L’aventure de la marche ou la redécouverte de ses propres sens. Promenons-nous vers où ? est un plaidoyer pour une balade en forêt au gré des sons, des textes et du paysage. On a tenté l’aventure pour vous.
Loin de toute agitation urbaine, le Centre Culturel de Liffré qui co-gérait l’événement avec le Festival Mythos nous a amenées à quitter Rennes, puis laisser derrière nous le bitume de l’A84 pour nous enfoncer dans la forêt de Liffré.
Le ciel est clément, ensoleillé. On s’approprie tranquillement ce nouvel environnement fait de verdure et d’absence de 3G, qui vaudra à votre humble reporter quelques frayeurs pour relayer sur les grands internets mondiaux les articles publiés le matin même sur Alter1fo.com…
Nous patientons sagement, le groupe de 14h ayant décidé de faire de l’éloge de la lenteur le fil conducteur de cette installation promenade proposée par Julie Seiller et Benoît Gasnier de la Compagnie du Théâtre à l’Envers. L’équipe est à nos petits soins : café, cidre, biscuits…
Avant de nous enfoncer dans cette jungle néo-naturelle, on nous distribue le kit de survie. Au menu de ce dernier : une carte pour se perdre sans se perdre, un petit gâteau pour jouer au Petit Poucet, un parapluie et un mp3 muni de 12 plages sonores correspondant aux 12 balises de la promenade.
La déambulation commence par un grand panneau planté au bord du chemin domanial, un texte de Henry David Thoreau, philosophe américain. Le mp3 égrène ses sons, ses chansons composées et interprétées par Julie Seiller, ses lectures d’extraits de textes du philosophe sus-cité. On ne fait plus la différence entre les sifflements des oiseaux nichés au creux des arbres et ceux qui gazouillent dans le mp3.
Chaque balise est un point de réflexion, d’écoute, d’attention à ce qui nous entoure. Le chemin est jalonné de repères, parfois un peu cachés, obligeant le promeneur à s’abandonner à cette sensation d’égarement.
La forêt offre en écho aux plages du mp3 des paysages changeants : forêt de pins, de feuillus, hautes herbes, chemin creux, chemin à bosse ou boueux, marécages incertains, arbres au sol, victimes isolées des tempêtes de l’hiver. Le calme relatif est à peine troublé par le parcours de quelques adeptes de moto-cross…
Malgré nos efforts de citadines stressées, nous ne parviendrons pas à entrer pleinement dans cette promenade sonore… Probablement car notre planning ne s’y prêtait pas (l’horloge tournait et au Thabor, Airnadette n’allait pas nous attendre !). Mais la proposition mérite qu’on s’y attarde une prochaine fois, que l’on laisse l’éloge de la lenteur nous gagner et les bienfaits de la sieste dans un hamac en pleine forêt nous réconcilier avec notre sérénité perdue…
Photos : Catherine Gaffiero – La Vie Invisible (qui n’a pas ménagé ses efforts ni ses chaussures qui ont flirté avec un marécage boueux pour immortaliser cette aventure-promenade !)
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Festival Mythos (15-21 avril 2014)
Site de la Cie du Théâtre à l’Envers