Ce qui risque fort d’être la plus belle soirée de ce mois aura lieu vendredi 18 novembre au Jardin Moderne… et elle ne vous coutera pas un rond ! A l’occasion de l’inauguration de l’exposition des épatants collages de Gilles Trottin, nous aurons droit à trois concerts de haute volée. Vous retrouverez ainsi sur scène les essentiels Møller-Plesset tout émoustillés à l’idée d’avoir vingt ans, les intenses Mütterlein et les furieux Alabaster.
Première excellente raison de trainer ses guêtres vendredi 18 novembre vers 19h30 dans la zone commerciale de Lorient au Jardin Moderne, vous pourrez vous y régaler les mirettes avec l’exposition Troting. Sur les murs du café culturel, vous retrouverez ou découvrirez les collages recyclés et les pochoirs plus ou moins funéraires de Gilles Trotin. Vous avez peut être déjà aperçu les travaux du monsieur lors de son expo de mai dernier dans le bar Les petits papiers ou sur les pochettes de disques qu’il a réalisées (dont celle du premier album de My Sleeping Doll).
Il se trouve en plus que le monsieur est l’impeccable chanteur du groupe rennais Møller Plesset et que la formation fête cette année ses 20 ans de bruit et de fureur. Il se trouve aussi que la bande devait sortir un nouvel EP quatre titres mais ça devait faire trop de karma d’un coup donc il faudra patienter jusqu’en janvier. Tout ça rassemblé donnait donc la parfaite occasion d’organiser une soirée concert
On retrouvera évidemment ce soir là les essentiels Møller Plesset. Depuis deux décennies, le groupe prouve avec classe et nonchalance que Chicago n’est finalement pas si loin de Rennes que ça. Leurs trois galettes : Rather drunk than Quantum, (2002), the perturbation theory (2005) et Hartree-Fock method (2011), font définitivement partie de nos disques de chevet et on attend leur quatrième opus avec une insoutenable impatience. Le duo de guitare Régis Gauthier/Thomas Le Corre est aussi fascinant dans la puissance que dans des élans retors et labyrinthiques où ils font preuve d’une complicité et d’une complémentarité exemplaires. L’impressionnant jeu de chausse trappe rythmique de Fred Sorgniard à la batterie enrobe parfaitement les circonvolutions abrasives des deux six cordes et le chant déchirant d’intensité de Gilles Trotin (souvent savoureusement mis en contrepoint avec celui de Régis Gauthier) achève de rendre le tout totalement imparable. Parce que derrière la fureur et les syncopes à sept temps et demi, les lascars vous planquent de redoutables compos qui vous accrochent par l’oreille dès la première écoute et ne vous lâchent plus.
Sur scène leur rock noise retors et classieux nous a toujours mis dedans dehors. On parie un billet sur le fait qu’ils souffleront leurs bougies avec un brio tout particulier ce soir-là.
Retrouvez sur le site la bande en interview pour leur participation à la compilation du label In My Bed.
Le quatuor lyonnais Alabaster devrait lui aussi parfaitement remplir son rôle d’artificier noise. Cette bande rassemble, entre autre, des membres de d’Overmars, Sofy Major, Cheverny ou Geneva et, d’après ce qu’on a pu en entendre et voir, elle a amplement les moyens de nous coller une rouste mémorable. Un son lourd, vicelard et puissant transpirant l’amour chelou pour le son des 90’s et évoquant aussi bien la rage d’Unsane que les coups tordus de The Conformists, un chant hurlé qui vous prend à la gorge… bref, tout ce qu’il faut pour une bonne dérouillée en règle.
Le groupe prépare actuellement son premier album. Ils devraient donc avoir à cœur de nous délivrer leurs morceaux dans toute leur puissance destructrice.
Dernier groupe et pas des moindres, Mütterlein peut se targuer d’avoir sorti ce qui restera pour nous un des disques les plus marquants de 2016. Ce projet initié à deux par Marion Leclercq (ex Overmars) et Christophe Chavanon (le maître d’œuvre des studios Kerwax) est désormais rejoint en live par Marie Kernéis et de Julie Patissier. Nous avons découvert Mütterlein avec leur formidable album Orphans of the black sun sorti en avril dernier chez Sundust. Le disque regroupe six titres amples et cinématographiques dont on sent que chaque note et son ont été minutieusement paufinés. La galette possède un grain sonore assez fascinant qui participe beaucoup au plaisir de s’enfoncer dans la noirceur gothique de leur univers. Une grande réussite musicale encore rehaussée par les textes et la voix envoûtante de Marion Leclercq, toujours au bord de la déchirure. Un grand disque tout simplement. Nous avons pu en apprécier la version live au dernier Tapette Fest et on peut vous assurer que le groupe ne perd en rien en intensité sur scène. Ne loupez donc sous aucun prétexte cette occasion de savourer un grand moment de sombre beauté.
Vendredi 18 novembre 2016 – Le Jardin Moderne, 11 rue du Manoir de Servigné, Rennes – 19h30
Gratuit !
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