Embellies 2017 – Le Voyage Fantastique, ciné-concert par Geysir

Après un premier dimanche aux Champs Libres qui lance cette nouvelle édition du festival, Les Embellies proposent un ciné-concert autour du Voyage Fantastique de Richard Fleischer mis en musique par l’excellent duo Geysir ce mercredi 8 mars à la Parcheminerie. Espions secrets, fantastique, vaisseaux spatial et sanguins : la relecture musicale du film, odyssée spectaculaire dans les vaisseaux sanguins, risque bien de se révéler aussi haletante que poétique.

Geysir, le retour

On est ravi que le duo Geysir vienne compléter le line-up de cette foisonnante nouvelle édition du festival des Embellies avec son ciné-concert autour du Voyage Fantastique de Richard Fleischer (Etats-Unis, 1966/1967). On connaît les membres du duo, Lionel Laquerrière et Marie-Céline Leguy, pour NestorIsBianca, avides d’expérimentations entre electronica, post-rock et pop pour dire vite, et ce, depuis le début des années 2000. On a également repéré Lionel Laquerrière aux côtés de Yann Tiersen et Thomas Poli pour le projet aux synthés analogiques kraut ESB, dont un premier album Square/Triangle/Sine, sorti en 2015 chez les Allemands de Bureau B et une plus récente K7 d’enregistrements live réalisés lors de la dernière tournée du trio entre l’Allemagne et la France (disponible sur Impersonal Freedom) ainsi qu’une prestation particulièrement réussie lors de la précédente édition des Embellies, nous ont fait forte impression.

Pour la petite histoire, les Embellies espéraient faire venir Geysir avec son ciné-concert Le Voyage Fantastique (Richard Fleischer) lors de son édition 2014, mais pour des raisons de calendrier, le duo avait  « seulement »  pu venir présenter la version concert de son travail. Bien que sans les images, la musique de Geysir ne perde pourtant rien de son pouvoir envoûtant et hypnotique, on est carrément ravi que le projet puisse finalement aboutir. D’autant qu’on a d’une part très envie de découvrir le film dont le synopsis (entre film fantastique et film d’espionnage de la guerre froide) est tout bonnement hallucinant, d’autre part parce que les qualités musicales du duo avec sa maîtrise des ambiances remarquable, risque d’en faire un moment suspendu.

Le Voyage Fantastique

L’histoire donc. On est en pleine guerre froide : le monde est scindé en deux blocs réunis autour de l’Union Soviétique d’une part et des États-Unis, d’autre part. Les deux grandes puissances se livrent à une couse poursuite (entre autre) technologique et scientifique sans merci pour devancer leurs rivales respectives.

Dans le film de Richard Fleischer, États-Unis comme URSS (jamais nommée, seulement désignée par les autres) ont découvert comment miniaturiser objets et humains. Mais le hic, c’est que d’un côté comme de l’autre, la miniaturisation ne dure que 60 minutes. Au bout d’une heure, la minature reprend sa forme initiale. Or, Jan Benes, un scientifique travaillant derrière le rideau de fer réussit finalement à percer le secret de la miniaturisation illimitée.

Il décide alors de passer à l’ouest, mais à son arrivée sur le territoire américain, on tente de l’assassiner. Il ne meurt pas, mais un caillot de sang se forme dans son cerveau, le plongeant dans le coma.

Les autorités américaines sont dépitées : le secret du rétrécissement permanent va leur échapper. Une seule solution : traiter le mal de l’intérieur. Un groupe de scientifiques comprenant Grant (Stephen Boyd), le capitaine Bill Owens (William Redfield), le Dr Michaels (Donald Pleasence), le Dr Peter Duval (Arthur Kennedy) et son assistante, Cora Peterson (Raquel Welch), prennent donc place à bord du Proteus (entre vaisseau spatial et  sous-marin), se font miniaturiser et envoyer à l’intérieur du corps de Jan Benes pour dégommer le caillot à coups de laser. Or l’équipe dispose d’une heure seulement pour trouver et détruire le caillot avant de reprendre taille humaine, sans compter la réponse du système immunitaire de Benes qui risque de leur faire passer un sale quart d’heure. Ajoutez à cela qu’il devient progressivement évident qu’un saboteur se dissimule dans le groupe…

On est impatient de découvrir la relecture musicale proposée par Geysir. Particulièrement habile pour créer un voyage sonore mélodique aux guitares aériennes et aux synthés analogiques (pour l’essentiel), Geysir (finalement plus écoulement que jaillissement) a la capacité de vous emmener en douceur sur des rivages oniriques et profonds. En concert, Geysir nous avait en effet épaté par sa facilité à créer un set extrêmement homogène, en tournant toujours autour de la même couleur musicale, mais en en privilégiant les reliefs. La musique du duo se permettant de lentes montées, des emballements, des accalmies, passant de la mélancolie la plus contemplative aux basses les plus insidieuses, risque donc bien d’être un accompagnement du film particulièrement hypnotique et immersif.

Pour ceux à qui l’histoire évoquerait quelques réminiscences de lecture, sachez qu’Isaac Asimov en a fait une première version (une novelisation du film comme il est alors habituel à Hollywood) du même nom dans les années 60, puis un remake alourdi sous le titre de Destination cerveau paru en 1987.


Les Embellies présentent le ciné-concert Le Voyage Fantastique de Richard Fleischer par Geysir le mercredi 8 mars 2017 à partir de 20h au Théâtre de la Parcheminerie (23 Rue de la Parcheminerie – Rennes)

Tarif Sortir : 4 € – Tarif Plein : 8 € – Sur place : 10 € (n’hésitez pas à réserver, la jauge n’étant pas immense…)

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