Embellies 2018 – Léonie Pernet et Jaune : des rythmes à suivre

Les Embellies s’attachent depuis plusieurs années à mettre en avant de nouveaux talents et à soutenir des artistes émergents, déjà souvent riches de projets captivants. Ce samedi 24 mars après-midi, ce sont donc deux musiciens déjà expérimentés et particulièrement prometteurs que le festival invite au Théâtre du Vieux St Étienne : deux batteurs passionnés qui troquent les fûts pour le songwriting.

Jaune

Il y aura d’abord Jaune, que comme tout le monde, on aura découvert avec La Souterraine [aka Benjamin Caschera et Laurent Bajon, défricheurs de gemmes souterraines chantées en français (et bien souvent sous-exposées), compilées, exhumées, cartographiées et mises en lumière avec amour] qui a eu la bonne idée de sortir le premier album du garçon en décembre 2016.

Projet solo, ou personnel plutôt, de Jean Thévenin qu’on a pu apercevoir aux percussions avec François & the Atlas Mountains, Petit Fantôme, Melody’s Echo Chamber, Toy Fight, mais également derrière la caméra pour les clips de Nelson, (Please) Don’t blame Mexico ou Judah Warsky, le batteur de formation donne des couleurs ensoleillées à la pop d’ici. Chantées en français, ces comptines électro-pop se parent d’atours sautillants et graciles : de nappes de synthé aquatiques, de cliquetis cristallins, d’échos vocaux ouatés, de  mélodies doucement acidulées et d’une voix au lyrisme fragile. Electro pop haut les cœurs, la musique de Jaune pourrait bien donner des couleurs chaudes à votre samedi après-midi rennais.

Léonie Pernet

On finit avec Leonie Pernet, qu’on a pour notre part découverte sur scène derrière les fûts électroniques de Yuksek, à l’Antipode, puis retrouvée aux côtés des Mansfield.TYA pour leur date à la Cigale sur la tournée NYX. On l’avait déjà remarquée la première fois, elle nous a encore épatée la seconde. Et la sortie de son Mix pour tous (composé alors qu’elle était seule à New York pour travailler sur sa musique) qui mêlait les mots salvateurs de Christiane Taubira sur le Mariage pour Tous aux essentiels Robert Wyatt, Brian Eno, Moondog ou aux Mansfield justement (la tuerie de remix des Scratch Massive), nous a flanqué une sacrée beigne. Quand on a su que la jeune femme, qui a suivi sa formation musicale (vibraphone, xylophone, caisse claire…) sur les bancs du conservatoire était à la fois fan de Philipp Glass et proche des tout aussi immanquables Kill The Dj (qui l’ont d’ailleurs signée pour la sortie de son premier ep Two of us en 2014), on a définitivement pensé que la musicienne était à suivre de très près, quelques soient les chemins où la portent ses expérimentations musicales.

Car la jeune femme a plusieurs vies et jongle lestement entre les projets : compositions de musiques originales de films, de spectacles,  soirées techno-queer (notamment les Corps vs Machine), percussionniste d’autres projets et on en oublie sûrement (et nous on n’a le temps de rien). Mais surtout compose, des morceaux hors format a-t-on lu partout, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Car si la musicienne, également pianiste, dégage illico (ou presque) le format couplets/refrains, il faudrait être d’une sacrée mauvaise foi pour imaginer que  le seul format existant est celui de la chanson basique.

Les morceaux de Léonie Pernet ne refusent pas les structures, au contraire, mais puisent les leurs plutôt dans le classique, la musique contemporaine ou électronique. Et se permettent des rêveries éthérées débouchant sur des montées puissantes marquées par une batterie ample (L’Artaud-télicien Tutuguri), des assemblages fragiles et puissants en même temps riches et dépouillés (le très réussi Two of us) ou des kaléidoscopes de timbres (voix en échos, piano classique, synthé, percussions de tous types…) particulièrement bienvenus.

Les Rennais ont peut-être vue la musicienne aux Transmusicales en première partie de Benjamin Clementine en 2013 ou à l’Antipode MJC aux Femmes s’en mêlent en 2014. On est pour notre part ravi de la retrouver aux Embellies ce samedi. Et encore plus impatient de découvrir où l’ont menée ses nouvelles explorations. Puisque seront peut-être dévoilées de nouvelles compositions issues de Crave, son premier album à venir.

 

 

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Les Embellies présentent Jaune & Leonie Pernet en concert au Théâtre du Vieux Saint Étienne (14 rue d’Échange, Rennes) le samedi 24 mars à partir de 17h.

Tarifs : Sortir 6 euros / Étudiants, moins de 26 ans, demandeurs d’emploi : 10 euros / Plein : 12 euros / Sur place : 14 euros.

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