Mercredi 28 novembre 2012, 18h45, l’équipe d’Alter1fo rencontre les trois membres des Naive New Beaters dans l’espace jeunes de l’Antipode quelques heures avant leur 4ème concert à Rennes.
Les 3 compères adeptes du 15ème degré, David Boring, Eurobelix et Martin Luther BB King poursuivent leur conversation sur l’arrivée de la 4G en s’installant dans les fauteuils près du baby-foot, déplorent le fait qu’on ne leur ait pas trouvé de galettes-saucisses mais répondent très gentiment à nos questions.
Rencontre tout en simplicité avec des garçons généreux et drôles qui ne se prennent pas au sérieux.
[David Boring (chant): DB Eurobelix (claviers) : E Martin Luther BB King (guitare): MLBBK]
Alter1fo : Quelle(s) question(s) aimeriez-vous qu’on ne vous pose plus en interview ?
DB : Ah, ça c’est une bonne question. Eurobelix aimerait qu’on ne nous demande plus pourquoi on est décalés.
E : Ouais, c’est un mot que je n’aime pas. Qu’est-ce que le «Naive New Beat» ? Ça, c’est un peu relou comme question.
DB : Comment vous vous êtes rencontrés ? Ouais, celle-là… Mais bon, c’est toujours un plaisir de le raconter alors… Figure-toi que… (rires)
Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose en interview ?
DB : Tu vois, qu’on prend notre temps, c’est qu’il y a de la réflexion quand même, on essaie de balancer une réponse qui tient la route…
E : « Comment vous avez fait pour faire un album aussi incroyable ? »
D’accord ! Donc, je vous pose la question : Mais comment vous avez fait pour faire un album aussi incroyable ?
DB : On s’est concentré. On est allé dans une cave, on a pensé fort à l’exotisme et à la diversité musicale et on a fait un album. (rires) Et on a voyagé beaucoup par le passé, n’est-ce pas Euro ? N’est-ce pas Martin… ? Les 4 coins du monde nous ont inspiré un éclectisme… (rires)
Il y avait des bikers dans la cave ? (référence au clip de La Onda)
DB : Ça, c’est toute la hargne qu’on a en nous.
Quelle différence y a-t-il eu dans la façon d’appréhender le nouvel album ? Aviez-vous peur qu’il soit moins bien accueilli que le premier ?
[Il y a un blanc et Eurobelix s’étonne du manque d’éloquence de David Boring, habituellement bon client en interview…]
E : Oui, on a toujours peur de faire moins bien que la première fois, c’est sûr. Mais au final, on ne se pose pas trop la question. On fait des morceaux. Et puis une fois qu’on a fait des morceaux dont on est content, on sort un disque. C’est dur d’avoir du recul dessus. On ne compare pas trop au premier. C’est 2 trucs tellement différents.
DB : Moi, je trouve le deuxième mille fois meilleur que le premier.
Le nouvel album La Onda semble moins festif que Wallace. Était-ce une volonté de votre part ?
DB : Ouais, c’est parce qu’on est devenus très tristes. Profondément glauques. On est tous les trois devenus profondément glauques et attristés par les réalités sociales. (rires) Plus sérieusement, peut-être qu’il est moins festif que Wallace mais c’est plutôt qu’il part dans plus de directions.
E : Il est peut-être moins immédiat car Wallace, c’était des morceaux qu’on avait faits très spontanément pendant plein d’années et qu’on avait rassemblés sur le premier album. Alors que là, on a plus pris le temps de les écrire et ils sont peut-être un peu moins spontanés et moins basés sur l’énergie.
Comment choisissez-vous les chansons que vous allez jouer chaque soir ? En avez-vous parfois assez de jouer vos « tubes » ? Êtes-vous tentés de mettre en avant certaines chansons même si elles sont moins attendues par le public ?
DB : On ne joue pas que les morceaux de La Onda. Ça nous fait plaisir de jouer certains morceaux de Wallace. C’est toujours cool de jouer des morceaux qui marchent bien. Je ne me dis pas « merde, c’est chiant, on doit faire Live Good». Je me dis : « Ah cool, c’est Live Good, c’est tranquille ça roule tout seul » ! … Enfin sauf quand j’oublie les paroles, mais ça c’est un autre problème…
Est-ce qu’on appréhende un concert différemment selon qu’il s’agisse d’un concert de votre tournée ou d’un festival?
E : Quand c’est un concert à nous, on se permet peut-être plus de morceaux plus calmes du 2ème album ou des morceaux un peu plus hors-format du 1er. On est plus un peu chez nous. Alors qu’en festival, on joue moins longtemps et il faut garder le public, sinon il va voir d’autres groupes.
DB : Bah ouais, c’est plus chaud d’essayer de les fédérer au plus vite… « Pof, tchac » : il a gagné une carte fidélité ! Il faut la donner tout de suite : qu’il signe, qu’il tamponne direct !
Vous arrivez à la fin d’une tournée interminable… On vous a vus au festival des Indisciplinées à Lorient il y a quelques semaines, il était 2h du matin, beaucoup de gens étaient rentrés se coucher, le public qui restait était fatigué. C’est difficile de réussir à faire bouger les spectateurs à une heure tardive?
E : Ah ça, Martin il aime bien !
MLBBK : Ça j’adore. C’est super ! (ironique)
DB : Non, en fait, c’est cool parce que les gens n’ont pas les deux yeux de la même taille, tu vois ! Donc ça permet plus de diversité oculaire. Mais, c’était assez sympa Lorient.
Nous en fait, on a dormi jusqu’à 2 heures du mat’ et ensuite on avait la pêche donc ça aide pour faire bouger le public!
Vous êtes passés au festival des Transmusicales en 2008. Quel souvenir en gardez-vous ? Est- ce que c’est particulier pour vous de revenir jouer à Rennes ?
E : A part le fait de pas avoir de galettes-saucisses ce soir, on est vraiment hyper content !
DB : C’est vrai qu’en Bretagne ça bouge toujours vraiment bien et encore plus à Rennes. Mais ça fout la pression de dire ça, parce qu’imagine si ce soir, ça ne marche pas…
E : Moi, j’ai une petite frustration de pas avoir joué à l’UBU. Comme c’est un club un peu mythique et que c’est le même programmateur que les Transmusicales, j’aurais bien aimé le faire.
DB : Donc, Euro passe un message… On voudrait un contrat à l’UBU, on voudrait se faire booker, on insiste.
DB : Les Trans, c’était cool, c’était un des premiers festivals qu’on faisait.
Y a-t-il des endroits où vous préférez jouer et d’autres où vous redoutez de jouer ?
Moi, j’ai remarqué qu’à Cognac, le Cognac était assez fort et… L’ivresse du Cognac, ça crée une sorte de truc assez mou mais qui est assez chaloupé en même temps.
C’est quoi un concert des Naive New Beaters réussi?
Bah, si on s’engueule pas à la fin, c’est qu’il est vraiment très très réussi.
Parce que les NNBs s’engueulent parfois ? (rires)
DB : Ah ouais !
E : Non, jamais, jamais
DB : C’est bien réussi quand les gens ont bien transpiré et que nous on reçoit de la transpiration qui vient des deux côtés : retour de transpiration. Comme ça : tu ne te reconnais plus, toi, vraiment. « Ah bah, ce n’est pas mon odeur » … Mais ce n’est pas désagréable d’avoir l’odeur des autres gens.
E : Ah mais c’est ça que je sens en sortant de scène ! Mais c’est la tienne alors !
DB : La mienne tu l’as un peu plus. [Il se tourne vers nous] Ouais, parce qu’on a des nouvelles tenues de scène et la mienne est très dure à nettoyer et du coup je fais des cadeaux olfactifs à Eurobelix, c’est mon cadeau !
Qui est à l’origine des clips un peu « barrés » ?
DB : Les clips « décalés » « déjantés » ? (rires)
DB : Sur Wallace, on avait fait avec différentes personnes. Sur la Onda aussi, mais là on a un peu plus initié les trucs. C’était cool.
E : Un certain Esteban.
Ça part d’un délire à l’apéro ?
DB : Oui, c’est ça, un délire à l’apéro. Un délire à l’apéro quand on dort, le moment où tu tombes par terre et là tu te dis : « ça serait cool de se faire mal et de boire beaucoup » . Et c’était La Onda.
Quelle est la chanson dont vous êtes les plus fiers ?
DB : Moi, c’est Style NNB mais c’est une vieille chanson d’une première maquette. Mais c’est celle qui m’a rendu le plus fier.
Elle pourrait sortir un jour ?
DB : Euh… bah non… (rires)
MLBBK : Faudrait la retravailler un petit peu! (rires)
DB : Faudrait qu’elle aille en Californie faire un p’tit lifting, qu’elle se fasse refaire les seins.
MBBK : Il y avait un solo de John Coltrave au saxo, le 4ème membre qui est parti aux États-Unis maintenant.
D : Mais quand on l’a faite, je l’ai vraiment écoutée en boucle et je me disais : « c’est trop stylé »
MLBBK : Même si je ne suis pas forcément content du son, j’aime beaucoup Jersey en terme d’écriture et par rapport au travail qu’on avait fait avant d’entrer en studio. Je trouve qu’elle est vraiment plutôt pas mal cette chanson.
E : Moi, j’aime bien Jersey aussi. J’aimais beaucoup Get Love aussi et dans un style différent Fourteen parce qu’on n’aurait pas pu faire ça avant et je trouve ça marrant de l’avoir fait.
DB : Dédicace à Shit Happens aussi !
E : Ouais, bien sûr !
MLBBK : Ouais !
Je n’ai pas souvenir de vous avoir vus faire des reprises ? Ça vous arrive ? Quelle chanson auriez-vous aimé écrire/composer/ chanter ?
DB : On essaie. On a fait She’s a Maniac, version glauque. C’est assez cool ! Disons que la fille de Flashdance danserait pas dessus… Ou en tout cas, pas pareil !
Sinon, j’aime bien Under Pressure de Queen et David Bowie. Ça serait classe qu’on la fasse avec Queen et David Bowie.
Ça va être compliqué ! (rires)
DB : Ah ouais, merde , c’est vrai !
MLBBK : “Close to me” des Cure. Ce serait plutôt cool. Je ne suis pas du tout fan des Cure mais celle-là, je la trouve vraiment magnifique.
E : Il y a pleins de chansons… Plein de chansons des Beatles par exemple.
Si vous n’étiez pas musiciens, vous seriez …
DB : Celle-là aussi elle m’énervait comme question! (rires) Parce que tu cherches un truc un peu fun à dire mais en même temps, c’est trop bizarre de dire : « je voudrais être serrurier, c’est une vraie passion ! » L’autre jour, je me suis dit en matant un reportage que je pourrais être inspecteur dans les cuisines pour voir s’il y a des trucs moisis… J’aime bien fouiller un peu… « et là, le kebab dans le sac poubelle, tu vas pas m’la faire coco ! » (rires)
E : Pareil ! J’ai vu un reportage sur les douaniers hier et ils sont remontés dans mon estime. Je te jure, je ne savais pas que c’était une passion comme ça d’être douanier et ils vont jusqu’au bout du truc ! Ils ont retourné un camion pendant 9 heures, vraiment pendant 9 heures. Ils ont failli abandonner au moins 4 fois mais non, ils y croyaient et ils ont fini par trouver quelque chose comme 3 tonnes de shit.
MLBBK : Il y a aussi un reportage sur un bateau, je ne sais pas si tu l’as vu…
DB : Ouais, on a une passion pour la fonction publique et les flics, hein, les gars ? Devenir fonctionnaire c’est comme un rêve pour nous, un aboutissement. (rires)
E : La sécurité de l’emploi par les temps qui courent…
DB : Martin, c’est plutôt l’aviation, non ?
MLBBK : Moi, j’aime bien dire ébéniste, je sais pas pourquoi mais…
DB : Mais dans la fonction publique ?
MLBBK : Ouais !
DB : Ebéniste dans la fonction publique ! Ebéniste de mairie…
MLBBK : Exactement !
DB : ou de parlement, enfin…
Les palmiers gonflables qui sont sur scène, ils sont Made in California ?
DB : Ouais, ils sont ramenés tout exprès de là-bas, ils sont encore gorgés de soleil de là-bas.
E : Tu as payé ta taxe commerciale ? Parce que je vais en parler aux douaniers, moi…
DB : Ouais, non, discret… En plus, ils n’ont pas la norme M1 inflammable alors moi, ça, je te fais fermer l’établissement direct ! (rires)
(A David Boring) La toque Davy Crockett que tu portes, c’est du castor ? Tu l’as chassé toi-même ?
DB : Ouais, c’est du vrai lapin pour réchauffer les idées.
Tu l’as tué toi-même ?
DB : Oui, tué par moi-même et chassé par ma tata. Ma tata qui chasse ! (rires)
Les Trans commencent dans une semaine…
DB : On peut pas le faire deux fois, on est deg’ !
Pensez-vous y revenir un jour en tant que spectateurs?
DB : Jamais d’ la vie, ce serait comme euh… (rires) Un retour en arrière foiré. « Ah tiens, c’est cool, la bière est bonne aux Trans ! » (rires) Ça va être compliqué parce qu’on est en tournée…
Comment vous faites pour avoir autant d’énergie ?
DB : Ça c’est notre tourman qui nous fournit vraiment beaucoup de drogue… Toutes les drogues qui existent. Energy drink. On a une machine à café dans le van ce qui permet d’en boire de façon constante, ce qui fout bien la pêche ! Et le sourire du public, en récompense ultime ! Et là, c’est le podium, le haut du podium ! (rires)
On a aussi remarqué qu’après tant de concerts et de temps passé ensemble, vous riez toujours des blagues des uns et des autres sur scène. La tournée, ça forge la complicité ?
E : Ça c’est de l’acting ! (rires) On ne va pas se mentir, c’est de l’acting ! Parce qu’en fait, derrière les palmiers tu sais même pas ce qui se passe. On les arrache parfois les palmiers, on les crève…
Sinon, la galette-saucisse, vous la préférez nature, moutarde ou ketchup ?
DB : Moi, je fais sacrilège, je mets du fromage dans la galette. Galette-fromage-saucisse. C’est cochon mais c’est bon ! Mais parfois, c’est un peu mal vu !
MLLBBK : Moi, ce sera moutarde en ce qui me concerne !
E: Moi aussi moutarde, faut rester calme !
DB : Moi, je maintiens ! Et si on peut rajouter quelques slices d’andouille de Guémené
E : Tu sais que plus tu rajoutes de trucs dedans, moins tu sens le goût des trucs.
DB : Ouais mais plus, on a une sorte de goût classe…
Interview : Lys – Photos interview : Caro –
Photos Live : Optidavid – Prise de son interview : Isa –
Babyfoot : Les bleus ont très largement gagné contre les rouges.
Un très grand merci à l’Antipode MJC et spécialement à Amélia Michel pour avoir rendu tout cela possible.
Retrouvez le compte rendu du concert que les Naive New Beaters ont donné le soir même ici.
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