Samedi 23 et dimanche 24 octobre 2021, l’Antipode MJC ouvrait au public les portes de sa nouvelle incarnation dans le quartier de la Courrouze pour lui permettre de découvrir les mille possibilités de cet impressionnant bâtiment. Retour sur notre ballade dominicale.
Après un galop d’essai pour le festival Maintenant et une très officielle inauguration avec huiles et ruban, il était temps pour le tout nouvel Antipode-MJC (MJC, pour Maison des Jeunes et des Cultures au pluriel, svp…) d’ouvrir en grand ses portes aux grand public. La structure avait organisé deux journées particulièrement généreuses sur le week-end du 23 et 24 octobre et les gens ont largement répondu présent. Le journée du samedi a, semble-t-il, été la plus joyeusement effervescente mais nous n’avons pu assister qu’à celle du dimanche. On y a apprécié la richesse des propositions et la curiosité pleine d’excitation d’une foule bigarrée. Concerts, rencontres, ateliers, expositions, animations, il y en avait pour tous les goûts en plus du plaisir de tout simplement déambuler dans la vertigineuse multiplicité des espaces de l’endroit. La signalétique de circulation n’étant pas encore installée, il était en effet plus simple de se laisser porter par le hasard pour découvrir la richesse des possibilités offertes par le bâtiment. Salles de concerts ou de résidence, médiathèque, salles de danse, studios de répét’… l’endroit déborde littéralement de possibles.
En bons mélomanes insatiables, nous avons choisi d’enchainer quelques uns des multiples concerts proposés dans la journée.
Dès la matin, nous avons assisté à une des représentations de La Plume lourde, le conte musical de Mermontine. Les plus perspicaces auront compris qu’on y retrouvait Ghislain Fracapane et Julien Lemonier de Mermonte. Les deux musiciens proposaient une mise en musique et en images d’un conte africain narrant l’affrontement dantesque entre Kassa Kena le fier guerrier et Konoba l’oiseau titanesque. Avec ses arrangements délicats et sa lanterne magique dont la simplicité élémentaire décuple la force d’évocation, le spectacle du duo a enchanté petits et grands. Les deux artistes se sont de plus montrés très à l’écoute de leur jeune public et le temps d’échange qui a suivi a lui aussi été très chouette.
Plus tard dans l’après-midi, après avoir regardé les expositions, vu des cowboys participer à un escape game dans la bibliothèque et des spectateurs écouter au casque le massage musical de Sébastien Foutoyet et Stéphane Mulet., nous prenons ensuite la direction de l’Atelier de création, salle de restitution des résidences d’artistes.
Ce grand cube noire peut de prime abord sembler bien austère mais le son précis et les jeux de lumière spectaculaires vont offrir un écrin parfait pour la prestation de Laura Perrudin. Seule avec sa mystérieuse harpe chromatique, une belle collection de pédales d’effet et un tom bricolé, la jeune femme vient jouer les compostions de son troisième album sorti fin 2020 : Perspectives et Avatars. La pop singulière et aventureuse de la demoiselle se teinte largement de soul et sa voix délicate maitrise aussi un flow hip hop jazzy en diable. Ce set est très maitrisé mais aussi très personnel, nous offre un joli moment en suspension.
Il est enfin temps de nous diriger vers la grande salle configurée ce jour-là en mode assis. Les rennais de Chapi Chapo et les petites musiques de pluie y jouaient leur spectacle Tilt. Sur la scène est installé une chambre d’enfant qui donne de grandes bouffées de nostalgie à celles et ceux qui on été petits dans les années 80. Poster de Capitaine Flam, Kiki, dictée magique et pubs de Richard Gotainer… les quadras ont un sourire nostalgique mais aussi une petite larme à l’œil. Le trio va cependant vite fédérer les plus jeunes avec ses compositions acidulés, son rythme soutenu et son inventivité endiablée. Les plus petits semblent un peu perdu dans tout ça mais leurs grands frères et sœurs apprécient avec une érudition vidéoludique impressionnante la très ludique prestation de cette belle bande de grands enfants.
Nous sortons de cet après-midi ravis d’avoir vu se concrétiser une partie des riches possibilités d’un lieu qui a tout pour très vite reprendre toute sa place dans la vie locale. On vous parlera d’ailleurs très vite de l’ambitieuse et très prometteuse programmation musicale de reprise que nous a concocté l’équipe.
Pour en savoir plus sur la conception et les projets futurs de ce nouvel Antipode MJC, nous vous invitons chaleureusement à écouter la très chouette discussion que nous avons eu avec la directrice des lieux : iStéphanie Thomas-Bonnetin.