Les Who avaient inventé l’Opéra-rock, Fred Tousch et la Compagnie du titre ont créé le conte-rock, en mode western. En avant première pour Mythos, Le Retour du Grand Renard Blanc était présenté dimanche dans « l’enfer » du Thabor. Bilan: ce type est n’est jamais très loin de la camisole; pour le plus grand plaisir d’une grande partie du public. Les autres, faute de rentrer dans le délire, pourront trouver ça scandaleux. Nous on a bien ri.

Les badauds, qui comme chaque dimanche, arpentent la petite colline, au-dessus de « l’enfer », la fosse et son théâtre de verdure du Thabor, ont dû être surpris. En lieu et place de la scène, où l’Orchestre Régional de Bretagne présente parfois des récitaux classiques, une tribu d’indiens armés de guitares plumées, de lance-flammes ou autre baudruche de bouteille géante avaient investi l’espace avec leurs tipis.

Ils entreprennent alors, par l’intermédiaire de leur gourou-bûcheron, Jean-Pierre Camalessus (Fred Tousch), sorte de trappeur touché par la grâce du rock’éneurolle, de conter l’histoire du retour du Grand Renard Blanc, l’animal totémique qui pourrait sauver le monde de sa perte. Ce qui tient lieu de scénario pourrait être le point de départ d’un conte écologique inspiré par la spiritualité indienne ou les grands espaces américains. Mais, en fait, pas du tout.

Les trois indiens Arapahoes et leur hard-punk FM accompagnent l’irrémédiable chute de Jean-Pierre vers des abîmes d’effronteries de plus en plus stupides ou inattendues. Le spectateur assiste alors, hilare ou circonspect, à l’apparition d’une moto mal contrôlée, d’une séance de cuisine à la tronçonneuse, d’une tentative d’exorcisme ou d’un final où le héros, en quête d’une frénétique liberté, pête un cable en grillant des saucisses à la flamme. Le tout à grands renfort d’intermèdes et d’effets spéciaux inappropriés et comiques.

Le spectateur non-averti, s’il est déçu, aura au moins le loisir de déguster une tranche de jambon à l’échalotte et à la tronçonneuse, ou bien quelques saucisses bien grillées.

Photos de Marie & Marco

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