A minuit passé de 10 minutes, les boules à facettes faisant office de luminaires se sont mises à servir de la vodka, direction le Bolchoï sous l’œil averti du Soviet Suprem. Dasvidania Rennes, Zdrastvuite les Balkans ! Ces échappés respectifs de Java et La Caravane Passe ont décidé de transformer notre soirée au Thabor en « Balkanican Dream » entre humour et anachronismes musicaux. Toutes faucilles dehors !

On doit bien avouer que ce concert nous a un peu perturbées. Le retour d’une idéologie extrême, même sous un humour potache et des textes ciselés au lexique bien trempé, aux moments où les chars russes écrasent l’Ukraine, ben nous, ça nous fait rire un peu jaune tout de même…

Mais Sylvester Staline, John Lenine et DJ Crout Chef en ont sous la chapka et vont en découdre avec le front de l’Ouest pour gagner la Guerre Froide dans cette nuit rennaise fraîchement printanière. Quelques vodkas, quelques notes balkaniques, des lumières rouges et voilà de quoi transformer le Magic Mirror en grande nouba soviétique !

Qu’on ne s’y trompe pas, R. Wan, la voix de Java et Toma de La Caravane Passe ont l’expérience et la gouaille nécessaire pour mettre le feu au Thabor. Le public est emporté par la propagande humoristique, se prête volontiers au « Rongrakatikatong », la danse traditionnelle du Caucase du Sud avec petit doigt en l’air et finit par s’éclater dans cette Soviet Suprem Party organisée par le Comité Soviétique de Rennes, salué chaleureusement par les deux trublions. Entre temps, la glace de la Sibérie a fondu et nous voilà au bord du Danube dans la délicate chaleur de la Datcha Mirror.

Les Camarades Lenine et Staline laissent tomber leurs oripeaux de généraux pour se retrouver simples soldats en tee shirt et chemises bariolées, toutes insignes dehors. Entre beats et reprises balkaniques, qu’on aurait peut-être aimé plus nombreuses, le parquet flotte et le public n’en finit plus de sauter, danser, chanter…

Un concert troisième degré où l’on a pu réviser tout le lexique autour de la Grande Armée Rouge et feu l’URSS, où l’on a jumpé par peur d’être envoyé au goulag et où une petite vodkarambar nous aurait sûrement aidé à adhérer à la propagande Bolchoï… Qu’importe, nos camarades se sont amusés, et c’était bien là l’essentiel de cette soirée dingue dingue dingue !

Photos : Catherine Gaffiero – La Vie Invisible

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Festival Mythos (15-21 avril 2014)

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