[cinéma] Arvor de 2 à 5 : la cité, le ciné et le cinéma

Pendant presque trois années, Corentin Doucet, Corentin Massiot et leur équipe ont filmé en totale immersion la vie mouvementée, entre COVID et déménagement, du cinéma Arvor. De ce tournage au long cours est né un documentaire passionné et passionnant qui sera de nouveau projeté à l’Arvor du 2 au 15 novembre.

Que vous soyez un spectateur ou une spectatrice assidu.e ou plus occasionnel.le du cinéma Arvor, vous avez sans doute aperçu, à un moment ou un autre, une équipe de tournage qui hantait avec prévenance et discrétion les lieux. Depuis janvier 2019, Corentin Doucet, Corentin Massiot et leur équipe ont en effet capturé en images la vie de ce lieu si emblématique de la vie culturelle rennaise. Entre péripéties épidémiques et transition de la rue d’Antrain au quartier de la gare, la matière était riche. Le résultat de cette aventure au long cours s’appelle Arvor de 2 à 5 (salles). C’est un épatant documentaire qui en plus de parfaitement retranscrire à l’écran l’âme du lieu, réussit aussi à inscrire ces moments dans une époque mais aussi dans son art.

Quand on regarde Arvor de 2 à 5, il y a le plaisir de découvrir l’histoire, les aléas, les coulisses… d’un cinéma farouchement associatif qui, depuis presque quarante ans, essaye de combiner exigence artistique et accueil d’un public le plus large possible. On y suit le quotidien du cinéma mais aussi les préparatifs et l’exécution d’un déménagement compliqué et les multiples rebondissements consécutifs au COVID. Le film raconte tout ça avec un montage d’une fluidité assez remarquable et un soin tout particulier porté à l’image et au son. Nous avons d’ailleurs tout particulièrement apprécié la musique élégante et soigneusement référencée signée Robin Poligné (alias Rouge-Gorge). Grâce à des extraits d’entretiens de cinéastes et surtout, à une façon très touchante de capter la magie de la salle sur les visages des spectateurs et spectatrices, le film est autant un hommage à un endroit et à des gens qu’au septième art lui même. Du vrai cinéma donc, celui qui raconte, qui donne à voir mais qui sait aussi laisser de la place pour penser à celles et à ceux qui le regardent.
Ne loupez donc pas l’occasion de voir Arvor de 2 à 5 dans les conditions dans lesquelles il prendra tout son sens : dans son lieu de tournage et sur un grand écran.

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Arvor de 2 à 5 de Corentin Doucet et Corentin Massiot, France (2021) 1h30
du 2 au 15 novembre 2022 à l’Arvor

1 commentaires sur “[cinéma] Arvor de 2 à 5 : la cité, le ciné et le cinéma

  1. Candela

    Merci Mr.B pour ce regard intelligent et sensible sur le film des Corentins ! Quel plaisir de lire un point de vue qui dépasse la simple description du sujet. Viva el ciné.

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