En se baladant dans le quartier Courrouze, souvent pour se diriger vers l’Antipode MJC, on passait devant eux sans trop y prêter attention. Ils étaient là, et puis un jour, ils ont disparu ! Eux, ce sont ces grands arbres, majestueux de par leur envergure, qui longeaient le chemin de la Guerinais, et la rue de la Guibourgere.
On en parle au passé, car ils n’existent plus aujourd’hui. La municipalité a eu la main lourde, et à décider de tout raser. Un riverain, répondant au quotidien Ouest-France, déclare avoir « découvert avec consternation que 1 500 m2 d’arbres et arbustes ont été abattus dans la ZAC de La Courrouze les 25 et 26 octobre 2022. » Choqué·e·s de voir leur environnement proche ainsi dénaturé, voisins et voisines se sont regroupé·e·s en un collectif. Les premières actions ne tardent pas : alerter la presse, prévenir les associations qui défendent (vraiment) la nature, mise en place de banderoles extérieures pour rendre visible leur colère et mécontentement. On lit « Touche pas à mon mur », ou bien encore « Non aux conteneurs »
Cet espace, non bâti d’une surface de 1503 m², véritable îlot de fraicheur, va être transformé en un quai conteneur dédié à la direction des jardins et de la biodiversité afin de centraliser les déchets récoltés. Dans son édition d’automne, le journal de la Courrouze #24 – Grande Prairie évoque le sujet, et précise les objectifs attendus :
- limiter les trajets avec le quai contenu le plus proche (situé vers la Prévalye)
- éviter le stationnement de bennes dans les rues en période de ramassage des feuilles
Une rencontre a bien été organisée avec les riverain·e·s fin octobre, mais il s’agissait plutôt d’une réunion d’information. « Nous avons été mis devant le fait accompli. » regrettent les habitant·e·s. Ces propos, régulièrement entendus, mettent une nouvelle fois en cause la réelle volonté de dialogue de la ville avec ses administré·e·s, et contredisent ceux de l’élue de quartier, Cégolène Frisque, qui déclarait lors du conseil municipal en septembre dernier vouloir « poursuivre une concertation ». Un appel d’offre pour la réalisation de ce quai a d’ailleurs été lancé dès le mois de juillet 2022 (pour une fin de réception des dossiers le 16 septembre, NDLR). Preuve que tout semblait déjà ficelé dans les grandes lignes.
Extrait du Conseil Municipal Rennes (septembre 2022) :
Extrait de l’appel d’offre :
L’infatigable et nécessaire Pascal Branchu de l’association Nature en ville rappelle que deux arbres identifiés et répertoriés par Rennes (n°551 et 449) ont aussi été abattus, dont un chêne centenaire. On attend avec impatience l’addition de cette coupe rase selon le barème de l’arbre en ville adopté récemment, censé protéger le patrimoine arboré. Nul doute que la ville mettra en avant son objectif de planter près de 3 000 arbres supplémentaires chaque année, mais un arbre ne pousse pas instantanément. « Les arbres que l’on plante aujourd’hui mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions de CO2 actuelles, qui, elles, partent dès maintenant dans l’atmosphère. »