Elections cantonales 2011 : peu de surprises au final

2nd tour 3En Ille-et-Vilaine, le Parti socialiste a emporté le match des cantonales. En fait, il semblerait que les deux formations majoritaires (PS et UMP) se sont partagé les miettes, tant le taux d’abstention fut élevé lors de ces deux tours de scrutin. Dernières élections avant le grand rendez-vous des présidentielles de 2012, le test du renouvellement des conseillers généraux semble en effet n’avoir été probant que pour confirmer le désintérêt des français pour la politique.

Quoi de neuf au Conseil général d’Ille-et-Vilaine se demandera-t-on au soir du deuxième tour des cantonales ? Pas grand-chose, serait-on tenté de répondre. Pas grand-chose à première vue.

D’abord parce que la campagne a doucement ronronné jusqu’au jour du vote et qu’il semble que ni les médias, ni les électeurs, et ni même tous les candidats furent passionnés par cette compétition élective. Mais aussi parce qu’au Conseil général, la nouvelle majorité ne sera qu’un décalque de l’ancienne majorité : avec 35 sièges pour la gauche et 18 pour la droite, la répartition des forces reste inchangée en Ille-et-Vilaine.

Le PS rafle la mise2nd tour 2

En totalisant 60,87% des votes et en remportant 14 sièges sur les 23 cantons en lice, le Parti socialiste rafle la mise. Encore faudrait-il retenir le siège obtenu par les radicaux de gauche et celui obtenu par les divers gauche afin de comptabiliser les forces de la majorité départementale. On soulignera bien évidemment l’excellente performance de Jean-Louis Tourenne réélu à Hédé dès le 1er tour, la réussite de Marc Hervé dans le canton Nord de Rennes et les scores étonnants de certains candidats, tel Gilbert Ménard au Sel-de-Bretagne avec 79,73%, ou Clément Théaudin à Liffré avec 72,64%.

La droite, elle, limite le naufrage puisque UMP, majorité présidentielle et divers droite remportent 6 sièges (soit 26,09% des votes). Si Marie-Hélène Daucé à Bécherel et Jean-Claude Blouin à Retiers (avec 70,40% !) sont réélus dès le 1er tour, on notera de notables contreperformances comme la défaite du patron de la droite, Bruno Chavannat qui échoue dans le canton nord de Rennes, ou celle de Bruno Caron qui ne parvient pas à récupérer le siège du centre de Rennes que lui a ravi le socialiste Didier le Bougeat en 2004.

Le MODEM remporte un siège (avec seulement 4,35% des votes) : Yvon Mellet confirme son bon score du 1er tour à Bain-de-Bretagne.

2nd tour 4Fausse défaite ou vraie victoire pour le FN ?

Les deux grands absents de ce second tour sont, pour des raisons totalement différentes, Europe Ecologie Les Verts et le Front National.

Le score des Verts est surprenant parce qu’ils étaient parvenus à maintenir trois candidats et qu’on aurait pu penser que la donne internationale (particulièrement la catastrophe qui se déroule toujours  dans la centrale nucléaire Fukushima-Daiichi au Japon) aurait influencé favorablement les électeurs. Il n’en fut rien : Eric Fresnay (Châteaubourg), Yves Salmon (Bruz) et Anne Cillet (Rennes sud est) échouent au 2nd tour.

Quant au Front National qui conservait deux chances au second tour, il n’obtient aucun siège. On notera qu’à Rennes le socialiste Frédéric Bourcier fait le plein des voix et oppose un cinglant 77,90% des voix à l’ambition d’Elisabeth Drouin (22,10%) de rassembler les électeurs du Blosne sous les couleurs du FN. A Pleine-Fougères, c’est le radical de gauche, Christian Couet qui met un terme aux espoirs de Jean-Pierre Charmeux. Cependant, cette apparente défaite du parti d’extrême droite ne doit pas masquer son inquiétante forme dans un département qui, traditionnellement, lui est hostile. Cette nouveauté parle-t-elle d’un renforcement du FN dans le pays ? Ce sera sans aucun doute un des importants paramètres qu’élus et électeurs devront prendre en compte ces prochains mois, puisque selon les résultats partiels, le parti de Marine Le Pen atteindrait 11% au niveau national.

Néanmoins, le grand gagnant de ces cantonales ne siégera pas pour autant dans la nouvelle assemblée départementale puisqu’il s’agit bel et bien de l’abstention. Avec un taux de 57,57%, on se poserait presque des questions quant à la solidité morale (puisque la solidité légale est bien évidemment respectée) des résultats de ces élections.

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