Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Nefertiti in the Kitchen est un duo composé de Jennifer Rival et de Nicolas Méheust (Chien Vert, Shtok…). Les deux complices proposent un univers à part qui lorgne tout autant du côté du cabaret que de la pop folk. A coups de chansons faussement bricolées, dont les arrangements font mine de tenir à l’aide de bouts de ficelle, les deux artistes font montre d’un réel talent d’orfèvre qu’il s’agisse de tricoter des mélodies ou de jongler avec les instrumentations. Ils seront en concert à la Bernique Hurlante ce jeudi 30 mai dans le cadre de Bars’n Rennes. Une belle occasion de découvrir le duo. En attendant, on a voulu en savoir plus sur cette histoire d’épouse de pharaon qui reste à la cuisine. Alors plutôt que de se coltiner la lecture de la Pierre de Rosette de long en large, on leur a demandé. Rencontre.
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ? On a entendu Nicolas Méheust avec Shtok, Chien Vert ou Strup X entre autres… Jen Rival, vous êtes aussi comédienne. Comment en êtes-vous arrivés à ce projet ? Quelle est la genèse de Nefertiti in the Kitchen?
Nefertiti in the Kitchen : En fait, je ne suis pas exactement comédienne. J’ai suivi une formation en Suisse. J’ai étudié 4 ans avec un chorégraphe qui s’intéresse au travail sur les personnages et au mouvement. D’ailleurs, Nefertiti in the Kitchen est née là-bas en 2007. J’ai commencé par enregistrer des chansons et des ambiances sonores dans ma cuisine. Je suis partie chanter mes morceaux dans la rue en Suisse puis en Italie. À mon retour en Bretagne, j’ai voulu mettre tout ça sur un disque. J’ai demandé un coup de main à Nico pour le réaliser. Et par la suite, on l’a adapté pour le live en duo.
Forcément on pense au cabaret (Kurt Weil, bien sûr, mais aussi les Dresden Dolls, Tom Waits, …) en écoutant votre premier album. Notamment du fait des instruments choisis (piano, accordéon, par exemple) et utilisés avec ce côté faussement bricolé, mais également du fait des extraits sonores insérés qui craquent comme de vieux vinyls par exemple. Comment qualifieriez-vous votre musique de votre côté ? Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?
On peut dire que c’est du cabaret rock circus folk blues progressif musette ! Et oui, on aime beaucoup Kurt Weill et Tom Waits, mais aussi beaucoup d’autres, de Duke Ellington à Radiohead en passant par Marc Perrone…
Trois disques sans lesquels vous ne pourriez pas vivre ?
Du coup, on va dire… Far east suite de Ellington, Ok computer de Radiohead et Voyages de Marc Perrone.
Comment composez-vous ? Vous improvisez ensemble ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?
Ce sont mes chansons composées au piano ou au ukulélé que nous arrangeons ensuite tous les deux.
Comment ça se passe pour écrire les textes? Vous mélangez les langues (anglais, allemand, italien ou français) notamment…
J’ai vécu à l’étranger pendant dix ans. J’aime les sonorités, le rythme des langues étrangères et aussi les accents. Mais j’écris avec des fautes et je chante avec un accent français ! Et certaines chansons racontent des histoires de personnages qui viennent d’un spectacle que j’avais monté qui s’appelle Pierrot Blues.
Un titre sonne à part du fait de son instrumentation plus électronique (La Serpillère, qui clôt l’album). Pourtant, il ne détonne pas sur le disque. Notamment parce qu’on y retrouve cet aspect très mélodique qui me semble sous-tendre toutes vos chansons : leurs mélodies vous rentrent insidieusement en tête. Cet aspect mélodique avant tout, c’est quelque chose de voulu ? Et quelle place tient cette Serpillère dans votre univers ?
Le texte de La serpillière a été écrite à la base pour des enfants et son arrangement électro est un peu une blague, finalement. En live, on a trouvé qu’elle détonnait justement et on ne la joue plus !
Votre premier album Purple Lady est sorti en juin dernier. Quelles étaient vos envies avec ce disque ?
Quand on a fait l’album, on a empilé les voix et les instruments sans se demander comment on allait le jouer à deux. Il a fallu donc réarranger les versions de l’album pour le jouer à quatre mains et quatre pieds !
Où avez-vous enregistré ? En studio, à la maison ? On a particulièrement été bluffé par la production qui est juste parfaite. Les arrangements sont parfaitement dosés, bien souvent malins, avec juste ce qu’il faut d’humour. A l’écoute du disque, on est aussitôt plongé dans un univers qui tient tout seul. C’était quelque chose que vous recherchiez ?
On a choisi de faire le disque à la maison sans argent, sans pression. Pendant toute cette période de création, on était dans notre bulle, sans savoir précisément ce à quoi ça allait aboutir. Ça fait 10 ans qu’on partage nos expériences, nos rencontres et nos influences. Notre univers s’est construit petit à petit au fil de ces années et se construit encore aujourd’hui.
L’aspect théâtral, mise en scène, joue, on l’imagine, un grand rôle dans vos prestations live. D’où vient cette envie ?
On a vraiment envie de créer un spectacle vivant, plus proche du cabaret que du concert. Dans cet esprit cabaret, on veut emmener les gens avec nous. Mais pour l’instant la mise en scène n’est pas encore travaillée. On est toujours au stade de rôder les morceaux et d’apprendre à les jouer à deux.
On est désolé mais il faut qu’on vous pose la question. D’où vient ce drôle de nom, Nefertiti in the Kitchen ?
J’ai fait mon premier 5 titres dans ma cuisine. Et un jour, mon grand-père m’a dit que Nefertiti était l’origine de mon prénom. Et c’est sorti comme ça… Et Jennifer dans la cuisine ça sonne un peu moins bien!
Vous jouez dans le cadre de Bars’n Rennes ce jeudi à la Bernique Hurlante. Comment les organisateurs sont-ils venus vous contacter ?
À l’occasion de Bars’n St Malo, c’est David Leray du Yacht Club qui voulait nous inviter et nous a proposé pour la programmation de Bars’n Breizh.
Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres groupes ou artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
On est un nouveau groupe sur la scène rennaise même si Nico en fait partie depuis 15 ans, mais on a la chance de déjà travailler avec Come on tour qui s’occupe aussi de Yosh, des Monty Picon, Hawaiian Pistoleros et Out of
Nola.
Pour finir, après ce concert pour Bars’n Rennes, quels sont vos projets à venir ? Un nouvel album ? Des dates de concerts ? Y a-t-il des choses que vous voudriez souligner particulièrement ?
Nous cherchons encore une résidence pour la rentrée, pour avancer sur l’aspect scénique et développer notre spectacle. Nous allons également enregistrer un EP très prochainement qui correspondra plus à ce que nous proposons en concert. Vous pouvez trouver nos dates de concerts sur http://www.comeontour.fr.
Merci !!
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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows, Our Name is a Fake, Heskis’, Vortex, Users, Nola#, Mermonte, Mekah, Superets, We are Van Peebles, Korkoj, Twinztrack, You’ll Brynner, Drix MC, 6AM on the Moon, Coksinelle, Budju, Doist!, My Sleeping Doll, O Safari, Keevrat, Belone, Kino Eyes, Tiny Feet, The Way of Life, Piranha, Fat Supper, Pop is Dead, The Wâll Factory, Trunks, Slim Wild Boar, Palm, Dead, Dragster, Kids of Maths, Astrodynamics…)
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Nefertiti in The Kitchen sera en concert à La Bernique Hurlante dans le cadre de Bars’n Rennes jeudi 30 mai à partir de 20h30. Gratuit.
Plus d’1fos :
Bandcamp de Nefertiti in the Kitchen : http://nefertitiinthekitchen.bandcamp.com/album/purple-lady
Le site de Bars’n Rennes : http://www.barsinbreizh.com/barsn-rennes-2013/
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