Une couverture mate avec des reliefs brillants, ça attire l’œil mais… mais il ne faut pas soupirer trop vite : l’imprimeur est italien, certifié et engagé, le papier labellisé, et l’éditeur écolo-compatible. Alors, hop, on se cale et on « plonge » dans la petite partie de l’univers que François Taris, astrophysicien, se propose de nous raconter, en mêlant fiction et documentaire.

 

Une petite Thelma, pleine de questions sur ce qu’elle observe (entre autres, pourquoi le soleil est rouge quand il se « couche » ?), est invitée pour son anniversaire à faire le tour de notre système solaire avec un être extraordinaire et surtout un peu magique nommé Céleste.

 

A bord d’un vaisseau spécial, le voyage spatial peut commencer… Secrets de lumière, d’atmosphère, d’étoiles filantes sont révélés dans des notes scientifiques accessibles, tandis que se déroule l’échange entre Thelma et Céleste dans une police de caractère différente et plus grasse. Puis on navigue dans le système solaire et chacune de ses planètes et autres particularités nous est présentée, avec le regard de l’enfant, du magicien et toujours le documentaire rigoureux mais clair, séparé du texte par quelques schémas de constellations. On se repère dans le dialogue sans supplément de lecture grâce un rappel au trait blanc du visage de chaque personnage.

 

Le livre est proposé dès 6 ans, on peut facilement l’offrir à un plus jeune qui sera attiré par les illustrations de Guellen et le rêve incroyable de Thelma, tandis que les photographies de la Nasa et les précisions scientifiques ouvrent les yeux aux enfants curieux et pourront les passionner (et apprendre des choses à leurs parents !), quitte à ce que certains suivent un jour les traces des préfaceurs Claudie et Jean-Pierre Haigneré…

 

Guellen, peintre-illustratrice autodidacte bretonne, a une technique particulière qui mêle le travail des matières en fond (papier froissé, tissu effiloché, pièces de puzzle…) avec des associations de couleurs lumineuses, douces et énergiques. Ces textures conviennent parfaitement aux versions imaginées des planètes. Quant à ses personnages, fortement détourés, ils rappellent les inspirations de l’artiste : Modigliani et Chagall, frais et heureux. On aime particulièrement l’envolée de la pointe bretonne pour finir par observer la belle bleue.

 

Si l’on devait chercher la petite bête dans l’espace ouvert ici, on pourrait dire que la lecture à suivre du dialogue et des documentaires est un peu longuette et qu’il faut peut-être les séparer ou piocher dans ce qui intéresse le plus les jeunes lecteurs ou auditeurs du livre. On regrette aussi le clin d’œil trop appuyé pôle nord et père noël, et la trop grande prudence dans la réflexion écologique proposée, elle existe et pourrait être plus franche concernant l’incidence du comportement des Terriens sur l’avenir de leur planète : être optimiste oui, mais le conditionnel ne doit pas fermer les yeux. Mais ce ne sont que des broutilles comparées à ce qui s’ouvre à nous, d’autant que le sous-titre « le soleil et ses planètes » nous promet un deuxième tome à venir !

 

Précisons qu’il existe une version livre-disque qui offre, racontée par Aude Balmigère, l’histoire mythique d’Icare, sur une musique originale composée par Michel Montoyat.

 

De la Terre aux étoiles, le soleil et ses planètes, Guellen et François Taris, Le Sablier jeunesse, 15€80 en version livre seul, et 24€30 en version livre-disque.