On les avait manqués lors de leur passage à la Fête de la Musique à Rennes, et on ne regrette pas notre séance de rattrapage ce vendredi 19 juillet, en clôture d’une première journée de Tremplin éclectique à souhait. Les vainqueurs du Pays de Dinan/St Malo ont un parcours singulier, puisque le groupe Heartbreak Hotel est né à Brooklyn il y a deux ans. De retour en bretagne, le quintet n’a pas trainé puisqu’un premier EP enregistré à Rennes, Give a Try, est sorti il y a quelques mois. Sur scène, leur blues-rock teinté de rock garage vous chope immédiatement à base de mélodies addictives à souhait. Un quintet fortement influencé par le rock des sixties et seventies (on ne porte pas un tel nom de groupe par hasard…), mais avec une touche indéniable de modernité. On a rencontré Pierre-Emmanuel (batterie), J-A (guitare), Simon (orgue), Hugo (basse), Tom (guitare et chant) et Adrien (ingé son) quelques instants avant leur concert. Rencontre.
Pour commencer si vous deviez présenter votre groupe en 2, 3 mots ?
Tom : Rock’n Roll, sixties, seventies
J-A : Blue jean et gomina
Tom : et cuir (rires)
Plutôt que de poser la question classique des influences, si vous deviez citer chacun un album sans lequel vous ne pourriez pas vivre, que diriez vous ?
Tom : Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles
Adrien : Songs For The Deaf de Queen Of The Stone Age
Hugo : Harvest de Neil Young
Simon : Déjà vu de Crosby Still Nash and Young
J-A : Brothers des Black Keys
Pierre-Emmanuel : Le Black Album de Metallica
Comment êtes vous arrivés à faire ce projet tous ensemble ? Avez-vous joué dans d’autres groupes auparavant ?
Tom : On a tous eu différentes formations respectives : on se connaissait tous, parce qu’on est originaire de Saint Malo et tous les groupes de la petite scène malouine se connaissaient. Ensuite on a tous pris des chemins différents, en voyageant : c’est d’ailleurs le voyage qui nous a inspiré. On s’est donc recontacté, on a commencé à s’envoyer des morceaux, des pré-prod par internet : et quand on s’est tous retrouvé en France, on a directement commencé à répéter ensemble.
Vous avez enregistré un ep qui s’appelle Give a Try : vous l’avez enregistré à Rennes je crois.
J-A : Oui on l’a enregistré au Passage à Niveau, qui n’existe plus maintenant. J’y travaillais et on a eu la chance d’enregistrer là-bas. Je remercie encore Sébastien Lohro qui est à l’origine du Passage à Niveau : il nous a permis d’accéder aux locaux, on a eu le studio pendant 2 jours et on a enregistré les 5 morceaux. C’était une super expérience, on a essayé de faire tout, un peu dans le speed parce qu’on aime bien ça aussi. Et au final on était plutôt content du résultat.
Justement, dans le speed, ça veut dire que les morceaux vous les jouiez déjà en live avant ?
Pas tous, il y a même un morceau qu’on n’était même pas sûr d’enregistrer parce que Tom avait les accords, avait un ou deux couplets mais on ne savait pas quoi en faire. On s’est dit « on est dans l’énergie du studio, on va essayer pour voir ce que ça donne ». Et ça a donné Before The Storm, la deuxième sur l’ep. On voulait vraiment faire ça dans le feeling, dans l’instant parce que ça nous booste pas mal d’être tout le temps sous tension.
Comment vous envisagez le passage du studio au live ? Vous bossez les arrangements spécifiquement ?
J-A : On essaye de rester fidèle au truc : l’idée du studio c’était « prise live », tout le monde dans la même pièce et on y va ! En studio, on voulait retranscrire l’énergie live donc au final les arrangements sont un peu les mêmes à mon sens, même s’il y a deux, trois trucs qui changent.
Tom : On a surtout eu l’occasion de bosser les arrangements pour le live lors des résidences pour les Vieilles Charrues : c’est pour le festival qu’on a décidé d’intégrer Simon dans le groupe. En résidence, on a vraiment bien bossé les arrangements spécifiques pour le live.
Le choix de votre nom de groupe semble évident, on est bien d’accord… c’était évident pour tout le monde ?
Tom : C’est un hommage, je pense qu’avec un nom comme ça on ne peut pas se tromper.
J-A : C’est Thomas qui est à l’initiative de ce nom et ça correspond très bien avec les textes des chansons : l’hôtel des cœurs brisés, je pense que ça nous correspond pas mal (rires)
Tom : Comme je te disais tout à l’heure par rapport aux influences, c’est vraiment les groupes de rock avec lesquels on a découvert le rock’n roll. Et Elvis est le meilleur exemple pour illustrer ça.
Il y a des groupes que vous avez envie de voir aux Vieilles Charrues ?
Tom : Hani El Kathib bien sûr, Neil Young, Two Doors Cinema Club, Alt-J, The Roots, The Vaccines.
J-A : Même si je n’affectionne pas particulièrement Rammstein, le show et la mise en scène m’ont impressionné. Même si ça a un petit côté has been, c’est un vrai show !
Vous avez des morceaux que vous avez déjà envie d’enregistrer ?
J-A : Je crois que l’on peut dire qu’on a déjà les chansons de l’album : il faut juste que l’on bosse les arrangements tous ensemble. Et il nous faut du temps, il nous faut les moyens aussi, mais le 33 tours est déjà quasi dessiné.
Et ce serait une sortie cd, vinyl ?
Vinyl et digital.
Vous avez des dates de concert sur les mois qui viennent ?
J-A : C’est un peu calme après les Vieilles Charrues, on a reçu plusieurs mails, ça va se caler tranquillement à la rentrée.
Comment vous appréhendez le set ? En 35 minutes, vous allez faire quelque chose d’assez punchy ou plus nuancé ?
J-A : On voulait le faire punchy au départ mais on s’est rendu compte que ce n’était pas la meilleure solution : il n’y avait pas suffisamment de nuances, donc on a essayé de composer un set entre calme et tension.
Vous avez eu 3 jours de formation plus administrative avec le Jardin Moderne, vous pouvez nous en parler ?
Tom : On a eu 3 jours de formation à Carhaix avec 2 personnes de chaque groupe : les intervenants étaient top, Nico de Tagada Jones, Patricia Téglia. On a passé de bons moments, ça a permis de créer des liens avec les autres groupes. Le Tremplin des Jeunes Charrues n’est pas une compétition, il n’y a vraiment pas de concurrence.
Merci à vous !
Merci !