C’est son anniversaire cette année et le Festival du Grand Soufflet a mis les petits plats dans les grands pour fêter ses vingt bougies ! Entre Lionel Suarez, un parrain d’exception, et l’Orchestre National de Barbès, un groupe multicolore qui fête aussi ses 20 ans, cette soirée d’inauguration a ouvert la 20è édition du Grand Soufflet sur les chapeaux de roue.
Un parrain en or !
C’est Etienne Grandjean qui inaugure la scène du Grand Soufflet en invitant un artiste-ami à le rejoindre. Lionel Suarez est le parrain de cette 20è édition prometteuse. Qu’il soit là en remplacement de José Corti ne signifie en rien qu’il soit un parrain de seconde classe, bien au contraire ! C’est un grand monsieur de l’accordéon qui se présente sur la scène du Grand Soufflet ce soir. Il est seul en scène. Mais ce prodige excelle !
Le public attentif écoute religieusement les morceaux. Lui, les yeux fermés, inspiré et transcendé, nuance, module les boutons de nacre et le soufflet de sa boîte à diable. Les doigts virevoltent, oscillent pour écrire les partitions. Qu’il offre une envoûtante version du « Port d’Amsterdam » ou un morceau brésilien enjoué, le succès est là et l’applaudimètre atteint des sommets.
Un grand monsieur de l’accordéon donc, doublé d’une délicatesse et d’une humilité rare. A sa question « Vous êtes sûrs ? » susurrée timidement dans le micro lors du rappel, on répond cent fois Oui…
Décoiffant Orchestre National de Barbès !
Eux aussi fêtent leur vingt bougies ! et eux aussi ont de l’énergie à revendre. Direction le Grand Sud avec l’Orchestre National de Barbès ! Ils sont 10 sur scène et tout autant d’instruments : saxophone, Guitare, Clavier, Percus, Derbouka, Batterie, Basse, Accordéon, Trompette… Et un florilège de sourires à leur entrée sous le chapiteau ! Dans le public, on sourit et on tangue naturellement dès les premières notes.
Il faut dire que ce groupe mosaïque roule sa bosse depuis quelques années et que certains morceaux font partie d’un patrimoine musical commun à tous. Quelques notes et zou ! le chapiteau prend feu, entre sourires et bonne humeur de rigueur. De Sidi Bahia Bnet Paris à Hagda, en passant par Alik ou Wawa, le public n’en demande pas moins pour danser, sauter, taper des mains, en écho à l’énergie présente sur scène. Une énergie naturellement présente dans ce groupe qui fusionne styles de musique et musiciens de divers horizons.
Méditerranée et Adrien, tirés du dernier album, Dame de coeur, sorti en 2014, prouvent combien ce groupe continue à évoluer, notamment via ces petites touches de chanson française joyeusement fusionnée à leur grand melting-pot sudiste. En effet, à ce groupe mythique se sont intégrés il y a peu un jeune titi parisien au chant et à la trompette (Basile Theoleyre), un saxophoniste survolté (Haykel Skouri et un batteur qui pulse tout le monde (Mamoun Dehane). Cette osmose musicale est plus que présente sur scène ; leur bonne humeur et leur plaisir manifeste à jouer ensemble sont hautement communicatifs !
Impossible de résister à ce raz-de-marée musical, à cette générosité dont font preuve ces dix musiciens ! On danse, on saute, on ondule, on reprend les paroles. Et comme l’encourage Mehdi Askeur, le chanteur et accordéoniste, fer de lance du groupe, « chantez, osez, dodelinez ! », on s’exécute sans rechigner…
Un rappel en forme d’un « Sympathy for the devil » vitaminé, revu et corrigé et sérieusement communicatif. Ce patchwork musical était définitivement le meilleur choix pour cette soirée d’inauguration du Grand Soufflet ! un grand merci à l’Orchestre National de Barbès !
Crédits Photos : Catherine Gaffiero
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