Samedi matin, aux premières lueurs de l’aube, les argentins de Fauna et Tremor concluaient le festival des Transmusicales de Rennes par un show Mêlant set dj efficace et déflagrations percussives, né de la collaboration entre deux entités distinctes, les collectifs Tremor et Fauna, qui joueront ce mercredi au Social Club à Paris. L’occasion d’une petite interview pour nous expliquer ce qu’est le Tropiconica :
Vous pouvez nous présenter un peu le projet Fauna Featuring Tremor ?
Leandreo Martinelli (Tremor) : Bien, nous nous sommes Tremor et eux, à côté, ce sont les Fauna. A la base, Tremor est un collectif collectif qui propose des musiques folkloriques sud-américaines, avec des éléments de musique électroniques. En live, on joue avec des instruments traditionnels, des percussions, des charangos, des guitares et des synthétiseurs…
Federico Rodriguez (Fauna) : et nous, nous sommes Fauna, tous les deux, qui travaillons à la base avec des sons latins en général, depuis la cumbia jusqu’au reggaeton, qu’on mélange avec des sons, des structures électroniques au moyen d’ordinateurs. En live, on a un sound-system dans lequel on chante, ou on rappe. Et là, on a préparé un spectacle spécial pour les Transmusicales.
Le Mot Tropitronica, avec lequel vous définissez votre musique, me fait penser à Tropicalia, le mouvement musical brésilien des années 60 mélangeant éléments de modernité pop et tradition. Y a un rapport ?
Leandro Martinelli (Tremor): en réalité, Tropicalia, c’est un mouvement brésilien. Nous on adore la musique brésilienne, mais on est bien plus au sud. Alors il y a beaucoup de différences. Dans notre cas, il y a des morceaux qu’on fait qui ont des origines aborigènes, indigènes, très anciennes, dans le cas de Fauna aussi ; et par exemple, la cumbia avec laquelle ils travaillent n’est pas vraiment la colombienne, nous aussi en Argentine on a notre cumbia, la cumbia légère…
Federico Rodriguez (Fauna): La cumbia, c’est le genre de style latin qui existe dans toute l’Amérique latine. Il y a des styles de cumbia au Texas, à Miami, au Chili, en Argentine, en Colombie, en Bolivie…Notre travail à nous, c’est de tirer de toutes ces musiques des outils pour nos expérimentations électroniques.
Votre projet est une continuation du Mouvement de la Nueva Cumbia, qui s’est développé depuis Buenos Aires en 2001 ?
Federico Rodriguez (Fauna): Oui, oui c’est ça. Depuis à peu près quatre ans maintenant, en Argentine, mais aussi au Mexique, un peu partout en fait, il y a un mouvement qui émerge avec pour base la cumbia, mais chacun le traite de façon personnelle, avec ce qu’on a à l’intérieur. Mais ce n’est pas réellement de la cumbia, c’est une perspective différente relative à cette musique. Il existe toujours au XXIème siècle des artistes qui font de la Cumbia, nous, avec d’autres, on en fait une relecture. L’intention, ce n’est pas de faire de la cumbia, c’est de jouer avec les éléments de cette musique. Donc voilà ce qu’on fait, pas seulement avec la cumbia, mais aussi avec d’autres rythmes latins.
Aux Trans, vous passez en derniers à 6h du mat, ça vous dérange ou ça vous honore ?
Federico Rodriguez (Fauna) : Non ça nous dérange carrément pas, on est très émus de passer en derniers. Jouer devant les gens bourrés de nous dérange pas (rires). Non, c’est une blague. On aime les défis et on s’adapte en fonction, on donne l’énergie, pas de problème.
Qu’est-ce qui est prévu, là, ensuite ?
Federico Rodriguez (Fauna) : mercredi, on joue à Paris, au Social Club. En fait, ce soir, on partage la scène, alors qu’au Social Club, Tremor va faire son set, et nous on fera le notre. Voilà, donc je pense que ça peut être intéressant pour les gens d’aller voir aussi les « versions longues », nos sets respectifs. Après, chacun poursuit sa route en tournée européenne.
Et vous en êtes où, en ce qui concerne les enregistrements ?
Federico Rodriguez (Fauna): On a déjà enregistré un disque, là on enregistre le second, il ya des thèmes qu’on joue ce soir qui seront dans cet album.
Leandro Martinelli (Tremor) : nous, on a déjà deux disques, on travaille sur le troisième, qui s’appelera « viajar » (voyager), un mot de circonstance en ce moment.