Les Peuples se soulèvent au printemps, même quand c’est l’hiver. Mohammed Bouazizi avait 26 ans. Le 17 décembre dernier, il s’est immolé par le feu à Sidi Bouzid, en Tunisie. On ne le savait pas mais c’était l’étincelle et l’incendie n’est pas encore éteint.
Les peuples se soulèvent en 89, même quand on est en 2011. Si vous aviez l’âge de voir un monde s’écrouler en 1989, les événements de cette année ont dû vous faire penser à ceux d’Europe de l’est. La surprise, l’inquiétude et la joie étaient déjà du tableau.
Edwy Plenel, ça lui fait penser aussi à 1789, lui qui est né en 52, à Nantes. De 13 à 18 ans, il a vécu en Algérie, quand elle construisait son indépendance. Membre de la LCR, il devient journaliste au Monde à partir de 80. Il emmerdera Mitterrand, bossera pour des flics, quittera le papier pour monter Mediapart.
Benjamin Stora est né en 50 en Algérie, que sa famille quitte en 62. Il est historien, il a aussi été trotskyste, il tient un blog sur Mediapart.
Les deux gars dialoguent dans « le 89 arabe, réflexions sur les révolutions en cours » et ça fait déjà deux problèmes, pas insurmontables.
La forme tout d’abord : échanger des propos n’amène pas à l’exposé des événements le plus clair possible. Mais comme ce n’est pas le but, on apprécie plutôt l’affinage des idées, leurs confrontations de temps en temps (c’est rare), leurs complémentarités en réalité : le journaliste est supposé connaître deux ou trois choses sur le présent, l’historien sur le passé.
Le sujet ensuite. Le processus est en cours. En écrivant ce livre en avril, les auteurs savent que beaucoup de choses sont devant nous. Mais ils ne peuvent attendre pour partager leur enthousiasme. Parce qu’il s’agit de ça avant tout. Il est temps de tourner la tête pour s’abimer moins les yeux à regarder de l’autre côté de l’Atlantique. De l’autre côté de la Méditerranée, il y a plus que nos plus proches voisins.
Plenel et Stora donnent donc des clés. Pour ressentir autre chose que de la défiance. Comparaisons avec la Pologne pour l’importance du syndicalisme en Tunisie, avec le Portugal pour le rôle de l’armée, avec la France du XVIIIè pour le soulèvement de masse : le moustachu y voit la fin de la révolution par les avant-gardes, ce qui a souvent été une quasi-garantie de dictature.
La démocratie est possible dans le monde arabe. On peut être plus foncé, avoir grandi près des mosquées plutôt que des églises et vouloir le pluralisme, l’égalité des droits. Cette idée n’est pas bonne pour les cultivateurs de racisme de l’hexagone.
Evidemment, il est beaucoup question de l’Algérie (et du Maroc) dans ce livre, alors que l’actualité est tournée vers la Lybie, la Syrie …C’est qu’il s’agit aussi d’expliquer ce pays et le nôtre. Il faut bien voir où on en est, ce qui s’est passé (décolonisation, guerre civile) pour savoir, peut-être, où on va.
Le 89 Arabe, Réflexions sur les révolutions en cours
B.Stora, E.Plenel
Stock
173 p, 16,50 €
Jusqu’à il y a peu, une grande partie des livres sur l’écologie qui sortaient, proposaient des états des lieux. C’est la base : constater les dégradations. Viennent ensuite de nombreuses propositions pour remédier à l’effondrement de la biodiversité, le dérèglement climatique, les pollutions de l’air, la terre, l’eau …En général, les ouvrages qui s’y consacrent parlent de buts à atteindre, de façon de vivre qu’il faudrait adopter. Mais entre la situation actuelle et ces idéaux plus ou moins éloignés, il est rare que les chemins soient esquissés.
Dans « la transition écologique », Salvador Juan décrit les obstacles que nous risquons de rencontrer sur ces voies. Constatant le décalage entre l’évolution des mentalités et la vitesse très faible des changements nécessaires, il n’affiche pas clairement une feuille de route mais utilise la sociologie, son domaine, pour aller au-delà des injonctions individuelles (tu ne laisseras pas couler l’eau, mon fils).
« Selon le cadre de référence national, les cinq finalités du « développement durable » sont : la lutte contre le changement climatique; la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources; l’épanouissement de tous les êtres humains, la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations; enfin, une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables. Ces finalités, qui reprennent les grands axes des conférences internationales sur l’environnement et le climat, sont officiellement apposées sur les documents que les collectivités remplissent pour se déclarer comme « Agenda 21 ». Aujourd’hui, de l’OCDE aux textes de la « communication institutionnelle » des grandes entreprises (que les Anglo-Saxons nomment avec plus de réalisme la corporate communication), le développement durable est devenu consensuel.
Il est pour le moins surprenant que de tels objectifs, extraordinairement ambitieux dès lors que l’on donne un sens véritable aux concepts qui les structurent, soient affichés par des instances officielles et surtout réunis, chacun d’eux étant quasi irréalisable dans le cadre des organisations économiques et sociales actuellement en vigueur. »
C’est ce cadre que Salvador Juan propose de nous montrer, allant piocher des exemples notamment dans les enjeux liés au littoral (il est professeur à l’université de Caen) ou aux eaux bretonnes. Appelant à « dépasser le combat développement durable/ décroissance » (titre d’un chapitre), il vise un renouvellement ou un prolongement de la démocratie, démontrant en quoi celle-ci est liée à l’écologie.
C’est donc logiquement l’économie sociale et solidaire qui retient le plus son attention dans les projets des défenseurs de l’environnement.
Si la relocalisation, la subsidiarité dans les prises de décisions sont nécessaires, il va nous falloir apprendre à les mettre en place, à voir quand ce qui nous est proposé en est un détournement.
La transition écologique
Salvador Juan
Erès
286 p 25 €
Mais plenel … il n’y a pas que lui qui a connu le magrehb francais
iIl a un vieux fantasme … il critique Sarkozy le meilleur président depuis
De Gaulle …plenel c’est le monde mais il est inculte !! en 1789 il n’était pas la,
pour Valmy non plus … Sarko oui Il etait déja la … plenel retrecit l’histoire
de France … quand a l’ecologie et à la defense de l’environnement … les socialo
dont plenel fait partie ne sont pas la …. les mentalités et leur evolution ce n’est pas plenel
… le magrehb et ses revolution c’etait avant et plenel n’était pas né …