Focus sur la scène rennaise – Doist! en interview pour Bars’n Rennes

Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

Doist! Motor Records

Deux gars qui viennent plutôt au départ du rock et du métal et qui s’orientent ensemble sur un projet électro ne pouvaient que piquer notre curiosité !  Le duo Doist! existe depuis fin 2009 et donne quelques lives depuis l’an dernier. Comme leurs comparses programmés au Chantier le même soir, les Doist! font partie de la Motor Record Label team. Ils produisent une électro plutôt mentale, assez noire et sombre dans l’esprit mais qui donne souvent furieusement l’envie de s’absorber sur le dancefloor. Un peu dans la lignée d’un Rebotini ou de The Hacker, si vous voulez vous faire une idée. Mais leurs tracks ont une particularité surprenante : celle d’aligner côte à côte machines et guitare solo. Pourtant guitare ou machines, même combat. Il s’agit  poser des ambiances assez sombres, quitte à salir le son, mais sans jamais oublier d’être efficace sur le dancefloor (écoutez leur dernier titre Mistaken Element !). Ils seront en live dans le cadre de Bars’n Rennes à l’Ubu pour la nuit de clôture de cette édition samedi 2 juin. Rencontre.

Bars'N Breizh Party #3 @ ubu 2012

Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?

Théo de Doist! : On va dire qu’on est deux mecs passionnés de musique, de différents styles mais principalement de musique électronique, techno qui ont voulu mélanger des styles moins froids comme le rock, le post punk ou parfois même le métal. Ça donne du coup un truc avec des synthés et des guitares pour apporter un côté plus organique, autant musicalement que visuellement.

Comment en êtes-vous arrivé à ce projet ? Vous avez joué dans d’autres formations avant ? Quelle est la genèse de Doist ?

Thibault de Doist! : C’est un ami qui m’a donné un logiciel de musique au lycée. Je m’y suis intéressé vaguement sans produire quelque chose de sérieux. Puis j’ai rencontré Théo à l’IUT. On avait une envie commune de monter un groupe différent de nos formations précédentes. Il commençait à découvrir la musique électronique. On était tout les deux pas mal amateurs de métal, de grosses guitares. C’est là qu’on a commencé à avoir l’idée d’un duo avec des synthés et de la guitare.

A l’époque j’étais en parallèle dans un groupe de rock, puis j’ai finalement décidé de mon consacrer totalement au projet DOIST !, c’était plus sérieux et plus productif. Mes goûts évoluaient également, ça a sûrement été le déclencheur.

Théo : Pour moi c’est assez étrange. A la base, je suis un gros fan de métal. Ma formation précédente, c’était un groupe de trash/death métal, donc un truc assez bruyant. Puis ça s’est fini. Je me suis alors émancipé de ce milieu, sans pour autant le délaisser totalement. Je me suis mis à écouter beaucoup d’autres choses, notamment pas mal de cd et de vinyle chez mon père. J’ai du coup découvert pas mal de groupes d’horizons différents et c’est là que je me suis vraiment intéressé à l’électro, la techno. C’est à ce moment là que j’ai rencontré Thibault. C’était notre première année de DUT en Génie Électrique. On a commencé à parler musique en amphi et on s’est découvert des points communs. Finalement, il est passé chez moi la semaine suivante. On a bidouillé un logiciel de MAO (Musique Assistée par Ordinateur). On a alors décidé de monter un groupe ensemble.

Bars'N Breizh Party #3 @ ubu 2012Pouvez-vous nous expliquer votre patronyme ?

Théo : Thibault a tendance à parler allemand quand il est bourré en soirée. Le truc, c’est qu’il n’a jamais fait d’allemand donc ça ressemble vraiment à rien ! Un jour il a hurlé « DOIST! ». Il m’a expliqué que ce mot voulait dire (pour lui) « Grave, Carrément, Exactement » . Du coup, on l’a gardé. On trouvait ça tous les deux cool une onomatopée, une sorte de cri impérial avec un fort accent germanique et qui ne veut rien dire.

Vous produisez une électro racée et relativement sombre pour ce qu’on a pu en entendre… On est assez proche des ambiances à la Gesaffelstein ou à la Rebotini. Vous êtes d’accord ? Comment qualifieriez-vous votre musique de votre côté ? Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?

Thibault : On est complètement d’accord avec ça. A la base, on faisait de l’électro, quelque choses avec beaucoup de distorsion. Ensuite on a commencé par écouter de plus en plus de techno, de musique plus sombre, plus cérébrale.

Théo : Je dirais qu’on s’inspire énormément de la techno actuelle comme Rebotini, Gesaffelstein, The Hacker ou encore Laurent Garnier. On aime également d’autres choses plus cérébrales comme Scratch Massive, Mondkopf. On s’inspire pas mal aussi de pionniers comme Kraftwerk, Depeche Mode, New Order. Pour le côté guitare, il y a un paquet de groupe de heavy un peu barrés comme Baroness ou encore Mastodon puis tout le reste c’est du post punk, de l’expérimental.

Thibault : Nos influences ont pas mal bougé depuis le début du groupe. Du coup, les solos de guitare ont laissé place à des riffs plus ronds plus sombres, qui parfois ont des allures de white noise.

Théo : C’est exact, j’ai tendance à salir le son volontairement, pour le rapprocher de certains groupes de black metal.

baroness-red-albumTrois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

Théo : Radiohead – Kid A, Baroness – Red Record, Midnight Juggernauts – Dystopia.

Thibault : Kraftwerk – Computer World, Trivium – In waves , Daft punk – Discovery.

Comment composez-vous ? Vous improvisez ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?

Ça dépend. Au début, l’un de nous deux commençait un track et l’autre se greffait dessus avec ses idées. Maintenant on essaye de plus en plus de se poser un après-midi ensemble, faire tourner un kick, synchroniser  nos synthés dessus et puis trouver des éléments en partant d’une idée de base. Souvent on démarre sans idée vraiment précise, mais on essaie de conserver l’esprit du moment, tout en le faisant évoluer pour arriver à quelque chose qui nous plaira plus.

En plus des machines, vous utilisez une guitare. Comment trouve-t-elle sa place dans vos compositions?

Théo : On avoue que c’est compliqué de l’intégrer. Elle n’y est pas tout le temps, parfois je suis sur les synthés plutôt qu’à la guitare. Ça se passe souvent au feeling, on sent s’il faut la mettre ou pas. Avant elle y était pratiquement tout le temps, il y avait tout le temps des solos. C’est bien la démonstration, mais au bout d’un moment ce n’est pas ça forcément ce que les gens attendent quand ils écoutent ce genre de musique.

Thibault : On essaye de plus en plus de la faire correspondre avec notre musique et pas seulement en mettre pour dire qu’on a une guitare dans notre groupe. Si elle n’est pas utile dans une composition, on la laisse de côté.

Vous avez déjà mis pas mal de titres sur soundcloud. Vous avez un projet de ep ? d’album ?

Thibault : On a eu plusieurs fois l’idée mais on s’emballait trop. C’était fouillis, on changeait à chaque fois d’idée. Là, on essaie de faire un peu mûrir notre musique, d’arriver à quelques chose qu’on a vraiment envie de voir sur une galette.

Théo : C’est une question qui revient pas mal. On commence à mettre des sous de côté pour auto-produire une partie d’un ep. On ne sait pas encore comme on va s’y prendre. Si on fait un ep avec pleins de morceaux que l’on a ou alors un 2 titres avec 3,4 remix. Mais on y pense, on prend juste un peu notre temps. On ne veut pas précipiter le truc.

Bars'N Breizh Party #3 @ ubu 2012

Vous vous produisez en dj set dans le cadre de Bars’n Rennes ce samedi à l’Ubu. Pourriez-vous nous expliquer comment les organisateurs sont venus vous contacter ?

Théo : Alors tout d’abord ce ne sera pas un dj set mais un live. On ne s’est pas encore penché sur la question du dj set et il faut que l’on s’y mette car c’est toujours sympa de passer des morceaux que l’on aime et auxquels le public est réactif. En ce qui concerne les organisateurs, ils nous ont tout simplement contactés par message privé sur facebook via notre page, un truc surprenant et qu’on a plutôt apprécié.

Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes vous en contact avec d’autres groupes ou artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?

Théo : C’est dur de répondre, ce n’est pas vraiment nous qui pouvons dire où se situe notre groupe sur la scène rennaise, mais plutôt les personnes extérieures. Je dirais qu’on essaie avant tout de faire un truc qu’on trouve cool, qui nous plaît. On a des bons retours comme des mauvais, ça fait partie du jeu. Tu ne peux pas plaire à tout le monde de toute façon. On essaie avant tout d’évoluer et ça passe pas mal par les autres personnes que tu côtoies dans ce milieu. On nous file des coups de mains, on nous donne des avis, qui ne sont pas toujours faciles à entendre mais qui permettent d’avancer. Après on fait le tri, on ne se met pas à faire tout ce que les gens nous disent.

Thibault : Comme Théo je pense qu’on ne peut pas vraiment savoir ce qu’on vaut sur scène, on essaie juste d’être performant et de faire quelque chose qui nous plait ! On a effectivement quelques amis sur la scène rennaise , je pense notamment aux gars de Motor Records, qui proposent des soirées sympas presque tout les mois. Il y a aussi Cardinale qui produit des mélodies très profondes qu’on apprécie énormément. On a rencontré les membres lors d’une soirée où l’on jouait avec eux. C’est des gars sympas, pas prise de tête, qui aiment avant tout faire de la musique. Et pour finir les 1969 Club qui produisent un bon gros son garage bien allumé et un bien cool qu’on connaissait déjà avant de faire de la musique et qui commence à se faire un petit nom bien mérité sur Rennes. On leur souhaite à tous de continuer ce qu’ils font car c’est vraiment bon!

Après ce live pour Bars’ n Rennes, quels sont vos projets, vos actualités ?

Théo : Mettre des sous de côté pour l’ep. On a également commencé à développer un peu la vidéo pour le live mais c’est encore trop faible.

Thibault : Rien à ajouter !

Merci !!

Photos live : Krieg


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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows, Our Name is a Fake, Heskis’, Vortex, Users, Nola#, Mermonte, Mekah, Superets, We are Van Peebles, Korkoj, Twinztrack, You’ll Brynner, Drix MC, 6AM on the Moon, Coksinelle, Budju…)

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Doist! sera en live à l’Ubu dans le cadre de Bars’n Rennes samedi 2 juin (avec Cabos San Lucas, Budju et Bocal Live ) de 0h00 à 6h00. 8/10 euros.

Plus d’infos :

Soundcloud de Doist! : http://soundcloud.com/doistband

Le site de Bars’n Breizh : http://www.barsinrennes.com/

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