On l’attendant impatiemment cette soirée des 20 ans, pour voir ou revoir des groupes qui ont marqué les dernières éditions. Et nous n’étions pas les seules : affluence des grands soirs au Thabor ! Et comme prévu, on n’a pas été du tout déçu ! Que ce soit sous les décibels mélodieux de Wendy McNeill, ceux plus pêchus et délurés de Whiskey & Women, ou encore ceux, plus classiques du duo Sibiril/Grandjean. Happy B. le Grand Soufflet !
Charmante Wendy McNeill
C’est un petit bout de bonne femme qui jongle avec les accordéons qui est revenu nous voir ce soir, six ans après sa première prestation sous le chapiteau du Grand Soufflet. La chanteuse au timbre de voix si particulier est accompagnée d’un contrebassiste souriant et d’un batteur plus qu’expressif. Et nous l’accompagnons au gré des morceaux pour un voyage dans son univers si particulier. Chaque chanson est l’occasion d’une présentation en anglais qui s’apparente presque à la narration d’un conte… Du magnétique « Such a common bird » qui nous avait donné la chair de poule en 2009 (et qui a savamment réitéré ce soir) à The Sparrow, déclaration d’amour à Edith Piaf – « when I heard the voice of Edith Piaf for the first time, my life stopped and my heart broke. », Wendy McNeill est fascinante. Sa partition d’accordéon est toute simple mais tellement touchante…
Et quand Etienne Grandjean la rejoint sur scène, accordéon en main, pour interpréter « In bocca al lupo », c’est à l’applaudimètre que l’on mesure combien cette artiste et son instrument fétiche remportent tous les suffrages sous le chapiteau et combien ce festival a gagné le coeur du public grâce à ces artistes qui offrent à nos oreilles de jolies ritournelles.
Et même quand l’artiste se trompe dans les paroles de la chanson de rappel, le public l’encourage et la soutient. C’est alors que Wendy McNeill décide envers et contre tout de nous offrir sa voix, seule, sans artifices ni instruments, battant seulement la mesure du pied sur l’estrade. A capella tout simplement.
Les énergiques Whiskey & Women
A peine le temps de reprendre sa respiration pour soufller une bougie, que les sulfureuses Whiskey & Women prennent possession de la scène. Elles sont pêchues et court-vêtues et annoncent joyeusement en français avec ce petit accent californien que « ce soir, le sujet, c’est le Boire ». Pas d’anniversaire sans whisky donc, dont elles se délectent joyeusement !
Un violon, une caisse claire, un accordéon et une mini-planche (à palets ?) qui sert à marquer la cadence grâce aux talons de l’accordéoniste : c’est parti pour un voyage entre la Louisiane, le fin fond des Etats-Unis ou encore parfois les vieux pubs irlandais. Chansons traditionelles, airs cajuns, zydeco sont revisités par l’énergie de Renée, Joan et Rosemary. Et c’est une boîte à soufflets endiablée que nous donne à écouter l’accordéoniste ! Qui contraste avec la voix grave et suave de la violoniste.
Et effectivement, c’est bien le sujet du boire qui est à l’honneur dans ce concert étonnant. Lorsque Etienne Grandjean rejoint la brochette de jeunes femmes énergiques, c’est pour entonner « Les Chevaliers de la Table Ronde » avec entrain. Une chanson choisie par Renée car c’est celle que lui chantait son père pour lui apprendre le français… Elles avaient arpenté le département en 2012, semant bonne humeur et énergie communicative. Pas de doute, le public présent ce soir sous le chapiteau leur a encore fait honneur !
Les toujours jeunes Sibiril & Grandjean
Ils sont amis de longue date, très longue date. Ils ont « concerté » ensemble en variant les couleurs : folk, bretonne, etc. Et ce soir, ils se retrouvent et prennent très très grand plaisir à rejouer pour cet anniversaire. Même si leur premier morceau s’appelle La misère…
Les appaludissements sont nourris et marquent la présence d’un public connaisseur et amateur de Soïg Sibiril et d’Etienne Grandjean. L’appel de l’estomac ayant eu raison de moi, c’est de l’extérieur du chapiteau que je suivrai d’une oreille ce concert. Si je ne suis pas grande fan de cette approche « classique » du duo accordéon/guitare, je n’en constate pas moins que ces deux « jeunes » artistes du Grand Soufflet sont de vrais virtuoses et font le bonheur des oreilles d’un public attentif.
La deuxième partie de soirée, qui se profile déjà à l’horizon nocturne, s’annonce moins classique. Et l’on s’impatiente… (la suite à suivre sous peu !)
Crédits Photos : Catherine Gaffiero
Retrouvez toutes les informations sur le Festival Grand Soufflet : http://www.legrandsoufflet.fr/