Cette soirée Du Théâtre à la Chanson fait la part belle aux textes français, ciselés par des orfèvres, et teintés de folk, de pop ou de rock. Ce mercredi 20 avril à l’Antipode.

On peut difficilement masquer notre impatience à l’idée de revoir l’un de nos musiciens préférés, François-Régis Croisier. Son précédent projet, St Augustine, nous avait offert de somptueux moments de grâce, au Sambre, au Dejazey mais aussi lors de cette incroyable Carte Blanche au label Kütu Folk (Transmusicales 2011). Son tout nouveau projet s’appelle Pain-Noir et il hante notre platine depuis sa réédition en octobre dernier. Réédition puisqu’un premier vinyle en édition limitée est sorti sur Microcultures en janvier 2015. L’album, enrichi de trois nouveaux titres, est paru sur le prometteur label Tomboy Lab il y a quelques semaines : on connaissait le talent de mélodiste du Clermontois mais nous n’avions pas perçu la richesse de ses textes (pour les moins anglophiles d’entre nous). François-Régis chante exclusivement en français avec Pain-Noir, et la beauté des paroles, riches de double sens, résonne comme une évidence. Difficile de mettre en avant un titre, tant l’album est merveilleux, de l’aube au soir. Mélancolique (La Retenue), contrasté (Sterne), épuré (Le Jour Point), cet album fourmille de trouvailles rythmiques et mélodiques, avec une cohérence bluffante. Parmi les nouveaux titres de cette réédition, il y a bien entendu ce sublime duo avec Mina Tindle, Jamais l’or ne dure, sur lequel les deux voix se marient à la perfection. Et si l’on rajoute la participation de quelques amis de la scène clermontoise, et non des moindres (Zacharie Boisseau, Olivier Perez…), et un magnifique artwork, nous avons entre les mains l’un des albums de cette année 2015. Leur concert lors des Bars en Trans en décembre dernier s’est révélé largement à la hauteur de nos attentes : le quatuor nous a offert un sublime set, déroulant les merveilleuses pépites nichées dans ce somptueux album, avec quelques moments de grâce pure, comme ce mariage bouleversant des voix sur Le Jour Point. Immanquable.

A l’origine projet solo de Pierre Guénard, Radio Elvis est devenu trio : rejoint par Manu Ralambo (guitare) et Colin Russeil (batterie, claviers), Pierre a pour particularité d’être un ancien slameur, ce qui lui permet d’avoir une diction impeccable, le chant oscillant entre scansion et lyrisme. Diction qui nous offre la possibilité d’apprécier ses textes, largement inspirés par de nombreux auteurs comme Saint-Exupéry, Camus ou encore London. Fortement influencé par Dominique A sur les deux premiers EP, le trio parisien a élargit la palette de ses influences, de Bashung à Arcade Fire. Leur tout premier album, Les Conquêtes, vient tout juste de paraître, et associe mélodies pop variées et textes précis. Les rythmiques sont multiples, les arrangements léchés, avec une variété d’effets qui apportent leur couleur aux morceaux : une boucle synthétique sur Les Moissons, des touches tropicales sur Caravansérail. Les titres les plus épurés se distinguent par une forme de douce mélancolie comme sur le magnifique La Traversée, tiré de l’EP Juste avant la Ruée. Avec une centaine de concerts à leur actif, nul doute que les trois compères réussiront à embarquer le public de l’Antipode ce mercredi soir.

On avait malheureusement manqué Tim Dup lors de son passage aux Bars en Trans en décembre dernier, préférant découvrir ce soir-là… Pain noir. Savoureux clin d’œil que de les retrouver ensemble sur la scène de l’Antipode. Les échos du concert de ce jeune étudiant parisien étant excellents, nous avons hâte de découvrir le piano-voix de Timothée. Découverte totale puisqu’aucun EP ou album à se mettre entre les esgourdes, si ce n’est le (très) prometteur TER Centre : un texte d’une rare élégance à l’écriture soignée et chanté avec une diction remarquable. Passé récemment au français, Timothée raconte des histoires avec une voix légèrement éraillée, au timbre si particulier. Et avec cette aptitude à faire résonner les mots en parfaite symbiose avec le rythme de ses compositions. Pianiste de formation, puis choriste, il écume depuis 4 ans les petites salles. Récemment repéré par Warner, il a pu élargir son auditoire (il a notamment participé à la dernière édition du festival des Indisciplinées à Lorient). On a réellement hâte de découvrir les textes mâtinés de pop-électro de ce jeune homme de 21 ans seulement.

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Festival Mythos (15-24 avril 2015)

Descriptif du spectacle
Où ? L’Antipode MJC
Quand ? Mercredi 20 avril à 20h
Tarifs ? Sortir! : 5 euros / Prévente : 16 euros / Sur place : 19 euros