Kokomô en interview (Jeunes Charrues 2012)

Kokomô

Kokomô est un duo né au hasard d’un rencontre en 2009 : depuis 3 ans, ce duo atypique a foulé de nombreuses scènes, notamment en première partie de Smooth au début de l’année 2010. Les lauréats du Tremplin Pays de Nantes n’en sont pas à leur première expérience en la matière (ils ont remporté le Tremplin Jeunes Talents peu après leur formation).

Différentres rencontres musicales (avec le bluesman Philippe Ménard par exemple) leur ont permis d’affirmer leur style musical original et on en a pleinement pris conscience lors de leur prestation sur la scène des Jeunes Charrues : aux confins du blues, du pop-rock et du jazz, leurs compositions laissent place à une part d’improvisation rafraichissante. Et puis le duo nous aura prouvé qu’on peut être très jeune et réussir néanmois à digérer une somme d’influences musicales  impressionnante, avec un coup de chapeau pour le final délicat. Warren, le guitariste de ce duo prometteur nous a gentiment accordé une interview à sa sortie de scène. Rencontre.

Kokomô

Alter1fo : Tes premières impressions après le concert ?

Warren : Très excité mais aussi un peu inquiet parce que l’on a eu tous les problèmes techniques possibles qui nous sont tombés dessus pendant les balances. On n’a donc pas eu le temps de faire de balances juste avant le concert. Mais je suis aussi très satisfait car j’ai remarqué que les gens ont vraiment appréciés : ils tapaient dans les mains, nous soutenaient. Je pense qu’ils ont compris qu’on était un peu en peine et en panique.

Ca ne s’est pas senti !

Warren : Alors c’est que le but est atteint ! L’essentiel est là !

Vous vous êtes un peu rencontrés par hasard en 2009 ?

Warren : On s’est rencontré un peu par hasard dans une école de musique, dans un atelier jazz : On se croisait, Paul et moi, dans les couloirs mais on n’était pas dans le même atelier. Notre prof, Didier Narcy, nous a demandé de faire une soirée sur le blues : je suis passionné de blues depuis que j’ai 5 ans, et avec Paul, ça a éte la première fois que l’on a joué ensemble. Ensuite j’ai fait un tremplin Jeune Talent avec Nicolas Berrivin de Smooth, et notre projet Kokomô s’est formé avec ce tremplin là.

Si tu devais présenter le groupe et l’univers musical du groupe, en deux ou trois mots ?

Warren : Il y a une base blues avant tout, une base de musique noire, même si la musique n’a pas de couleur. De la soul, du jazz, du rock aussi, tout ce que l’on a écouté Paul et moi. On a marqué nu jazz pour exprimer notre part de liberté que l’on veut garder absolument : c’est l’avantage du duo, on peut partir dans n’importe quelle direction, au moment ou l’on veut puisqu’on n’a pas de bassiste. Je dirai que l’on a envie d’être aussi libre que John Coltrane aussi puissant qu’AC/DC et aussi dansant que James Brown ! (rires)

C’est un joli programme !

Warren: On essaye! Je ne dis pas que l’on y arrive mais c’est ce que l’on a envie de faire ! (rires)

Vous avez vraiment une touche blues avec des connotations pop rock, il y a des moments jazzy, c’est très mature comme musique pour votre jeune âge ?

Warren : C’est parce qu’on a commencé à écouter ça très jeunes donc on a formé nos oreilles sur ces musiques là.

Il y a eu des rencontres aussi, comme Philippe Ménard.

Kokomô

Warren : Bien sûr ! Philippe Ménard m’a d’ailleurs prêté son ampli pour le concert ! Le Marshall rouge avec la peinture Western, c’est le sien ! Philippe est l’un de mes meilleurs amis. Il y a aussi Didier Narcy, notre prof que j’évoquais tout à l’heure, je vais en oublier plein car il y a plein de personnes qui nous ont soutenu depuis le début : on les remercie énormément.

Plutôt que de parler des influences, si tu devais citer trois albums sans lesquels tu ne pourrais pas vivre ?

Warren : Un album live de Jimi Hendrix, Live au Royal Albert Hall en 1969 qui m’a beaucoup touché et Paul aussi : c’est un album dont j’écoute au moins un morceau par jour, qui s’appelle Stone Free. C’est un morceau qui fait 12 minutes, c’est de l’improvisation sur une intensité, c’est incroyable !

Il y a aussi une compilation de blues que l’on m’a offerte quand j’avais 8 ans, des musiques qui font partie des films de Martin Scorcese. En troisième je sais pas du tout ! C’est dur ! Hendrix m’a beaucoup influencé parce que je l’ai découvert en ordre chronologique : j’ai d’abord écouté ce qu’il écoutait avant de le découvrir. Ce mec a fait la synthèse du blues, du rock, de la liberté du jazz, de la soul et en même temps une touche à lui qui est futuriste, et que je trouve encore très moderne aujourd’hui.

Tu as un timbre de voix très particulier qui donne vraiment une identité au duo. Tu as travaillé particulièrement le chant ou c’est venu naturellement ?

Warren : J’ai commencé à chanter quand j’avais 5 ans, et je n’ai pas pris de cours de chant. J’ai rencontré un prof de technique vocale pour voir si j’avais un chant qui était naturel, pour savoir si je ne m’abimais pas la voix : il m’a dit que c’était un chant qui était naturel, donc j’ai continué tout seul.

Kokomô

Comment composez-vous au sein du duo ?

Warren : On compose tous les deux : pour le moment, je compose les textes. On aimerait bien se mettre au chant à deux, c’est un truc qui nous botte vraiment. J’aimerais aussi écrire en français mais pour l’instant je ne me sens pas encore prêt. On apporte nos idées à chaque répet.

Le nom du groupe Kokomô ?

Warren : Comme on était que deux au début, on ne savait pas vraiment dans quelle direction partir, on n’avait pas encore la touche pop rock. On faisait vraiment du delta blues pur et dur, donc on a pris un nom très bluesy, Kokomô, une ville du Mississipi. C’est un mot qui est souvent évoqué dans les chansons de delta blues : j’aimais bien la sonorité, ça nous rappelle aussi des albums comme Tago Mago de Can, des albums de Magma. Un mot qui a un côté un peu mystérieux, on se demande ce que ça veut dire. On aime bien la part de mystère et à la fois la touche qui vient directement du blues.

Vous avez déjà enregistré quelques titres, avez-vous d’autres projets d’enregistrement ?

Warren : On aimerait bien enregistrer un album mais on n’a pas encore de tourneur, de manager, de maison de production, donc on fait avec nos moyens. On a enregistré le single Stole My Soul chez Greg, qui avait participé au tremplin Jeunes Charrues il y a deux ans. On fait ça par rencontre et par connaissance, mais on aimerait bien faire un album : on a de quoi faire un album, on est impatient!

C’est compliqué un set de 35 minutes ?

Warren : Oui c’est compliqué : c’est pour cela que l’on essaye de varier entre les morceaux très courts et les morceauxplus longs avec des improvisations, parce que l’on aime bien ça et c’est ce qui fait une grande part de notre musique. Mais c’est vrai que c’était court, on avait souvent l’habitude de jouer dans des bars où l’on jouait parfois deux heures. On a essayé de faire un set qui se tienne, assez coloré, vivant et varié.

Merci beaucoup à toi !

Warren : Merci à toi !

Un grand merci à Warren pour nous avoir consacré ce temps d’interview à la fin de leur concert.

Myspace de Kokomô

ZikCard de Kokomô

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Photos : Solène

Le site des Vieilles Charrues

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