Eat your Toys sera en concert le 9 décembre à l’Étage du Liberté
dans le cadre des Trans Musicales.
Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Nerveuses, les compositions d’Eat Your Toys sont à la fois rock et énergiques et on irait même jusqu’à dire parfois dansantes… Un 5 titres dans les bacs, On the Ledge, résume bien la pêche dégagée par ce trio-là. Basse, batterie, guitare et chant, rien de plus, rien de moins pour envoyer le bois. Rencontre avec des grignoteurs de légos avant leur passage aux Trans Musicales le jeudi 9 décembre. Cachez les ours en peluche !
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Eat your Toys : C’est du blended mec !
On entend à la fois du garage et du post punk dans vos morceaux. Et ce qui est plus surprenant, quelques virages entre disco et électro eighties. J’ai lu qu’au départ, vous étiez plutôt intéressés par le hardcore. En définitive, quelles influences revendiqueriez vous ?
Tout ce qui te passe par les yeux et les oreilles est potentiellement une influence, musicale ou pas. Tu l’utilises consciemment ou pas. Il y a une différence entre ce que l’on aime écouter, ce que l’on aime jouer et ce que l’on est capable de composer. Si on devait se rapprocher d’un style musical, oui on est plutôt dans l’esprit post-punk. On n’a jamais vraiment été hardcore. Ca se remarque peut-être du côté de la basse mais ça n’a jamais fait partie de l’intention musicale du groupe. Ça vient peut-être d’un de nos premiers titres Breathe dans lequel le chant est hurlé et l’ambiance assez dark. On aime les sons outranciers du rock, ça ne veut pas forcément dire hardcore. Le son de guitare de Neil Young dans le film Dead Man est (de notre point de vue) outrancier. Le rock doit avoir ce truc-là pour rester vivant et excitant.
Notre soi-disant tendance disco provient davantage du coté sautillant et dansant de certains groupes que l’on apprécie (Joy division, Sloy, GVSB, Minutemen etc…) plutôt que du disco en lui-même. On écoute plein de trucs différents. C’est difficile de parler d’influences. Le spectre est si large…
Notre musique parle pour nous, chacun y fait sa propre idée, y entend ce qu’il veut. Quelquefois les gens nous approprient des similitudes avec des artistes dont on a jamais entendu parler. On essaye juste d’éviter les clichés, ou on les digère et les remodèle à notre façon.
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
Il n’y a aucun disque sans lequel on ne peut vivre. Et s’il existait, ce ne serait pas le même de mois en mois voir de semaines en semaines… De ce point de vue, on pourrait en parler pendant 3 heures mais pas ici je suppose. Cette semaine, c’est plutôt The Pastels, The Satellites et Connan Mockasin.
Vous avez sorti un deuxième ep, On the Ledge, très bien produit on doit le dire. Quelles étaient vos envies avec l’enregistrement de ce 5 titres ?
Expérimentations studio et promotion du groupe.
Comment composez vous ? Est ce que chacun vient avec ses parties ? Ou est-ce ce que vous improvisez d’abord tous ensemble ?
Il n’y a absolument aucune règle établie et aucun titre n’est composé de la même façon. Souvent, le point de départ d’un morceau est un riff de basse sur lequel se greffe le reste, mais ce n’est pas systématique. Après l’idée de départ, on boeuf, on improvise ensemble, ça stimule la créativité. On peut très bien passer 10h sur les 30 dernières secondes d’un morceau ou en terminer un en 1h. Le chant permet d’avancer. Tant qu’il n’y a pas le chant, le morceau finit toujours dans une impasse.
Nous sommes très exigeants, c’est assez compliqué parfois, aucun de nous 3 ne lâche quoique se soit. On a rarement le même point de vue sur ce que doit devenir une ébauche de morceau, un riff ou une idée en général. Mais on y arrive tant bien que mal. Cette exigence est en fait très saine pour notre musique mais dévastatrice pour notre santé mentale (rires). Pour résumer notre façon de composer, c’est un agencement démocratique d’idées anarchiques (applaudissements).
Vous êtes programmés pour les Trans Musicales le 9 décembre prochain. Comment s’est passée la rencontre avec les organisateurs et comment appréhendez-vous cette date forcément un peu à part ?
Jean-Louis Brossard est passé nous voir jouer dans un bar au mois d’avril dernier sur l’insistance de Bruno Vanthournout, l’un des programmateurs des Bars en Trans. Il nous a donc invité à faire un filage à l’Ubu, histoire de mieux se rendre compte de ce qu’on valait sur une vraie scène… Ça lui a plu et nous voilà dans la prog officielle.
Les Trans, c’est un festival de découvertes musicales, c’est une chance d’y jouer, d’avoir attiré l’attention des programmateurs. Un vrai tremplin aussi. A nous de jouer pour la suite des évènements… En ce qui concerne le jour j, on va faire notre truc point barre, comme n’importe où ailleurs.
Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
Les groupes rennais avec qui on a le plus d’affinités musicales (et amicales) sont des gens avec qui on partage une certaine vision de la musique, faite d’intégrité, de passion et de bières : Wimp, Musicsova, Monkey and Bear, Room Service, La Corda, Formica, It isn’t Kane, Lady Jane.
A part cette date aux Transmusicales et la tournée des Trans qui précède, quels sont vos autres projets, vos actualités éventuelles ?
Pour l’instant on a 1 ou 2 concerts prévus pour le début de l’année et on va se remettre à composer dans notre garage en moquette violette. On l’aime bien notre moquette violette, ça crée une ambiance voyez… Et puis on va travailler sur ce qui sera notre premier album. On devrait pouvoir le sortir dans le courant de l’année prochaine. Le tout est de savoir dans quelles conditions exactement. On y travaille.
Pour finir, mais pourquoi ce nom, Eat Your Toys ?
C’est David, le guitariste, qui a eu l’idée. Un jour, lorsqu’il était môme, il a avalé un Lego de travers, a viré au bleu et a failli y rester. Il a vu sa vie et plein de femmes nues défiler. Il devait rester parmi nous. Et puis ce nom est ambigu. On peut le voir de différentes manières…
Merci !
Retrouvez tous nos articles sur les Transmusicales 2010.
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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba…)
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Eat your toys aux Trans Musicales à L’étage du Liberté, jeudi 9 décembre, de 15h15 à 16h00.
Myspace d’Eat your toys : http://www.myspace.com/eatyourtoys
Le EP « on the ledge » est ultra recommandable parole de Jedi !