Dans l’entretien publié la semaine dernière, Yoann Le Nevé est revenu sur les difficultés rencontrées cette année pour programmer des têtes d’affiches. Si beaucoup de festivaliers (dont nous sommes) viennent profiter du nombre hallucinant de groupes pointus présents au Hellfest, la fréquentation du festival est en grande partie liée aux locomotives des Mainstages.
Nous commençons donc notre série de coups de projecteur par deux formations qui joueront sur les scènes principales : Down le samedi, Gojira le dimanche. La soirée du vendredi est indéniablement un rêve pour les quinquagénaires ou les amateurs de hard et de heavy de tous âges (Whitesnake, Twisted Sister, Helloween, Def Leppard, Avantasia). Le samedi va faire le plein grâce à Kiss ou ZZ Top. Mais si on se préoccupe du présent et de l’avenir du métal, il faut se tourner vers les deux groupes suivants.
Phil Anselmo n’est pas un débutant. A bientôt 45 ans, il a eu le temps de faire partie du groupe qui a marqué le début des 90’s : Pantera. Avec Vinnie Paul à la batterie et Dimebag Darrel à la guitare, les Texans ont transformé le thrash de la décennie précédente en une mixture plus simple, donc plus efficace, plus mid-tempo et surtout plus syncopée, d’où l’étiquette : groove metal. Ils ont ainsi ouvert des voies empruntées ensuite par des groupes comme Korn, dans un autre genre.
Mais il faut croire que ça ne suffisait pas au chanteur puisque dès 91, il forma Down avec une bande de potes, déjà bien occupés aussi par leurs propres formations : Peeper Keenan dans Corrosion of Conformity, Kirk Windstein et Todd Strange dans Crowbar et Jimmy Bower dans Eyehategod, soit 3 piliers du sludge. Ce genre, forcément originaire de Louisiane, tape dans le lourd : moins lent que le doom, plus gras que le stoner.
Le premier album (NOLA) est sorti en 95. 7 ans vont le séparer du deuxième. Down n’est alors qu’un side-project. Quand le III déboule en 2007, Pantera n’existe plus, Rex Brown, son ancien bassiste, a remplacé Todd Strange. Sur ce disque, Anselmo parle de l’ouragan qui a ravagé la Nouvelle-Orléans et de la mort de Dimmebag Darrell. Il a été abattu par un cinglé en 2004 et Vinnie Paul, son frère, ne pardonne pas à Phil les déclarations dans la presse qui avaient précédé.
En 2013, Down est un groupe à plein temps. Ils devraient continuer à sortir leur quatrième album sous la forme de plusieurs EP. La Part I (The Purple) est sortie en septembre dernier. Alors que le stoner, le sludge et tous leurs petits sont en pleine bourre, ce super-groupe ne sera pas sous la Valley (la tente dédié à ces genres) mais bien sur la MS1, le samedi 22 juin, à 17h05. Immanquable.
Si l’on ne devait se fier qu’aux étiquettes pour savoir où sont programmés les groupes, Gojira aurait sa place dans la double tente consacrée à l’extrême, côté death metal. Mais les Français ont aujourd’hui un statut qui leur donne droit à la scène principale, pas très loin de la clôture du festival. On pourra objecter qu’en 2009, c’était déjà le cas. Sauf que depuis, la signature sur le label Roadrunner et l’attente suscitée par leur dernier album du côté des Etats-Unis ont montré qu’ils ne sont pas seulement le meilleur groupe de metal de l’hexagone. Ils ont atteint des sphères que n’auront même pas caressées Trust et compagnie. Dans une période où cette musique est toujours plus internationale, le pays a beaucoup de bons groupes (Blut Aus Nord, Deathspell Omega, Year of No Light, Monarch, Hacride, Dagoba …), le dinosaure géant est tout en haut.
Les frères Duplantier et leurs petits camarades viennent de la région de Bayonne, dans les Landes. Joe est à la guitare et au chant, Mario est derrière la batterie. A la basse, on trouve Jean-Michel Labadie et à la deuxième guitare, Christian Andreu. Ce dernier a fondé le groupe avec les frangins en 1996. Le monsieur à la 4 cordes est là depuis 12 ans. Une stabilité remarquable dans ce genre de musique.
Autre élément de l’identité du groupe : l’écologie. De la baleine qui orne « From Mars to Sirius », le troisième album, à l’EP qui devrait permettre de verser de l’argent à l’organisation « Sea Shepard », en passant par des titres comme « Toxic Garbage Island » sur « The Way of All Flesh », l’avant-dernier, ces gars-là ont une certaine constance dans les préoccupations.
L’évolution, outre les disques, se trouve sur la scène. Avoir ouvert pour Metallica et côtoyé des groupes comme Lamb of God, entre autres, a dû aider. Mais la raison principale est dans le talent de ces gens. La preuve en est avec cette musique, si personnelle dans un monde si saturé.
Gojira jouera sur la MS1, le dimanche 23 juin, à 18h35.
Retrouvez tous nos articles sur le Hellfest 2013 :
Salutations,
Bon article, c’est sympa de trouver ce genre d’article sur le net.
Je n’aime pas faire ça en général, mais je vous fait part d’un article que j’ai rédigé sur le Hellfest et le métal, je me suis dit qu’il ferait plaisir au plus grand nombre de métalleux, ca change un peu des articles fait sur le métal…
j’espère qu’il vous plaira
Here it is : http://www.monbonpote.com/10-bonnes-raisons-daller-au-hellfest/
Au plaisir,
Jordane