La fanfare des Zažous invite les femmes de Goražde: Vent d’amitié franco-bosniaque avec un žeste de Sevdah sur les Tombées de la Nuit. Ajoutez quelques chants traditionnels de Bosnie, beaucoup de bonne humeur, et vous aurez une idée des concerts de mardi.
Goražde, sur les bords de la Drina, en Bosnie orientale, est depuis quelques années le théâtre du Festival international de l’amitié entre les peuples. Pendant le conflit, ce fût, à l’instar de Srebrenica, l’une des enclaves bosniaques isolées. Pour abattre les mûrs invisibles qui peuvent exister entre des peuples, quoi de mieux que des voyages? Dans le sens France-Bosnie, d’accord…La fanfare rennaise des Zažous l’a fait, en 2005 et 2007. Mais dans le sens Bosnie-France? pas facile! Grâce à cette invitation, c’est chose faite: la chorale des femmes de Goražde se produisent à Rennes et en profitent pour interpréter un choix de chants empruntant au Sevdah, principalement.
Le Sevdah est aux bosniaques ce que le fado est aux portugais: un type de « blues » d’ancienne tradition, popularisé par chez nous par les disques du Mostar Sevdah Reunion, par exemple. La fanfare des Zažous et les femmes de Goražde (prononcer « Gorajde »), ce sont au total 15 chanteuses et 20 musiciens, qui proposeront amitié et chants aux usagers des transats de la place de la Mairie, ce mardi à 19h, puis à 20h30 à la baraque du Thabor avant le Jacky Molard Quartet .
Rencontre avec Françoise Mayet, de la fanfare les Zazous, et de quelques membres de la chorale venue de Goražde:
alter1fo: Qu’est-ce que le projet de la fanfare des Zažous?
La fanfare des Zazous est une fanfare rennaise, elle a été créée par Laurent Carré il y a un peu plus de 10 ans, et le principe à l’époque était d’apprendre la musique à des gens qui n’avaient jamais appris. Tous les ans, il y a 4 ou 5 personnes qui partent et des nouveaux qui arrivent, avec quand même un noyau dur d’une dizaine de personnes qui jouent ensemble depuis dix ans. Le parti-pris artistique est de jouer des compositions originales, qu’on nous écrit généreusement, que ce soit Laurent Carré, Francis Minier, un musicien de Bordeaux, ou Thierry Thibault, grand tubiste virtuose de Rennes. La seconde partie de l’aventure a pris forme en 2005, quand nous sommes allés à Goražde, au festival international de l’amitié entre les peuples, où est née notre idée de jouer en commun avec des musiciens de Goražde un répertoire formé de chanson tirées de la tradition du SevdaLinke, des chansons d’amour mélancoliques que l’on a trouvées très belles. Après une autre rencontre à Goražde en 2007, nous avons travaillé chacun de notre côté, en France et en Bosnie, pour préparer ces concerts donnés en France en juillet 2009. Je voudrais rajouter que ceci fut possible grâce à l’action d’un collectif de St Brieuc, très actif, qui s’est créé pendant la guerre, a créé un petit festival qui est devenu le deuxième ou troisième évènement culturel de Bosnie (le festival de l’amitié entre les peuples), et qui a eu cette idée de thématique de cultures croisées, à qui on doit d’en être arrivés là.
alter1fo: pourriez-vous nous parler de l’ensemble folklorique de Goražde dont vous faites partie?
Notre ensemble est issu d’un centre culturel à Goražde où nous travaillons, créé en 1997. Il est composé de 40 membres, depuis les tout petits jusqu’aux plus âgés. Nous travaillons avec un chorégraphe réputé qui travaille avec beaucoup de groupes. Nous sommes très heureux d’être ici et considérons avoir beaucoup de chance, et souhaitons remercier Françoise Mayet, la fanfare des Zazous, l’ambassade de France qui nous invitent, ainsi que tous ceux qui nous ont aidé: Bretagne, ville de Rennes, tous! Merci beaucoup aux gens qui nous accueillent, extrèmement gentils. J’espère qu’on pourra les accueillir avec la même générosité à Goražde.
alter1fo: comment avez-vous pu préparer, répéter cette musique en étant à distance la plupart du temps?
Ce sont des chansons traditionnelles bosniaques, qui ont été quelque peu arrangées par Thierry Thibault pour la fanfare des Zazous, mais qui restent assez fidèles à la tradition. La fanfare des Zazous a ensuite supervisé le projet, en travaillant d’abord sur la musique instrumentale en France; puis nous sommes allés à Noël faire le point en leur amenant une partie de la musique enregistrée. On a envoyé ensuite le reste par internet, avec un exemple de voix qui, même si elles chantent très bien, leur donnaient une idée des arrangements.
La suite de l’histoire?
C’est une histoire humaine qui ne se termine jamais, le collectif des femmes de Goražde rentre jeudi, mais nous les rejoignons ce mois d’août pour le festival, où nous donnerons des concerts de la même façons qu’ici. Nous souhaiterions ajouter que notre musique est originale puisque traditionnellement, la tradition des cuivres dans une fanfare est plutôt une caractéristique de la musique serbe, alors que le sevdah se joue plutôt avec orchestre à cordes et accordéon, nous apportons en ce sens quelque chose de neuf à la tradition du sevdah.
Ziveli sto godina!
ah les filles de gorazde, quel souvenir !!!
Bonjour,
Parents d’élèves de Breteil (35) cherchons des musiciens pour le 8 juin.
Auriez-vous les coordonnées de Françoise Mayet et de sa fanfare les Zazous, merci.
Cordialement,
Ingrid Guillemot, co-présidente de l’APE
école des 3 rivières Rennes