Magnifiques concerts au Sabot d’Or, à Saint Gilles, ce vendredi soir. Après une première partie de soul habitée par Davy Sicard seul, c’est le Soul Makossa Gang qui soulevait la salle et l’enthousiasme de tous après près de deux précieuses heures de Jams solides et d’hommages inspirés.
Manu Dibango et le Soul Makossa Gang devant un parterre assis? ça risquait pas de tenir bien longtemps comme ça, avec la frénésie AfroJazz offerte aux 500 chanceux du Sabot d’Or. Parce que pour les anniversaires, Manu Dibango il sait y faire. 75 ans dont un demi-siècle de musiques, ça se fête dignement. Premier Cadeau: inviter Davy Sicard, interprète de Maloya ayant écouté probablement beaucoup de soul (« le maloya était officieusement interdit jusqu’aux années 80 à la Réunion, je me suis formé à d’autres musiques »). Un régal de voix présentée sans artifices, a cappela ou accompagnée de discrets accords à la gratte sèche, des textes inspirés, livrés sans complaisance en français ou en créole, parfois scandés à la manière d’un slammeur: le réunionais n’a eu besoin que de 30 minutes (sans son groupe) pour régaler tout le monde. On pense à Terry Callier et son folk classieux: à Paris, c’est complet cette année, on comprend pourquoi.
Second cadeau: un gros concert d’AfroJazz varié et évidemment maîtrisé, par un jeune homme de 75 ans malicieux et débonnaire, Manu Dibango, qui paraît donc toiser la cinquantaine seulement. On commence avec trois-quatre pièces du maître période Africadelic (réédité récemment), ambiance grands orchestres africains 70’s, la machine à danser est lancée, les premiers se lèvent, tout le monde finira debout.
Troisième cadeau: des hommages à la pêle, toutes des interprétations libérées de l’original: hommage version swing pour Sydney Bechet, version Ballade sur Blueberry Hill pour Fats Domino, le tout pour la Nouvelle Orleans, puis hommages à deux autres icônes africaines, Fela et Makeba (l’occasion pour Manu de prendre les claviers et pour sa choriste de prendre le micro).
Enfin, comme prévu, le dernier cadeau c’est « Soul Makossa » enfiévrée, jouée après un chauffage de salle en règle par les maîtres artificiers-percussionnistes.
Tout compte fait, c’est bien, les chaises, après un concert qui vous laisse sur le c…
je ne pensais pas pouvoir un jour approcher cette légende du saxo! un grand merci à Monsieur Manu Dibango pour son "spectacle vivant ": après la voix chaude de la Réunion, effectivement bien difficile de rester assise au son du Soul Makossa gang !
et puis n’oublions pas les apéro sénégalais (je conseille gingembre et ananas)