Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

Sudden Death of Stars encourage la métaphore spatiale. On se retient pourtant d’écrire que le groupe cherche à tutoyer les étoiles ou qu’il vous embarque pour un voyage astral. Néanmoins le septet rennais, désormais accompagné d’un sitariste, revisite la pop psychédélique planante des sixties aux sons clairs et aux rythmiques dans la lignée des Spacemen 3 ou du 13th floor elevator.  On enlèvera donc toute référence intersidérale de notre introduction pour éviter de rester terre à terre. Quand on écoute les compositions du groupe, on pense aussi bien sûr au Brian Jonestone Massacre et à ses mélodies viciées. Mais ce qui frappe en tout premier lieu, c’est la qualité. Du son, des morceaux. On invite donc tout amateur de rock psyché garage à aller les écouter au Bar’Hic ce vendredi 17 juin dans le cadre de Bars’n Rennes. En attendant, rencontre avec « un groupe à tambourin ».

Alter1fo : Pour vous présenter on pourrait dire que vous produisez une sorte de rock psyché, avec souvent des sons très clairs. On entend aussi du sitar. Comment est ce que vous vous présenteriez de votre côté et comment qualifieriez-vous votre musique  ?

Sudden Death of Stars : Sudden Death of Stars est un septet rennais de rock psyché. Au début on était cinq, avec un combo rock assez classique : guitares électriques, basse, orgue et batterie. Seule la guitare douze cordes nous distinguait un peu. Puis pour le premier concert on a recruté une amie au tambourin (Constance), elle est restée depuis. Et pour les besoins des enregistrements on a également fait appel à un sitariste qui a collaboré sur cinq morceaux. On trouvait ça vraiment dommage de s’arrêter là alors on a décidé de faire un concert avec lui et ça marche vraiment super bien, du coup désormais on est sept ! Et on joue à sept partout où la place et les conditions techniques le permettent.

Au départ on avait dans l’idée de faire des morceaux avec un son disons assez massif, proche de ce que faisaient déjà les BRMC, Warlocks et toute leur clique. Notre premier morceau par exemple -sobrement intitulé « Sudden Death of Stars » – est assez représentatif de ça. Puis très rapidement ça a pris une autre direction. Bon c’est pas fondamentalement différent bien sur, mais on a laissé tomber la distorsion pour des sons plus clean et des  morceaux peut-être plus mélodiques avec une touche sixties qui est venue se greffer là-dessus. Je pense que ça nous a évité de faire une mauvaise copie de ce que plein de groupes font déjà très bien. Maintenant je ne dis pas qu’on ne fera jamais de morceaux comme ça, parce que c’est quand même super cool à jouer. Et sinon si ça peut aider les gens à se faire une idée, nous en général ça nous parle, on est un groupe à tambourin. Le mieux reste bien sur d’aller écouter…

Comment en êtes-vous arrivé à ce projet ? Vous avez joué dans d’autres groupes avant. Quelle est la genèse de Sudden death of stars ?

On vient tous de groupes différents, Standard Oil, LaFayette, Les Dadds… On est avant tout amis, on ne s’est pas rencontré par annonce ! Au départ l’idée était que Standard Oil, duo ultra minimaliste de garage psyché, s’enrichisse de musiciens pour gagner en possibilités, en ampleur sonore aussi. On a donc joué à quatre (guitare, douze cordes, orgue et batterie) mais le chanteur est parti à Prague. Le guitariste a pris la relève, un camarade de feu Les Dadds nous a rejoint pour la basse et c’est devenu Sudden Death of Stars.

Pouvez-vous nous expliquer votre patronyme ?

Ce nom provient d’une vision que le chanteur-guitariste et leader charismatique du groupe a eu lors d’un séjour dans une tente de sudation.

(Rires) Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?

Pour les influences, la question est dure car plus on est nombreux plus on cumule… Musicalement je pense que nos influences sont clairement identifiables à l’écoute de nos morceaux. Nos influences sont aussi à chercher dans une ‘façon de faire’… Certains groupes ou certaines ‘scènes’ nous guident plus dans l’esprit et la façon de faire que dans le son ou la compo. Je pense par exemple à la scène hardcore, hyper indé et débrouillarde. Organiser et faire des tournées tout seuls, sortir des disques avec l’aide de petits labels indé… On ne court pas après la sub ou l’intermittence, on veut surtout jouer, pour que le plus de gens possibles connaissent le groupe et in fine se débrouiller pour avoir un peu de sous de côté pour sortir des disques qu’on vendra ensuite aux concerts etc.

Trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

Comme pour la question des influences, le fait d’être sept nous impose de cumuler, en voici donc 18 !

[Les membres de Sudden Death of Stars dissimulent leur état civil avec des chiffres : 84, 83… – leur année de naissance ?- Ce qui explique la liste suivante]

83

Mason Williams, The Mason Williams Phonograph Record

Michel Legrand, The Thomas Crown Affair

Donovan, Mellow Yellow

84

Miles Davis, Kind of Blue

The Beach Boys, Pet Sounds

Bob Dylan, Highway 61 Revisited

85

Bob Dylan, Bringing It All By Home

The Velvet Underground, The Velvet Undergroung & Nico

Serge Gainsbourg, Histoire de Melody Nelson

Ustad Vilayat Khan, Shankar Ghosh (tabla), Raga Darbari Kanada

Pink Floyd, The Piper at the Gates of Dawn

Ustad Vilayat Khan, Zakir Hussain (tabla), Raga Sindhu Bhairavi

86

Tall Dwarfs, Fork Songs (plus Dogma)

Daft Punk, Discovery

Pink Floyd, The Piper at the Gates of Dawn

The Go-Betweens, 78 ‘Til 79 – The Lost Album

The Reflections, Slugs & Toads

L. Voag, The Way Out

Vous avez déjà enregistré un 45 tours en vinyle. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles étaient vos envies avec ce disque ?

En fait, sortir un disque est une envie assez normale pour un groupe ! Mais c’est vraiment trop cool. La musique finalement c’est assez volatile et éphémère. Évidemment aujourd’hui c’est assez facile de faire des démos dans sa chambre sur un ordi puis de balancer ça sur internet, mais c’est mieux de créer un objet avec ta musique dessus, surtout un vinyle. Enfin, c’est peut-être un peu idiot mais ça représente un super accomplissement ! Et puis c’est une bonne carte de visite pour les gens qui ne nous connaissent pas, un bel objet à présenter à la fin des concerts pour ceux qui ont aimé.

Avec qui avez-vous enregistré ? Seuls ? En studio ou à la maison ?

On a enregistré dans le studio des Bikini Machine, un chouette groupe de Rennes, Fred le chanteur et organiste a bossé avec nous. On a choisi ce studio car il est près de chez nous et qu’il a les moyens de nous enregistrer en live tous les cinq, et ce sur bandes. Dès le début on s’était dit qu’on voulait procéder ainsi. Nous n’utilisons pas d’ordinateur. De plus, Fred à vraiment capté ce qu’on voulait faire, on discute facilement avec lui et son expérience du studio et du boulot sur les vieux magnétos nous aide vachement !

Nous y sommes allés trois fois, la première pour une session de deux jours à l’été 2009. Le groupe était encore très jeune (sept mois de répé, aucun concert…), mais ça nous a permis d’avoir une démo, dont on a tiré la face B du 45t, Don’t. La deuxième fois c’était au printemps 2010, nous sommes restés quatre jours, pour un total de 9 morceaux couchés sur bandes, dont les deux qui figurent sur la face A du disque. Et on vient juste d’en sortir une troisième fois, on a fait deux sessions de trois jours fin mai + mi-juin pour préparer le futur disque.

L’artwork du disque est vraiment génial et change vraiment des pochettes psyché qu’on a pu voir. D’où vient cet artwork ?

Merci beaucoup ! C’est vrai qu’il a l’air de pas mal plaire et on en est très heureux, j’imagine que dans une pile de 45t de groupes néo psyché il ne passe pas inaperçu ! On voulait à tout prix éviter les typo bubble et les spirales. En fait il ne produit pas de réaction mitigée : soit on aime, soit on déteste… On doit ce très beau boulot à Bertrand Gruchy, artiste/graphiste de Rouen (il fait un zine assez cool qui s’appelle From Beyond). On l’a rencontré lors d’une date à Rouen en compagnie de Spectrum. Il avait fait une superbe affiche pour le concert, dont 25 exemplaires en sérigraphies. Tout le monde a vachement accroché donc quand on a décidé de faire le 45t on s’est naturellement tourné vers lui et il a accepté.

Vous vous produisez dans le cadre de Bars’n Rennes ce vendredi. Pourriez-vous nous expliquer comment les organisateurs sont venus vous contacter ?

Ils nous ont simplement demandé, et on a répondu oui !!

Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes vous en contact avec d’autres groupes ou artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?

Je ne sais pas si on parler de scène dans le sens ou oui, il y a beaucoup de formations, mais tous ces groupes sont super différents et ne se connaissent pas toujours les uns les autres… Enfin si on considère qu’il en existe une en se basant sur des critères objectifs (même génération, des lieux qui fédèrent comme le Jardin Moderne…), elle est alors très clanique ! Pour parler de nous, c’est clair qu’on a petit à petit à la fois aidé à monter et intégré un réseau, de lieux (bars, clubs, magasins de disques, radios…) et de groupes.

En plus des groupes ‘amis’ comme Betty Ford Clinic, Combomatix ou Bumble Bees par exemple, on a quasiment tous d’autres groupes qui tournent également : Les Spadassins (mod/beat), Missing Season (folk rock), 50 Miles from Vancouver (pop/shoegaze) et Splash Wave (synthpop)). Tout cela crée, il est vrai une atmosphère très cool, c’est un peu cliché mais c’est quand même ‘familial’ , on s’entraide pour des plans, du matos…

Après ce concert pour Bars’ n Rennes, quels sont vos projets, vos actualités ?

Je pense que l’on veut avant tout jouer, le plus possible et un peu partout ! Côté disque, il ne reste qu’une trentaine d’exemplaires du 45t et on a mis en route son successeur, un album, qui sortira à la rentrée en vinyle et en digital, toujours chez Close Up.

Merci !!

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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln…)

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Bars’ n Rennes propose Sudden Death of Stars au Bar’ Hic le vendredi 17 juin (avec William Josh Beck) à 21h. Gratuit.

Myspace de Sudden Death of Stars : http://www.myspace.com/suddendeathofstars

Pour en savoir plus : http://www.barsinrennes.com/