S’il y en a un qui va dormir plusieurs jours d’affilée après les TransMusicales, c’est bien cet homme-là. Durant trois jours, du 4 au 6 décembre, Olivier Mellano va donner 15 concerts dans tout Rennes. 15 concerts itinérants pour un coup de cœur des TransMusicales qui est sans conteste l’un des nôtres aussi. Vous aurez du mal à le manquer. Et c’est tant mieux.

Depuis qu’on côtoie la musique d’Olivier Mellano, de collaborations fertiles en projets à plusieurs têtes tout aussi chercheuses (allons de Mobiil à Bed -si vous ne connaissez d’ailleurs pas la pop à couper le souffle de Bed, on ne saura que vous conseiller à genoux d’aller l’écouter dès janvier en live-, de Lætitia Shériff à Psykick Lyrikah, de Dominique A au dantesque How We tried… présenté aux TransMusicales en 2012 justement qui donna le tournis à pas mal d’entre nous, en passant par La Chair des Anges, le ciné-concert Duel, la lecture du Cahier d’un retour au pays natal avec Arm et on en passe), on a pris des habitudes de vertige tant le musicien a baladé nos oreilles d’univers complexes en galaxies fécondes bien souvent in-ouies.

Il y a environ un an Olivier Mellano a eu envie de se ré-inventer une nouvelle fois avec un projet solo Mellanoisescape. Après des collaborations parfois pharaoniques (How we Tried avec ses pas moins de 17 guitares et un orchestre au complet en est un chouette exemple), le choix de recentrer sa musique sur des envies plus personnelles a ainsi donné le jour à un nouvel album, à mi-chemin entre noise et pop, particulièrement réussi. « J’ai voulu monter  un projet  uniquement musical, très électrique autour de la noise/rock. C’est une musique que j’écoute beaucoup mais  que j’avais mise de côté à cause  de mes autres projets comme le théâtre, les ciné-concerts ou bien avec l’orchestre de Bretagne. Je souhaitais aussi  retrouver une certaine tension et l’énergie de mes  premiers groupes… J’ai donc arrêté un peu toutes ces formations pour me consacrer à mes projets persos » expliquait Olivier à Alter1fo en mars dernier (lire la très chouette interview par Politistution).

Le point de départ : une invitation de K-Fuel pour un concert improvisé avec le groupe Les Conformistes. De ce set expérimental naîtront les premières ébauches de ce qui deviendra Mellanoisescape. Au départ, plutôt bruitiste, mais que cet amoureux de la mélancolie brésilienne (version bossa bova) ou baroque de Blonde Redhead, irriguera progressivement de contours pop, le chant venant progressivement prendre une place plus assurée. Entrelacs électriques, boucles qui progressivement se mêlent, créant une mer sonique (Sea of Noise), allant de descentes vertigineuses en tendres accalmies, les onze titres de ce Mellanoisescape nous ont progressivement immergés dans un océan de sons aux crêtes scintillantes et au roulis hypnotique.

Grimpé sur un camion, le guitariste à l’immense jazzmaster va donc sillonner les places rennaises pendant trois jours de furies électriques, de l’université Rennes 2 au bar Le Grand Sommeil en passant par les Champs Libres, le marché des Lices, la Gare SNCF ou l’Office de tourisme par exemple : en tout 15 lieux disséminés dans Rennes où l’homme fera rugir ses amplis avec la délicatesse qu’on lui connaît. Car en live pour Mellanoisescape, Olivier Mellano joue tout tout seul. Et parvient avec brio à recréer l’épaisseur de l’album tout en gagnant en force percutante. Aux Embellies pour sa première présentation du projet ou en première partie de Shannon Wright (merci encore pour cette jazzmaster providentielle) cet été à Paris, le garçon nous a pareillement convaincu, impeccable de bout en bout, nous laissant les oreilles exsangues en fin de set. Nul doute que pour ce marathon, il en sera de même.

__________________________

Plus d’1fos :

http://www.mellanoisescape.com/

Retrouvez également des live reports tout au long de ce marathon chez les très bons Mowno là : http://www.mowno.com/mellanoisescape/