Et vous, vous réagiriez comment si l’on vous annonçait qu’il ne vous reste qu’un mois à vivre ? Question difficile à s’imaginer, qu’on s’est déjà tous plus ou moins posée, et question à laquelle certains doivent trouver une réponse. Parmi ceux-là, Ron Woodroof, pas encore la quarantaine, texan, interprété par Matthew McConaughey dans cette adaptation cinématographique de l’histoire vraie de celui-ci.

Nous sommes dans les années 80 et au Texas dans toute sa splendeur, ou pour ainsi dire dans tous ses clichés : alcool et rodéo rythment la vie des locaux s’éreintant à travailler dans des usines. La vie du bad-boy redneck pure souche Ron Woodroof est un jour bouleversée par cette triste nouvelle : déclaré séropositif, il ne lui reste plus qu’une trentaine de jours à vivre. Révolté contre la bureaucratie médicale, l’incompétence relative des hôpitaux et les lobbys médicamenteux, Ron décide de prendre les choses en main, traversant la frontière pour le Mexique, et se réunissant très vite avec d’autres séropositifs. De là né le Dallas Buyers Club, et une longue lutte contre la maladie et les administrations sanitaires.

Mis en scène par le québécois Jean-Marc Vallée, Dallas Buyers Club nous emmène dans le conte moderne d’un homme qui cherche coûte que coûte à s’en sortir, le triste combat pour la vie, mais aussi une belle histoire de tolérance de la part d’un homme homophobe qui petit à petit accepte près de lui la communauté homosexuelle. Un récit d’amitié entre deux hommes (Jared Leto et Matthew McConaughey) qui se serrent les coudes pour lutter contre une des plus grandes épidémies modernes, en même temps que la peinture d’une Amérique profonde n’acceptant pas la différence, et qu’une peinture de la puissance et la main prise des grands laboratoires sur le marché du médicament.

Une belle réussite que ce film, profondément touchant en même temps qu’il se permet des passages d’humour, cocktail savamment réussi, d’un film poignant qui peint l’histoire vraie de la croisade d’un homme pour sa vie, tout autant que celle d’autres, laissant planer une belle morale de tolérance et de persévérance.