Bars en Trans: rencontre avec Buvette

Avec un nom prédestiné pour faire la tournée, Cédric Streuli aka Buvette débarque au Chantier samedi 6 décembre pour les Bars en Trans, avec une musique originale, folk et électronique, qualifiée de synth-folktronica. Il nous a expliqué de quoi il retournait…

Alter1fo : Comment est né le projet Buvette?
Cédric Streuli aka Buvette : Après avoir joué de la batterie dans divers groupes pendant 6 ans, j’ai eu envie de faire mes propres choses. J’ai commencé à expérimenter l’approche solitaire de la musique. Je joue toujours de la batterie en groupe par contre.

Il me semble que tu as déja joué avec pas mal de gens et un peu partout. Quelles sont tes meilleures expériences de concert?
Chaque concert est unique. Il y en a plein qui restent mémorables. Soit par les lieux, soit par les gens qui les organisent ou les autres artistes présents à l’affiche. J’ai partagé la scène avec des artistes très différents mais que j’aime beaucoup: Devendra Banhart, Black Dice ou Eternal Tapestry. Une fois à Mexico, j’ai fait la première partie de Gang Gang Dance dans un vieux théâtre et un ancien membre de Tuxedomoon faisait le son en façade. Il était complètement ivre et n’arrêtait pas d’ajouter du delay et d’autres effets sur le mix, malgré mes requêtes pour qu’il cesse. Cependant, mes meilleures expériences ont eu lieu dans des lieux atypiques. Je suis parfois un peu las des codes du concert en salle où le public regarde dans la même direction en dodelinant de la tête avec leurs verres consignés sur un horaire défini. J’aime de plus en plus les expériences totales. Car le public ressentira et se souviendra de la musique d’une manière très différente.

« Buvette », c’est pas commun comme nom. Comment l’as-tu trouvé?
J’ai grandi dans un village des Alpes Suisses. J’y ai travaillé quelques années dans un bar. C’était un bar de station en hiver et un bar de quartier le reste de l’année. J’y passais vraiment beaucoup de temps, au point de ressentir une sensation d’angoisse et d’étouffement. Un jour j’ai acheté un sampler et un clavier casio. En rentrant du bar, je finissais la nuit à enregistrer des boucles. Au réveil, je les réécoutais. Certaines boucles, une fois assemblées, sont devenus des morceaux. Les paroles des premiers titres parlaient du bar. Un ami trouvait que Buvette était le mot le plus moche de la langue française. Je l’ai pris au mot et ai décidé que ça serait mon nouveau blase. Je l’assume encore.

Buvette fmrQuel matériel utilises-tu? Est-ce le même pour enregistrer et jouer en concert?
J’utilise toutes sortes de choses. La plupart du temps j’enregistre des samples avec de vieux synthés. J’ai un Roland d-50, un Yamaha DX7 et d’autres trucs. J’utilise aussi des boîtes à rythmes, des guitares. Il y a aussi plusieurs sons que j’enregistre avec une approche qui est celle du field recording. J’utilise l’ordinateur pour tout assembler. J’enregistre tous mes sons. J’utilise très peu de VST ou sons d’usine. Sur le dernier disque, The Never Ending Celebration, j’ai enregistré de la batterie, de la guitare. Sur Palapa Lupita il y a des cuivres ou de l’harmonium. J’invite des gens à jouer sur les disques. En concert je suis seul et les morceaux prennent souvent une dimension plus électronique. Mon set s’adapte en général à l’environnement dans lequel je joue et aux gens présents. Je voyage avec une valise, qui contient tout mon matériel. Ceci fait partie intégrante du projet. La liberté parfaite.

Les trois disques de l’île déserte pour toi?
La réponse à cette question change toutes les 5 minutes. Voici ce que je peux figer en cet instant:
-Colossal Youth de Young Marble Giants
-Tago Mago de CAN
-Hazyville de Actress

Buvette est en concert le samedi 6 décembre au bar le Chantier à Rennes.
http://www.barsentrans.com/groupes/buvette/
http://buvette.tumblr.com/

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