En ce premier dimanche de février, c’était au tour des Nantais du Lieu Unique d’investir les Champs Libres, emmenant avec eux leur univers des plus inventifs et éclectiques. A peine les portes ouvertes au public, il fallait se presser pour assister à l’évènement de ce début d’après-midi : Loup Barrow et Serge Teyssot-Gay étaient invités à donner un concert exceptionnel. Rares furent les fauteuils de la salle de conférence encore disponibles à quelques minutes du show tandis que la scène se plongeait dans une lumière bleue turquoise…« Ode à la vie, ode à la poésie… »
Salle comble donc puis comblée après plus de 40 minutes d’une improvisation offerte par ces deux musiciens « hors normes », 40 minutes de grâce, d’inattendus, avec un public qui s’est facilement laissé embarquer au voyage à travers des sonorités aussi élégantes qu’envoutantes (voir le report ici pour plus de détails)
Si Serge Teyssot-Gay reste sommairement pour la plupart d’entre nous le fougueux guitariste de « Noir Dez' » , marquant de son empreinte toute une génération, ce dernier a, depuis, rapidement pris son envol en multipliant les participations musicales, devenant ainsi un formidable « laborantin guitaristique ». Au contraire, nous connaissons peut être un peu moins le personnage de Loup Barrow, chanteur, auteur, compositeur et multi-instrumentiste, personnalité pourtant des plus attachantes et passionné par les instruments atypiques et anciens.
C’est donc avec une grande gentillesse que ce dernier a bien voulu répondre à nos questions pour le connaître un peu plus…
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▬[INTERVIEW]▬
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► Alter1fo : Vous explorez de nombreux univers acoustiques d’instruments rares, pouvez-vous nous décrire votre parcours musical qui vous a amené à sortir des « sentiers battus » ?
Loup Barrow : Ma pratique instrumentale a débuté à Londres avec le violon vers 4 ans. J’ai beaucoup voyagé avec mes parents musiciens et je pense que cela a aiguisé ma curiosité. J’ai vécu aux Maroc où j’ai travaillé les percussions (Bendir, Tabl, Taarija) avec un grand maître Mustafa Tuita mais c’est lors d’une escapade de 3 mois ½ en Martinique que j’ai découvert le steel drum et que la mélodie voir l’harmonie (pratique à quatre baguettes) m’ont séduites.
Lors de mes voyages, j’ai fait de nombreuses rencontres avec des artistes et des hommes incroyables. Ils m’ont transmis leur passion et leur savoir. J’ai choisi ces instruments pour leurs timbres exceptionnels car ils me permettent de retranscrire au mieux et simplement des émotions complexes…
► En parlant de rencontre, vous avez donné une performance musicale dimanche dernier avec Serge Tessoy Gay : qui a eu l’idée de cette collaboration et comment s’est faite votre première rencontre ?
La première rencontre s’est faite lors d’un festival où nous étions programmés tous les deux. L’idée d’une collaboration vient d’une volonté commune d’explorer des contrées et des espaces sonores différents, de se confronter à l’improvisation ensemble et de voir où la musique nous transporte.
► Ce « set » était donc une improvisation totale : il n’y a eu aucune répétition d’avant concert ?
C’est un projet de musique improvisée, rien n’était préparé. Le but est de s’écouter, de s’observer et de créer ensemble.
► Durant le set, le public est attentif et ne se manifeste qu’à la fin de votre récital : n’est-il pas frustrant pour un musicien de ne pas avoir une interaction et de se laisser porter par le retour des spectateurs comme lors de concerts ?
La concentration pour ce genre de concert est assez importante car l’improvisation est une certaine forme d’introspection. Il faut être généreux tout en dévoilant ses forces et ses failles.
► Êtes-vous capable d’entendre les critiques de personnes n’arrivant pas à appréhender le concert de dimanche, peut être étaient-ils déroutés… Que pouvez-vous leur dire ?
Il faut savoir entendre la critique que l’on soit d’accord ou pas avec la personne qui la formule. Dans les métiers artistiques, il faut mettre son égo au bon endroit.. Ce genre de musique ne parle pas à tout le monde mais c’est intéressant de jouer devant des gens qui n’ont pas forcément l’habitude de l’improvisation.
► Parmi l’ensemble des instruments rares que vous pratiquez, lequel vous a posé le plus de difficultés et pourquoi ?
La plupart des instruments que je joue sont rares, donc les personnes qui ont élaborées des techniques de jeux, aussi. Il me faut trouver les écrits voir inventer des techniques moi-même et c’est toujours un challenge.
► Il va bientôt avoir une convention de tatouage sur Rennes, que représente le vôtre sur votre bras, et quelle signification représente-t-il pour vous ?
Mes tatouages font partie intégrante de ma vie car ils symbolisent des moments importants pour moi. Ils me rappellent les moments sombres et lumineux de mon existence.
► Quels sont vos projets à venir ?
L’enregistrement de mon album solo se termine avec de nombreux invités : Manu Delago (Björk) – Thomas Bloch (Tom Waits, Damon Albarn..) – Dominique A- Pauline Haas (Victoires de la musique classique 2012) – Olivier Mellano (Miossec,Yann Tiersen..) – Nadishana Vladiswar (Steve Shean..)
L’album sera masterisé par Antoine Chabert dit Chab (dernier album de Daft Punk…) et sa sortie sera annoncée via facebook.
Je joue au festival Travelling Rio dans le cadre d’un Ciné-Concert ce mois ci, à Rennes. Je vais ensuite collaborer avec l’artiste New-yorkais Sebastien Leon Agneessens pour un projet musique-vidéo-installation au Plaza Athénée (Paris 8ème) en avril 2014. Je m’envolerais à New York en mai…
Enfin, je jouerais les trois premiers week-ends de juillet aux Tombées de la nuit 2014. Et de nombreuses autres dates et projets seront annoncés sur mon site…
► Merci beaucoup !
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▬▬▬[Site officiel de Loup Barrow]
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬[Site officiel de Serge Teyssot-Gay]
▬[Site officiel des Champs Libres]
▬▬▬▬▬▬▬▬[Site officiel du Lieu Unique]
▬▬▬[Convention tatouage à Rennes, le 17 et 18 mai 2014 : Événement Facebook]
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…Un grand merci à Catherine Gaffiero pour les photos