Pour la clôture, concert de feu, prévu samedi 20 au Grand Soufflet. Pour réchauffer la fraîcheur automnale de la nuit rennaise, le combo catalan La Troba Kung-Fu y servait un concert fait d’ingrédients musicaux divers et variés, mijotés dans une rumba catalane déja rôdée en concert sous tous les tropiques. Visiblement jeunes et issus d’univers musicaux variés, les auteurs de Clavell Morelet fêtent leur nouveau disque en tournée, après l’avoir mijoté dans leur fief de la Garriga. Petite pause rennaise, donc. Voici notre entretien avec le groupe lors de leur précédente escale rennaise, en 2009.
Alter1fo : Joan, tu peux présenter le groupe, qui vient probablement de diverses origines musicales ?
Joan : Oui, on est un « casco muncabas » (ndlr: mot catalan non identifié), comme on dit en catalan. Muchacho (guitare espagnole) vient de la « gipsy latin rumba », c’est … Puerto Rico installé à Barcelone avec des guitares espagnoles ; Pep (batterie) vient du « Cercavila African Jazz Ensemble » (rires) du Maresma, des gens qui depuis tout petits faisaient de la percussion… Marià (basse), c’est Mister Pop (rires)… succès assuré… Flor (percus) vient de…comment c’est ? « l’ethno-punk globale », du mouvement argentin de Barcelone, elle a beaucoup joué dans la rue, et Luis Arcos, le guitariste éléctrique, vient du rock’n’roll. Des mondes un peu différents, effectivement, en réalité. Je blaguais un peu, mais aucun mensonge là-dedans. Et tout ceci pourrait être une salade avec mille saveurs différentes, mais sans aucun sens…Mais Toti, c’est l’aïoli (rires), qui donne de l’unité à tout. Il est habitué à mélanger tous types de musiques, il a grandi là-dedans, au milieu du son de Barcelone. Personne sait qui c’est, mais je peux te le dire ici, le son de Barcelone, c’est Toti ; il a mixé tous les groupes de Barcelone, et c’est lui qui donne du sens à cette histoire!
Avez-vous enregistré votre disque studio de 2006, Clavell Morelet, avec des conditions de concert ?
Joan : En fait, on se connaissait peu, c’était le début, il fallait commencer à jouer et à enregistrer en même temps, pendant les deux ou trois premiers mois où on se connaissait. C’est vraiment du studio, avec la difficulté du fait qu’on se connaissait peu, les chansons n’étaient pas jouées en direct, il n’y avait pas d’idée claire… Mais après 2 ou 3 ans, l’année dernière, on a enregistré un live, c’est plutôt ce qu’on sait faire, mais on n’était que cinq, alors que maintenant on est six, avec Luis. En fait, ça a été plutôt l’enregistrement d’un moment… ponctuel, disons. Un document.
Et lequel préférez-vous ?
Marià : clairement, c’est celui en studio, l’autre c’est plutôt une photographie d’une période.
Joan : les conditions du live n’étaient pas non plus… C’était un petit bar, sympa… Le disque studio avait un peu plus de magie, un peu plus de recherche, normal.
C’est quoi, la prochaine étape ?
Joan : On enregistre, là, à La Garriga. On va essayer que ça sorte au début de l’année. Bon, on fait plus de prévisions depuis un certain temps, sinon ça chie toujours, on dit des trucs, ça se réalise pas. Dans le language footballistique, disons qu’on avance match après match. L’important c’est le prochain match. En revenant la semaine prochaine, on va continuer à enregistrer des maquettes pour le disque.
Penses-tu avoir influencé la Rumba catalane en y introduisant des rythmes cumbia, vallenato ?
Joan: Bon, moi j’aime beaucoup le vallenato, depuis longtemps, la musique colombienne… J’ai eu la chance d’apprendre auprès d’Antonio Rivas, qui vit en France, et du coup, je la mets où je peux… Oui, il n’y a pas beaucoup d’accordéon comme ça. Maintenant, si j’ai plus ou moins d’influence… Beaucoup, je crois pas, il n’y a pas beaucoup de groupes qui sortent qui nous ressemblent. Je suis le seul, je crois, mais oui j’aime beaucoup.
C’est quoi cette histoire de « meilleur groupe catalan pour la presse espagnole » ?
Joan: La verité, c’est qu’on a reçu beaucoup de prix, depuis deux ans avec ce disque… presque tous ceux qu’on pouvait recevoir, par la critique, on les a reçus (rires). Il y en a quatre principaux en Catalogne, et on les a eus…Vraiment, ils m’avaient jamais donné de prix à moi, ça a été une surprise. Ce sont des prix de la critique, mais je ne crois pas qu’on ait vendu beaucoup de disques. Je ne sais pas, c’est curieux, avec le mélange qu’on fait. « Le meilleur groupe », ça n’existe pas. On a eu « la ville de Barcelone », d’autres, mais pas celui-là. On n’en aura plus jamais, avec tout ce qu’on a eu ce coup-ci (rires).
Le disque est téléchargeable sur le web, vous passez beaucoup par le net pour diffuser la musique ?
Joan : oui, on voulait aussi mettre un clip par mois, ça a commencé, mais c’était compliqué, on a arrêté. Notre idée, c’était que notre musique étant très éphémère, pour ne pas lui donner l’aura d’une musique éternelle, puisque c’est de la musique populaire, c’était de la diffuser comme ça, dans l’instant, périodiquement. Mais ça demandait beaucoup de constance, et avec tout ça, on peut pas. Une très bonne idée qu’on a essayée de mettre en œuvre, mais on n’a pas réussi. Et pour la musique téléchargeable, c’est pareil, le disque y est depuis le début…Plus tard on a dit qu’on ferait ça bien, avec le livret, tout ça. Mais bon, avec le label, c’est pas super… Qu’ils continuent de la sucer, comme dit Diego Armando Maradona !
Pour télécharger les disques de la Troba, c’est ici!: http://www.latrobakungfu.net/index.php/es/descarregues