Changement de programme pour la soirée du samedi

Caramba, encore raté ! Ce ne sera pas encore pour cette fois que le public rennais goûtera à la version scénique d’Angil and The Hiddentracks. Le groupe étant coincé par la neige, le concert du 8 décembre est annulé. Ce n’est apparemment que partie remise et on guettera l’annonce de leur revanche sur les éléments avec attention.

Trouver des remplaçants dans un délai aussi court et en pleines Trans Musicales était digne des travaux d’Hercule mais l’affiche de raccroc tient diablement la route.
On retrouvera d’abord Minia Zavout (« Je m’appelle» en russe), bel espoir de la scène noise locale. Tout jeune projet, ce duo composé de Jérome à la guitare et d’Anne-So derrière la batterie, a proposé deux titres sur son bandcamp qui ont ravi les oreilles des amateurs de musiques dissonantes à la colère orageuse. Revendiquant des influences aussi bien du côté des Thugs que des plus lourds et violents Unsane ou Young Widows, leur musique évoque la noise frontale de Tar et les accents rageurs d’un chant à la Fugazi. Leur premier concert de septembre dernierétait très prometteur et on hâte de voir comment leur projet évolue.

Mais ce n’est pas tout puisque Tom Bodlin, ou l’échappée en solo de Thomas Beaudelin des furibards Café Flesh, pour d’épatantes expérimentations à base de sax multiples, de boucles étranges et surtout de sa voix profonde et éraillée. Un univers proche des ballades fiévreuses de Tom Waits mais aussi du blues psychotique de Captain Beefheart. Petit plaisir supplémentaire non négligeable, vous pourrez acquérir dès ce soir, son tout frais nouvel album Spit in the air and take out your umbrella sorti chez Kerviniou Records.

Ajoutez à ça que les Lunatic Toys seront bien de la partie et que ceux qui voudront danser jusqu’au bout de la nuit seront accompagnées par les impitoyables sélections de Don Lurie et Lesterbrome, de la maison Kfuel. Tout ça nous fait un tas de belles raisons de digérer notre déception pour ne pas manquer ce qui promet d’être encore une très belle soirée.

Les Rennais sont décidément gâtés en ce début décembre. En marge du grand barnum Trans Musicales débarquant avec fanfares et trompettes, deux des associations les plus pétillantes de la place : Kfuel et Interzones, associent leurs forces pour proposer une triplette de concerts au bar La Bascule, tous aussi émoustillants les uns que les autres. Programme des réjouissances.

Trois soirées au Bar La Bascule. Trois soirées au prix d’entrée plus que modeste. Trois soirées avec des groupes ayant furieusement l’envie d’en découdre avec le public rennais.

L’événement de la semaine sera le retour dans nos contrées, mercredi 5 décembre, du cabaret sauvage des The Cesarians. Après deux concerts ayant marqué les mémoires locales, voici une troisième occasion de découvrir cet incroyable groupe londonien. Autour du phénoménal chanteur Charlie Finke, ce ne seront pas moins de sept musiciens, sans guitare mais avec basse, batterie, cuivres et cordes, qui viendront emporter le public. La musique des Cesarians est imprévisible, théâtrale, baroque et furieuse. Sur disque comme sur scène, ils en font clairement des caisses. Qu’ils jouent les crooners vénéneux, ou qu’ils crachent leur rage, Finke et sa bande n’y vont pas avec le dos de la main morte. Ça gesticule, ça roule des yeux, ça mime avec force grimaces les paroles des chansons. Mais miracle, malgré toute cette emphase, ils ne tombent jamais dans le ridicule et vous projettent dans un univers suave et décadent dont on ne sort pas indemne. Les musiciens ont annoncé un set très Rock n’ Roll. Attendez-vous donc à une monumentale claque de magnitude 9 !
Attention, il n’y a pas de préventes de place et La Bascule ne peut contenir qu’une petite centaine de personne, on vous conseille donc chaudement de ne pas arriver trop tard pour espérer pouvoir entrer.

Autre excellente raison de se rendre sur les lieux ce soir là : la première partie sera assurée par la locale My Sleeping Doll. Toute seule comme une grande avec sa guitare, la Rennaise nous a déjà prouvé qu’elle pouvait livrer des prestations fiévreuses et habitées. Inspirée par les univers soufflant le chaud et le froid de groupes scandinaves comme Stina Nordenstam, Under Byen, ou El Perro del mar, son rock mélancolique, onirique et tendu devrait être une parfaite rampe de lancement pour la suite.
Retrouvez une interview de l’artiste, réalisée par nos soins.

Mercredi 5 décembre – Bar La Bascule, 2 rue de la Bascule (à l’angle du Bd de Verdun, Rennes) – 21H00 – 6€

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photo : Eric Segelle – Taste of Indie

La seconde soirée ne sera pas en reste. Deux autres groupes diablement excitants se produiront samedi 8 décembre, toujours à la Bascule. Un qu’on adore et qu’on a hâte de voir enfin en live, et un second qu’on connaît moins mais qui n’en est pas moins prometteur.
Il semblerait que ça fait longtemps que les Stéphanois d’Angil and The Hiddentracks aient envie de jouer à Rennes. A part une excellente prestation en version solo à l’écho du Oan’s, nous n’avions hélas pas pu encore savourer leur pop expérimentale dans toute sa splendeur. Car autour du compositeur-auteur-interprète Mickaël Mottet, il y aussi un collectif de musiciens, pouvant aller jusqu’à une dizaine, qui donnent sa véritable ampleur au projet. Nous n’avions pourtant découvert les zigues qu’en 2010 avec leur magnifique quatrième album The And sur lequel ils se payaient le luxe d’inviter une voix féminine sur presque chacune des chansons. On y retrouvait ainsi avec joie : Françoise Breut, Emma Pollock des Delgados ou Lætitia Sadier de Stereolab. L’album est une splendeur de pop minutieuse et tortueuse proche d’univers, comme ceux de Robert Wyatt, John Cale ou Syd Barett. Ils ont depuis sorti au printemps dernier un nouvel album : Now. Toujours aussi bricolo et aventureux, le ton est cependant plus rock et on s’approche plus d’ambiances à la The Ex ou Pavement tout en gardant une singularité réjouissante.
Nous sommes donc plus qu’impatients de découvrir enfin de visu ce que le groupe vaut sur scène. Apparemment, il semblerait qu’on n’ait peu de chance d’être déçu.

Encore une fois, l’autre groupe présent ce soir là, vaudra lui aussi le détour. Plus jazzy, mais conservant une énergie très rock et une précision très pop, les Lunatic Toys devraient également combler les amateurs de musiques sortant des sentiers battus. Ce trio lyonnais vient de sortir Briciola, un formidable second album chez Carton Records, où leur free-jazz ludique se pare, avec une élégance constante, d’emphase et d’énergie communicative. Leur réputation scénique étant en béton armé, il y a donc toutes les chances que nous assistions à un concert mémorable.

Samedi 8 décembre – Bar La Bascule, 2 rue de la Bascule (à l’angle du Bd de Verdun, Rennes) – 21H00 – 6€

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Enfin, s’il vous reste encore quelques forces et que vous voulez conclure cette semaine en beauté, vous pourrez à nouveau retourner à la Bascule pour y voir dimanche 9 décembre, l’excellent L’Ocelle Mare.
Depuis la fin de ses aventures avec les géniaux Cheval de Frise, Thomas Bonvallet tente l’aventure en solo et se produit dans un incroyable numéro d’homme orchestre ayant sidéré tous les chanceux qui ont pu le voir. Improvisant des trames célestes grâce à une pelletée d’instruments exotiques et autres machines étranges, le gars vous emmène pour un voyage musical imprévisible mais toujours fascinant. Difficile de trouver mieux pour boucler une folle semaine de Trans Musicales.

Dimanche 9 décembre – Bar La Bascule, 2 rue de la Bascule (à l’angle du Bd de Verdun, Rennes) – 3€ – 20h30

Les Bars en Trans sont trop blindés pour vous. Les halls vous rendent neurasthéniques. La programmation de Jean-Louis Brossard vous semble trop sage. Vous savez maintenant où vous rendre pendant cette semaine. Ces trois concerts sont faits pour vous.