Danyel Waro, les mots de mon île

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Nouveau retour à Rennes pour Danyel Waro, la voix du maloya, en concert au Triangle pour les Tombées de la Nuit. Le poète et musicien réunionnais, ambassadeur mondial de son île, couronné il y a deux ans du prestigieux Womex award, revient à Rennes, où il s’est produit de nombreuses fois, notamment aux Transmusicales qui ont participé à le révéler il y a une quinzaine d’années.

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Le militant maloya, porteur d’une tradition musicale héritée des populations d’esclaves puis d’ouvriers pauvres de l’île, a su intégrer ce vocabulaire musical pour mieux le réinventer au fil des ans. Aujourd’hui, et notamment grâce à lui, le maloya est devenu l’une des ressources culturelle et même touristique principales à la Réunion. Mais quand Danyel l’a appris auprès des anciens « gramounes » dans les années 70, le maloya, hérault des velléités autonomistes du Parti Communiste Réunionnais, était interdit de concert ou de diffusion sur l’ancienne île Bourbon. Danyel Waro a su dépasser le cadre traditionnel qui le caractérisait pour le « mondialiser », au grès de rencontres musicales variées, et au moyen d’un long travail littéraire sur la langue créole.

Chaque concert du poète réunionnais est une expérience particulièrement émouvante, où la voix haut-perchée et les kayambs (instruments de percussion que Danyel fabrique lui-même) scandent des textes en créole inscrits dans la modernité de l’île ou du monde. Danyel jouera sans doute à Rennes les compositions de son dernier disque « Aou Amwin » (« de moi à toi »), où il est question, entre autres, de son ami décédé Alain Péters, d’Amour et de militantisme, encore. C’est ce disque qui lui a valu les honneurs du Womex, prix décerné autrefois à Nusrat Fateh Ali Kahn, que Danyel admirait.

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