Le festival des Bars en Trans 2014 est terminé, le marathon-concert des deux derniers jours s’est avéré riche en belles découvertes, parfois aussi en réelles déceptions. Nous nous sommes concentrés, pour notre part, sur les troquets autour de la place des Lices, avec une belle variété de sons. Avec une dominante rock (plutôt belge), quand même.

Jeudi, c’est Bar’Hic. Pour voir la pop de Bel Plaine, d’abord. Bon, ce ne sera pas le concert de l’édition 2014, pour nous, autant vous le dire. Deux belles voix un peu jumelles avec des harmonies vocales genre Crosby, Stills, Nash and Young (vous voyez?), des balades à guitare avec des sons de synthé qui colorent l’ensemble de réminiscences pop bien affirmées. Très joli, mais le public ne bronche pas trop, malgré beaucoup de bonne volonté.

Heureusement, le deuxième concert est d’un tout autre acabit: les Belges de Great Mountain Fire composent eux un indie-rock mutant, protéiforme et jouissif, cette fois-ci on l’a, notre claque. Visiblement heureux d’en découdre, les cinq musiciens tournent et changent d’instrument, la musique est belle et puissante, avec un gimmick très funk qui porte la plupart des morceaux. De la musique pour la tête et les pieds, comme disait David Byrne. Et c’est bien à la bande à David que ceux-là font penser.

Le public, cette fois, est aux anges, gratifié d’un bon rappel. Ça clôturera notre vendredi, tous les concerts sont finis. On inaugurera notre samedi transmusicalien par un apéro au chantier: le one-man band électro de Buvette y est annoncé. Pas simple, de passer en début de soirée au chantier: le bar se remplie pendant le set. Buvette joue des séquences préenregistrées sur lesquelles il pose sa voix. Le gaillard n’en est pas à son premier concert, et ça se voit. On est rapidement conquis: les bricolages électro, les déluges de claviers et des grosses basses qui claquent sont là pour porter le chant en anglais de Buvette, qui n’hésite pas à grimper sur la table pour nous faire rentrer ses incantations chamaniques dans la tête. Imparable: le public, maintenant nombreux, oscille du chef.

Avec tout ça, on est déjà en retard. On fonce au bistrot de la Cité pour les deux concerts suivants: Ice in my Eyes et Obsolete Radio. Les premiers nommés s’en sortent haut la main. Les Luxembourgeois produisent une pop à petits hymnes qui cognent, où surnage un chanteur géant dominant une foule des plus grands soirs au bistrot. On regrette d’être arrivé en retard, on hésite à sortir en imaginant le parcours du combattant pour re-rentrer, quand un type me demande de le laisser passer. « On est le groupe d’après. – Ah, vous êtes bons? -Oui, on va mettre le dawa« . Et ce n’est pas un mensonge. Ces gars en font une spécialité, de foutre le bordel. Avec un son genre Urban Dance Squad ou Rage Against the Machine. Ils l’assument d’ailleurs tellement qu’ils reprennent Bullet in your Head en mode pastiche. Et ça fonctionne, le bar est retourné. Quand ça ne pogote pas assez, les gars sortent la cloche, martèlent comme des demeurés: on est ravis. Les photographes, eux, ils galèrent.

Un gros choc thermique et on reprend un peu de vapeur: au Bar’Hic ce sont les Robbing Millions, belges aussi, qui jouent. On reprendra une petite claque pour la fin, s’il vous plaît. De la musique d’esthètes, et du grand art: on pense à TV on the Radio, on nous parle de Radiohead période Kid A. Au final, un grand concert et un triomphe, avec de longues et belles jams. Parfait, pour terminer.