Cultures Electroni[k] : Elie se dévoile en Eile

Habitué du festival, le musico-vidéaste Yroyto revient une nouvelle fois à Cultures Electroni[k]. Il présente cette année deux projets radicalement différents. Premier round très personnel, mercredi midi 10 octobre dans la salle de conférence des Champs-Libres.

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Nous avions découvert Elie Blanchard AKA Yroyto il y a deux ans, pour Cultures Electroni[k] déjà. Le plasticien nous avait stupéfié avec le collectif allemand Transforma pour Asynthome ici qui nous avait mis une grosse claque. Des objets très simples, des papiers découpés, des boules, de l’encre, un bac en plastique transparent, des saladiers. Bref, rien a priori d’extraordinaire. Et pourtant, quelle intensité ! Nous étions ressortis de là complètement ébahis et stupéfaits. Nous n’avons donc pas été surpris que l’homme ait également bluffé les plus jeunes l’an dernier avec des trésors d’ingéniosité fascinants développés pour illustrer les aventures spacialo-psychédéliques d’un cube noir .

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Nous attendions donc de pied ferme de voir ce que le monsieur nous réservait en solo. On ne peut pas dire qu’il nous ait déçu. Le dispositif reste à peu près le même que lors des représentations précédentes : lui, son bazar d’objets hétéroclites, une caméra et quelques machines pour la musique. Par contre, il est cette fois bien calé côté cour, laissant une scène presque vide, mais la pleine place à l’écran où est projeté le fruit de ses manipulations.
On retrouve la fascination de l’artiste pour les clairs obscurs et les formes géométriques. On voit passer un bille blanche, une grille, des barres, des figures géométriques blanches et noires, des calques… Deux cercles forment une éclipse que l’on a déjà vu quelque part. On est fasciné de voir ce que peut produire en textures, un paire de gants noirs ou un simple sac poubelle. Tout ça est géré avec une précision maniaque et un rythme d’enfer. Exploit d’autant plus remarquable que l’artiste doit en plus s’occuper de la musique. Même si les structures sont sans doute grandement préparées, une bonne partie est visiblement ajoutée en direct. La relation image/musique est tout à fait remarquable. Boucles visuelles et sonores démarrent, hoquètent, accélèrent ou décélèrent à l’unisson.

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Yroyto semble avoir encore franchi un degré dans la maîtrise de son poétique et évocateur culbutage entre technologie et bricolage. On se laisse emporter par ce fascinant ballet et l’émotion n’en est que plus forte quand il finit par utiliser des photos de famille (celle de Blanchard sans doute) agrémentées de figures noires. Cette intrusion de l’intime vient alors nous rappeler à quel point l’homme met de lui même dans son travail, malgré l’aspect abstrait de ses compositions.
Après une intense demi-heure, le spectacle s’achève. Le remarquable équilibre entre émotion et technique a fait son effet. Le public joyeusement hétéroclite, composé de festivaliers aguerris, mais aussi de familles profitant du mercredi ou de retraités habitués au lieu, semble conquis et applaudit chaleureusement.

On retrouvera Yroyto, vendredi 12 octobre à l’Antipode pour un changement radical de style avec Where do you come from ?, sa collaboration avec des punks fous furieux du groupe Cheveu.

Photos : Mr B., Caro

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Cultures Electroni[k] a lieu du 8 au 14 octobre 2012 à Rennes.
Plus d’infos sur le site de Cultures Electroni[k]

1 commentaire sur “Cultures Electroni[k] : Elie se dévoile en Eile

  1. sof

    Un bémol aux Champs libres qui ne laissaient plus rentrer (à moins le quart) alors que visiblement la salle n’était pas pleine… ouhhhh !

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