[Fresque murale rue de Saint-Malo] [2] : Présentation de l’artiste peintre Annie Hamel, finaliste.

La ville de Rennes, en partenariat avec le bailleur social Archipel Habitat, a lancé un appel à création d’une fresque sur le mur d’un immeuble de la rue de Saint-Malo. Et puis… malgré la centaine de candidatures locales, nationales, parfois même venant d’outre-Atlantique, c’est encore WAR!, l’homme à la perche télescopique le plus célèbre de la région, qui a remporté la mise.
Oui, oui…  notre ton est légèrement taquin
, car nous espérions la victoire d’un·e artiste moins connu·e par ici, à l’univers singulier, capable de proposer une approche différente du muralisme. Le comité artistique en a décidé autrement, tant pis pour nous, tant mieux pour les autres.
Sur le podium, le garçon devance d’un poil de pinceau la canadienne Annie Hamel. L’occasion était donc toute trouvée pour nous d’en savoir plus sur cette talentueuse artiste peintre vivant à Montréal !

Étoffes de pionnières https://www.anniehamel.com/

►► Alter1fo : Bonjour Annie ! Comment décrirais-tu ton travail d’artiste peintre muraliste  ?

Annie Hamel : Je le présenterai tout d’abord comme éminemment féminin, c’est certain ! J’aime tout ce qui est organique, enveloppant et chaleureux. Certaines de mes réalisations explorent la représentation picturale des matières textiles, et des motifs d’origines diverses. Je joue beaucoup avec les ombres et les lumières. Mes œuvres peuvent prendre la forme d’immenses patchworks créant des ensembles cohérents et structurés.

►► Depuis quand es-tu devenue professionnelle ?

J’œuvre dans le domaine de la peinture murale depuis bientôt plus de quinze ans maintenant. Je suis devenue membre du Conseil des métiers d’art du Québec à titre d’artisan-professionnel en 2005. Ma première murale à Québec date de l’année 2000, je l’ai faite de manière totalement autodidacte. Cela m’a beaucoup marquée.

►► Comment as-tu eu connaissance de l’appel à projet lancé par la ville de Rennes, sachant que plus de 5000 km séparent nos deux villes respectives ?

C’est très simple (rires…) Un ami photographe français est tombé sur l’annonce, et m’en a fait part aussitôt !

►► Que s’est-il passé ensuite ?

J’ai longuement réfléchi avant de postuler, car la masse de travail à effectuer pour compléter le dossier de candidature est importante. Personnellement, cela me prend généralement une semaine entière, parfois plus. Il faut rassembler tous les documents que l’on nous réclame : papiers administratifs, photos, portfolio, références etc. Sans oublier, bien sûr, notre proposition ou maquette répondant à l’appel à projet accompagnée d’un descriptif précis.

Les Balançoires : https://www.anniehamel.com/

►► Quels sont les éléments « déclics » extraits de l’appel à projet qui ont inspiré ta proposition ?

Je trouve important d’ancrer les projets sur le territoire. C’est pourquoi, je me suis longuement documentée. J’ai écouté pratiquement l’ensemble des podcasts disponibles sur le site de Rennes Métropole. J’ai apprécié celui qui évoquait les prairies Saint-Martin, situées tout près de l’immeuble de la rue de Saint-Malo. J’ai pu apprendre que la ville avait été élue capitale de la biodiversité en 2016, et qu’elle mettait en place beaucoup de choses pour la préservation de la biodiversité. Toutes ces informations m’ont poussée à imaginer un paysage textile composé de faune et de flore. Je me suis alors inspiré d’une photo des prairies que j’ai dénichée sur internet après pas mal de recherches.

►► Finir à la deuxième place forcément, et sans vouloir remuer le couteau dans le pot de peinture, ça laisse un léger goût amer ?

C’est certain ! Terminer deuxième parmi la centaine de candidats est un joli compliment que l’on me fait, et un réel accomplissement. Pour avoir étudié l’art visuel en France, je sais que c’est un véritable défi que de réussir à bien se classer dans ce genre d’appel à projet aussi important. Mais, j’avoue que cela est aussi une grande frustration. Dès le lendemain matin des résultats, je me demandais mais où ai-je bien pu perdre des points ? Qu’est-ce qui a fait pencher la balance ? D’autant plus que des murs de cette qualité-là, avec ce type de crépi et cette surface, nous n’en avons pas autant au Québec.

►► Vous connaissez WAR!, l’artiste qui a été retenu par le comité ?

Non, mais j’ai pris le temps de découvrir son travail après. D’ailleurs, j’ai aussi vu le graffiti apposé sur sa murale dernièrement. C’est le cauchemar de tous les muralistes !

►► Quels sont vos prochains projets ?

Cette année, j’ai pas mal de petits projets, mais il y en a un très beau qui me tient vraiment à cœur. Je viens juste de l’apprendre, un financement a été trouvé pour que je vienne restaurer mon œuvre « CENT MOTIFS, UN PAYSAGE » que j’ai peinte en 2010. Elle représente une femme autour de broderies et drapés issus de nombreux pays. Cette peinture illustre la richesse culturelle du quartier Parc-Extension. C’est très touchant d’avoir autant de retours positifs, et de voir que les habitants du quartier se sont mobilisés pour la restaurer.

L’attribut du Pont – https://www.anniehamel.com/

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