuit.
Julia : (se tournant vers Carla) Et puis toi, t’es à moitié italienne, quoi, non ? (rires)
Carla : Non, mais j’ai appris à parler italien, et je suis en train de tout oublier alors avant de tout oublier, je me suis dit, faisons une chanson en italien.
Ma possiamo farla [l’intervista] in italiano, se vuoi…
Julia : Excellent, on continue en italien.
Carla : (rires) Oh, non justement, je suis en train de dire que j’ai tout oublié. Ho dimenticato tutto…
Julia : (prend une voix rocailleuse) Domani matina, andiamo al cimetero. Va bene. (rires)
J’ai une question que j’adore mais qui n’est pas toujours facile. Trois disques sans lesquels vous ne pourriez pas vivre ?
Carla : Ah, j’en étais sûre, quand j’ai vu les interviews des autres, je me suis dit « oh la la » … (Rires)… euh…. Trois chacune, ou bien ?
Comme vous voulez.
Julia : (rires et soupirs puis se tourne vers Carla) T’as une idée de base, là ? (Carla fait non de la tête) Je vais dire les miens, quoi… (Rires… et re-soupirs) Je n’en sais fichtre rien. On peut répondre avec autre chose que des disques ? On a le droit de dire des livres aussi ?
Oui, si tu veux.
Carla : (réagit immédiatement en se tournant vers Julia) Oh non, tu vas dire Edouard Levé ! Oh non, prems !
Julia : Oui, c’est clair, je vais dire Autoportrait d’Edouard Levé. (Faussement conciliante, vers Carla) Tu peux dire Suicide, si tu veux…
Carla : Oh ben non, Autoportrait.
Julia : Moi aussi, je préfère Autoportrait. Donc Autoportrait d’Edouard Levé, Antichrist de Lars von Trier et puis… en musique… pff, c’est vraiment dur, en musique. (Soupir, réflexion intense)… Non, je peux pas te dire.
Carla : Quand même, les Sonates et partita de Bach par Schering, je pense déjà.
Julia : Du coup, ça fait trois trucs. Si on partage Levé et Antichrist…
(A Carla) Tu peux en rajouter en autre…
Carla : Non, non c’est bon.
Julia : On partage déjà les deux premiers.
Carla : Les sonates et partita de Bach, parce que c’est hyper riche et hyper varié et c’est par Schering que je préfère… Enfin, c’est ça que j’ai écouté beaucoup quand je l’ai travaillé.
Merci.
(…)
Pour finir, après cette carte noire il y a d’autres concerts, quelques dates en Europe, notamment, le film avec Thomas, d’autres projets ? Vous pouvez nous en parler un petit peu?
Carla : On aimerait bien faire des Re-Nyx (rires). Du coup, là on tourne pas mal jusqu’en décembre. On essaiera d’organiser tout ça début 2012. Des reprises ou des remixes, en fait, l’un ou l’autre, selon les propositions.
Julia : Et puis moi, je pars en Martinique, surtout ! (rires) C’est surtout ça qu’il est important de dire… (Rires)
Pour un Logic Coco…
Julia : (rires) Un vrai, cette fois.
Carla : Logic Coco, ce n’est pas nous qui avons écrit le texte. On a encore continué : c’est une amie dessinatrice qui a écrit le texte. On n’a invité que des gens à faire ce qu’ils ne savaient pas faire !
Merci beaucoup.
Merci vraiment beaucoup…
Retrouvez l’intégralité (et l’enregistrement sonore) de l’interview ici.
A l’issue de leur concert donné pour Mythos, nous avons retrouvé Mansfield. TYA pour une nouvelle interview à lire et écouter ici.
Photos interview et live, prise de son, montage son : Caro
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Mythos présente Mansfield.TYA en concert au Cabaret Botanique (Thabor) le lundi 9 avril à 18h.
Tarif : 10 € / 0 (VIF) €
Plus d’infos : http://www.festival-mythos.com/