Le cinéma Arvor continue d’explorer les merveilles de la filmographie de l’américain John Carpenter. Après le versant viscéralement horrifique du cinéaste, c’est du côté vindicatif et revendicatif que le cinéma consacre un double programme. Jeudi 31 janvier, vous pourrez ainsi voir ou revoir, dans de superbes versions restaurées, le teigneux New York 1997 et le toujours autant d’actualité Invasion Los Angeles. Nous vous offrons de plus deux chances de gagner votre ticket pour ces apocalyptiques contes des deux cités.
Les fans rennais de cinéma en général et du réalisateur américain John Carpenter en particulier sont particulièrement gâtés. Ils ont déjà eu l’occasion de voir ou revoir sur grand écran à l’Arvor son magnum opus The Thing et le tout aussi merveilleux dans un autre style Jack Burton dans les griffes du mandarin. Ce bonheur s’était prolonger jeudi 20 décembre avec un double programme Fog/Prince des Ténèbres d’une délectable beauté macabre. Nous l’avions espéré (et même pronostiqué), grâce aux succès des précédentes soirées, le cinéaste sera de retour sur les écrans rennais jeudi 31 janvier. Seront cette fois projetés deux brulots de l’auteur à l’humour féroce et implacable : New York 1997 et Invasion Los Angeles. Vous pouvez de plus en bas d’article gagner une des deux places offertes pour ce somptueux double apocalypse urbain.
Dans le futur antérieur de New York 1997, suite à une hausse drastique de la criminalité aux Etats-Unis, l’île de Manhattan a été transformée en une immense prison à ciel ouvert dont ne ressort que les pieds devant. Lorsque l’avion présidentiel s’écrase sur lieu et que le président, qui a réussi à s’éjecter dans une capsule de sauvetage, est capturé par les prisonniers, l’état n’a pas d’autres choix que de faire appel à Snake Plissken, un mercenaire endurci farouchement rétif à l’autorité. Il a 24h pour retrouver et faire sortir le chef du gouvernement avant que les micro-bombes qu’on lui a injectées ne l’expédient en enfer.
Second film, après Fog, de Carpenter pour le studio Embassy Pictures, New York 1997 dispose d’un budget confortable de 10 millions de dollars et d’un casting de têtes connues des spectateurs. On retrouve ainsi avec beaucoup de plaisir les trognes de Donald Pleasance (Halloween) en président veule, Ernest Borgnine (La horde Sauvage) en taxi apocalyptique, Isaac Hayes (Shaft) en caïd de l’île et Lee Van Cleef (La brute d’Ennio Morriconne) en flic bien retors. Carpenter retrouve également Kurt Russel qui s’en donne à cœur joie dans le rôle de l’indomptable et iconique Snake Plissken. Le personnage reste d’ailleurs une figure majeure de la pop culture, cité ou carrément repris dans nombreux films ou jeux vidéos. Entre western spaghetti urbain et film d’évasion sauvage, le film tire le meilleur de ces ambiances nocturnes et de sa galerie de personnages pas piquée des hannetons. Alors que les Etats-Unis sont plongés en plein scandale du watergate, Carpenter livre une œuvre sombre et teigneuse qui adresse un vigoureux et réjouissant doigt d’honneur à toute forme d’autorité.
New York 1997, John Carpenter 1h39 USA (1981)
titre original : Escape from New York
L’entracte entre les deux séances sera de nouveau l’occasion d’aller déguster un petit verre offert par le cinéma. Suite aux échecs publiques et critiques successifs de The Thing et de Jack Burton dans les griffes du mandarin, Carpenter n’est plus le bienvenu dans les studios hollywoodiens à la fin des années 80. Il trouve refuge chez Alive Films et signe un contrat de quatre longs-métrages pour lesquels il obtient une totale liberté artistique à défaut d’un budget important. De la rage suscitée par les bides de films qu’il affectionne particulièrement et des contraintes d’un budget riquiqui vont naître plusieurs des films les plus saisissants du monsieur. Le premier fut le radicalement terrifiant Prince des ténèbres en 1987 et le second s’intitule Invasion Los Angeles en 1988.
John Nada, épaule carré et mulet de rigueur, arpente les routes américaines pour trouver des petits boulots sur des chantiers. Finalement débarqué dans un Los Angles surchauffé, il est accueilli, après avoir été viré d’un job comme un malpropre, par un groupe de SDF aux activités étranges. Il met alors la main sur une paire de lunettes qui va lui offrir la vision crue (et en noir et blanc) d’une sinistre vérité.
Pour la première fois dans ses œuvres, John Carpenter règle ses comptes avec la politique de son pays de la manière la plus frontale. Dénonciation féroce de l’inextinguible boulimie d’un capitalisme triomphant sous le gouvernement Reagan, le film reprend l’esthétique et la forme de la SF pulp (le titre original est l’exclamatif They Live) pour en tirer une fable cruelle et acide. Le progressif et douloureux parcours du héros John Nada (l’homme de « rien ») vers l’engagement le plus radical est tracé avec une efficacité et uen force visuelle redoutable. En une heure trente trois, John Nada passera du bon gars bien gentil aux actions les plus violentes, non s’en avoir découvert au passage la difficulté de voir la vérité ou de la faire voir à ceux qui ne le veulent pas. L’efficacité et la férocité avec lesquelles Carpenter parle d’engagement ou décrit une élite asservissant la population par l’intermédiaire de messages subliminaux dans les médias n’a, hélas, rien perdu de son actualité. Le film est même à la fois intemporel et de la plus brulante des actualités. On vous laisse même découvrir comment le cinéaste a diaboliquement interprété le réchauffement climatique. Un film a découvrir ou redécouvrir d’urgence.
Invasion Los Angeles, John Carpenter 1h33 USA (1988)
titre original : They Live
Le jeu est terminé. Merci à tous les participants et bravo aux deux gagnants.
Pour jouer et tenter de gagner une des deux places en jeu, envoyez un mail à:
jouezsuralter1fo [at] gmail.com
en précisant vos nom, prénom, adresse et en indiquant « jeumetsleslunettes» en objet
Une seule participation par personne pourra être validée.
-Tirage au sort le mardi 29 janvier au soir ; un mail sera envoyé aux gagnants-
Jeudi 31 janvier 2019 – Cinéma Arvor, 29 rue d’Antrain, Rennes – de 20h à minuit
11,40€ pour les deux films