Le FIST (Films Insolites et Séances Trash) qui n’a donc rien à voir avec des pratiques olé-olé douteuses, a eu l’excellente idée d’organiser une soirée dans le bar le plus rock de la capitale, le Mondo Bizarro. La soirée orientée fifties aura pour axe principal la diffusion du chef d’oeuvre (ne ménageons pas nos mots) de John Waters : « Cry Baby ». En sus, il est prévu un concert Rockab’ par les Hillbillies Hudson Maker, un défilé de mode 50’s par Lily Cash et enfin d’un set DJ pour ceux qui seront encore vivants par Edith Presley aka « The Queen ».
Pourquoi ne faut il pas rater cette merveilleuse soirée. Principalement, pour le choix du film. En effet « Cry Baby » marque le sommet de l’art poubelle (Trash Art) de John Waters. Celui ci a débuté sa carrière dans les années 70 et se spécialise dans des films complètement déjantés et habituellement considérés de goûts douteux. On lui doit en autre « Pink Flamingo » dans lequel, le personnage principal, joué par le travesti, Divine, mange réellement une crotte de chien fraiche. Au début des années 80, il lancera avec « Polyester », l’idée farfelue de « l’odorama ». Les spectateurs devaient gratter une carte qui libérait certaines odeurs présentes dans le film. Je vous laisse imaginer le résultat. Cette première partie de la carrière de John Waters aura notamment beaucoup d’influence sur le jeune réalisateur espagnol, Pedro Almodovar.
A la fin des années 80, John Waters commence à avoir des budgets plus conséquents grâce auxquels son génie va s’affirmer. En 1988, il réalise « Hairspray » qui est une violente attaque de l’Amérique blanche et aryenne. Le film tourne autour d’une émission télévisée de danse dans laquelle l’héroïne, une jeune fille grassouillette interprétée par Ricki Lake devient la reine du show. Son physique assez éloignée des standards hollywoodiens va lui attirer les foudres des autorités morales et dirigeantes de la ville. On y voit aussi apparaître Debbie Harry de Blondie et Sonny Bono (Sonny & Cher), odieux parents de la rivale de Ricki Lake.
« Cry Baby » le film suivant de John Waters reprend le schéma classique de l’amour contrarié à la « Roméo & Juliette ». Dans la ville de Baltimore, dans les années 50, deux groupes de jeunes s’affrontent, les « Squares » (les coincés) contre les « Drapes » (Pantalons étroits). La révolte reste larvée, jusqu’au jour où le chef des Drapes, joué par le jeune Johnny Deep, tombe amoureux de la reine des Squares. A partir de ce moment là, rien ne va plus. La haine des Squares se déchaine pour reprendre l’une des leurs tombée dans les sales mains des Drapes. Le film est une parodie assez fine des films des années 50 comme « West Side Story » ou le « Rock du Bagne ». Johnny Deep la star du feuilleton « 21 Jump Street » est complètement à contre rôle. On retrouve aussi Ricki Lane, de Hairspray ainsi qu’Iggy Pop et l’ancienne actrice de film X, Traci Lords dans son premier film couvert.
Enfin la bande son mêlant rhythm and blues sauvage, ballades larmoyantes et Doo Wop enjoué est une jolie réussite de cette vraie/fausse comédie musicale. Si on ajoute l’humour décalé ainsi que la distribution alléchante, alors rater ce film est un véritable crime contre le bon/mauvais goût.
Alors pour bien débuter le weekend, rendez vous, le 8 novembre au Mondo Bizarro sans oublier vos « Blue Suede Shoes » et la dose maximum de gomina.
Entrée : 7 euros.
Pour toutes les informations complémentaires:
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